jeudi 25 juin 2009

GdO 1 - Epilogue

Epilogue

L'ours Grogne

Wood soufflait après la bataille. Il regardait le corps de Ford qui baignait dans son sang. Il ne faisait pas attention au fait que Nast se précipitait vers son oncle afin de le ranimer. De son côté, AxeMan fit disparaître la hache qui tournoyait toujours devant l'entrée de la taverne d'un mouvement de baguette. Des bruits de pas résonnèrent aux oreilles de Wood et il vit le Fondateur se diriger vers AxeMan.

- AxeMan, dit-il, je...
- Oui, tu, répondit AxeMan faisant taire le Fondateur. Je ne sais ce que tu veux me dire exactement. Des remerciements ? Des excuses ? Des reproches ? A vrai dire, je n'en ai rien à faire. J'ai fait ce que tu m'avais dit de faire. Tu n'es sûrement pas encore d'accord avec la méthode, mais j'ai utilisé celle qui, à mon sens, fournissait la certitude de l'étouffement de ce coup d'Etat.
« Certes je t'ai sauvé. Parce que, avant notre dispute, nous avons été amis. Après, nous avons juste été alliés. Un peu plus que ça, peut-être, néanmoins.
- Mais...
- En ce qui me concerne, continua AxeMan, comme je viens de le dire, j'ai fait ce pourquoi j'avais été embauché.

Il s'interrompit et regarda autour de lui, ses yeux s'arrêtant sur la fenêtre, puis reprit.

- Et je me vois mal continuer ce métier. En ce qui me concerne, je considère que je suis au bout du chemin que j'ai emprunté chez les Gardiens. Messieurs, ajouta-t-il en se tournant vers tout le monde avec une sorte de révérence, j'espère que l'on se reverra bientôt.

Il alla vers la porte et l'ouvrit. Puis avant de sortir, il se retourna.

- Ne vous inquiétez pas pour notre prisonnier de guerre, je m'en charge.

Et il referma la porte derrière lui.
Le choc que pouvait causer le départ d'AxeMan semblait à Wood plus important que celui causé par la fin du combat. Il avait été, en quelque sorte, préparé à affronter la Milice en sachant la tournure que cela pourrait prendre, mais il n'avait pas été préparé au départ si brusque d'un collègue et ami.

- Qu'est-ce que j'ai dit ? demanda le Fondateur qui semblait hébété par ce qui venait de se passer.

Ne sachant que répondre, les autres se contentèrent de hausser les épaules. Puis le Fondateur se tourna vers son neveu et lui demanda ce qu'il s'était passé durant son absence.
Alors que Nast expliquait du mieux qu'il le pouvait, Wood se dirigea vers Félix qui avait commencé à s'occuper de rassembler les corps.

- Il t'avait parlé du fait qu'il partirait comme ça ? demanda Félix sans laisser le temps à Wood de poser exactement la même question.
- Non. Je suppose que sa blessure a dû l'y contraindre, mais...
- Départ brusque, ouais...
- Et sinon, dit Wood en soupirant, pourquoi es-tu arrivé si tard ? Whyte t'a posé des soucis?
- C'était un souci à elle toute seule, répondit Félix. Mais non, elle ne m'a pas posé trop de problèmes, j'ai fait durer le combat. Puis j'ai vu Ford arrivé avec deux hommes, alors je suis allé me dissimuler dans un coin avec le corps de Whyte – inconsciente seulement. Cependant, pour vous rejoindre, j'avais le choix entre me jeter de la falaise, ou affronter seul une dizaine de Miliciens qui bloquaient la route. J'ai préféré attendre.
« Et Ford est repassé en courant. Il a dit quelque chose du genre "Ils sont à la taverne, regroupez tout le monde, et rejoignez moi là-bas." et il est parti. Le groupe est parti peu de temps après, et ces abrutis sont restés sur la pente de la colline en attendant leurs compagnons, ne me permettant pas de descendre.
- En tout cas, on peut dire que tu es arrivé juste à temps, dit Wood.
- Je suppose. Je suppose également que le travail d'AxeMan durant les cinq derniers jours, c'était le travail sur sa hache ?
- C'est ce qu'il nous a dit, en tout cas...
- Il n'a rien dit sur l'endroit où il a trouvé tout ça ?
- Non.
- Bah...

Félix haussa les épaules et reprit ce qu'il était en train de faire aider de Wood. Le Fondateur, ainsi que Nast et Rice vinrent les interrompre pour les remercier de leur aide. Le Fondateur leur assura qu'ils avaient toujours leur place chez les Gardiens et qu'il allait s'arranger pour faire lever l'avis de recherche qui pesait sur eux.

- Merci bien, dit Félix d'un ton indifférent en déposant le dernier corps à côté des autres. Personnellement, si cela est toujours autorisé, je rentre chez moi. Le rangement de la salle est prêt. Du moins, en ce qui concerne les corps.
- Je pense que je vais faire de même, ajouta Wood. Je pense qu'on se reverra un autre jour.


Une semaine plus tard, il semblait que rien n'avait changé dans la vie de tous les jours des citoyens de l'Empire. Ils s'étaient habitués à voir certains magasins fermés. Le Fondateur avait fait le nécessaire pour que les Gardiens ne soient plus l'objet de recherche et ceux-ci purent reprendre leurs activités, non sans entendre des "je savais qu'il n'y était pour rien, ils ont bien trop faibles pour ça". Le bulletin de santé du lendemain de la bataille avait indiqué que le Consul était mort en parvenant à dire qu'il n'avait pas été attaqué par les Gardiens, mais qu'il n'avait pas vu ses agresseurs. Personne ne sembla voir la contradiction, mais si c’était le cas, personne n’a rien dit.
La bataille à la taverne avait fait beaucoup de bruits, et surtout alimentait beaucoup de rumeurs. Le Temple faisait parvenir l'information qu'ils ignoraient comment ce drame avait pu survenir, mais qu'étant donné que plusieurs Policiers étaient morts pendant ce combat, il s'agissait sans doute du même, ou des mêmes, individus qui s'étaient attaqués au Consul et qu'il s'y était pris alors que la taverne n'était pas vide, malgré le fait qu'on ait retrouvé deux clients amnésique dans l'arrière-boutique.
Bien entendu, les rumeurs allaient bon train et certains commençaient à émettre l'hypothèse selon laquelle les Policiers s'en étaient pris aux civils dans la taverne et que ceux-ci s'étaient défendus et avaient fini par abattre les Policiers, malgré les pertes civiles que cela avait engendrées.
Le Meneur Fou, celui-là même qui avait fait parler de lui quand Wood était arrivé en ville tentait de jouer là-dessus pour attiser la population sur la place publique. 

Un soir, Wood croisa AxeMan assit à une table dans la taverne, une bouteille de bièraubeurre posée devant lui.

- Alors, dit Wood en s'asseyant en face de lui. Comment ça va ?
- Ca peut aller, répondit AxeMan en buvant une gorgée.
- Et ta blessure ?
- J'ai fini par aller à l'hôpital, mais personne n'a réussi à me dire de quoi il s'agissait. Et rien de ce qu'ils ont pu essayer n'a arrangé les choses.
- Ca s'arrange avec le temps ?
- Non. Mais j'ai l'impression que la douleur a cessé d'augmenter, dit AxeMan d'un ton neutre. Mais si on me demandait ce que c'était, je sais ce que je dirais...
- Oui ?
- Il m'a laissé le moyen de ne pas l'oublier, et il n'a pas raté son coup...

AxeMan soupira alors qu'un serveur vint demander à Wood s'il prenait quelque chose et après qu'il a commandé une bièraubeurre, AxeMan reprit.

- Et sinon, comment ça se passe là haut ?
- La routine habituelle. Les gens nous méprisent, et tout ce genre de choses.
- Ils ne comprendront donc jamais, dit AxeMan avec un léger sourire. C'est moi qui aie suggéré au Premier Consul de faire comme s'il ignorait ce qu'il s'était passé ici, ajouta AxeMan en baissant la voix alors qu'un homme titubant passait à proximité de leur table. Même si je suppose que c’était déjà son intention.
- Tu es allé le voir juste après ?
- En fait, il nous a observés durant tout le combat par la fenêtre. J'ai eu du mal à lui faire comprendre mes positions, et je ne suis pas sûr qu'il les ait vraiment comprises...

Le serveur apporta sa bièraubeurre à Wood alors qu'AxeMan portait à nouveau sa bouteille à sa bouche.

- Et sinon, qu'est-ce que tu deviens ? demanda Wood.
- J'accomplis des missions que l'on me confie.
- Quelle genre de mission ?
- Un peu de tout. Rechercher une personne disparue, des trucs du genre... Rien de bien exaltant...
- Une sorte de détective ?
- Une personne a déjà tenté de m'utiliser comme tueur à gages pour une sombre histoire d'héritage, dit AxeMan en souriant. Il a fini au commissariat le jour-même.
- Et tu en es satisfait, de ton travail ?
- Ca me permet de vivre... mais je ne serais pas contre une petite bataille, ajouta-t-il avec un léger sourire.

Wood porta la bouteille de bièraubeurre à ses lèvres tout en regardant le comptoir où deux personnes commençaient à se disputer. Aucun doute possible, tout redevenait normal.

- Et sinon, reprit Wood. Ton sort, où as-tu cherché pour l'améliorer ?
- Là où se trouve une bibliothèque assez complète. A Poudlard. J'ai dû convaincre le directeur que je faisais des recherches contre la magie noire pour qu'il me laisse accéder à la bibliothèque. J'ai mis longtemps à trouver le grimoire que je cherchais, Sorts Anciens et Oubliés, et j'en ai fait une copie que j'ai emporté avec moi et j'ai pu en tirer ce que je voulais.
- Je vois.
- Bon, ce n'est pas tout ça, mais j'ai un rendez-vous pour un travail dans une demi-heure de l'autre côté de la ville.
- Milite pour que le sort d'anti-transplanage soit enlevé de la capitale.
- Etant donné qu'il a été rajouté après les dernières émeutes à la demande du peuple, je ne pense pas que ça marchera. Ils voulaient empêchés les voleurs d'entrer chez eux de cette manière, et surtout pouvoir les voir s'échapper.
« Enfin bon... A une prochaine fois, acheva AxeMan en serrant la main de Wood.
- A une prochaine fois, dit Wood.


Durant les trois semaines qui suivirent, le Meneur Fou réussit à convaincre une trentaine de personnes du bien-fondé de ses propos et de la corruption du Conseil. La Police, dans le même temps, ne réussit pas à remplacer les membres qu'elle avait perdus du fait de la chute constante de sa popularité face aux affirmations du Meneur Fou.
Et il finit par y avoir une émeute. Leur première cible fut le commissariat duquel les quelques Policiers restant réussirent à s'enfuir à temps avant d'être lynché par une foule convaincue de sa culpabilité. Alors que le commissariat était incendié, les Policiers, dirigés par Nast, se précipitèrent chez les Gardiens pour les prévenir de ce qu'il se passait.
Face à une menace contre le Temple, une de leur mission étant sa défense, les Gardiens sortirent de leur quartier général et allèrent attendre les insurgés devant le Temple. Alors que ceux-ci arrivaient en vue des Gardiens et des Policiers, Wood entendit une voix dans son oreille.

- Tu comprends maintenant, ce que je te disais sur l’ours ? dit la voix d’AxeMan.
- Qu’est-ce que tu fais là ?
- Quand il a faim, l’ours attaque. Ce n’est pas la première fois. En fait, la veille de la dernière annonce du Premier Consul, l’ours avait déjà attaqué. La vie n’est qu’un éternel recommencement…
- Ca s’est déjà produit ?
- Hmhmm. Et sinon, je viens vous aider. Je m'ennuie un peu, alors un peu d'action n'est pas de refus.

Le groupe des insurgés s'arrêta à une dizaine de mètres du Temple et le Meneur Fou demanda aux Policiers de leur livrer les Consuls et de libérer leurs otages, les chargés d'entretien.

- Regarde-le, lui, dit AxeMan à mi-voix en indiquant le Meneur Fou. Je l'observe depuis un certain temps. Son seul but est de mettre le chaos dans l'Empire... un vrai mage noir... bien que ses connaissances en magie noire ne soit pas avancée.
- Pardon ?
- Un grand sorcier a dit : "le Bien et le Mal n'existent pas ! Il n'y a que le pouvoir et ceux qui sont trop faibles pour le rechercher".
- Et ?
- Eh bien, il se trompait. Certes, les mages noirs sont ceux qui cherchent à prendre, ou à s'en prendre, au pouvoir par tous les moyens. Mais il a oublié de préciser ceux qui le défendent sans en rechercher. Il n'y a que le pouvoir, ceux qui le défendent et ceux trop faibles pour le rechercher.

Du côté de la discussion entre le Meneur Fou et les Policiers, elle tournait court. Le Meneur Fou lança soudain un sort sur Nast que celui-ci détourna tandis que le reste des insurgés commençait à attaquer eux aussi, de manière totalement désorganisée.

- Enfin, soupira AxeMan. Que la bataille commence.

Et, alors que Wood commençait à défendre le Temple, il vit une silhouette de hache passer au-dessus de lui et foncer vers le Meneur Fou.

1 commentaire:

Tocsin a dit…

Une histoire finit.

Une histoire commence...

... bientôt.


Bonne lecture,

Tocsin