dimanche 12 avril 2009

GdO 1 - La Cage de l'Esprit

Chapitre 5

La Cage de l'Esprit

Le lendemain, malgré les craintes de Wood que le policier et le groupe des autres puissent tenter de s'en prendre à lui, la journée se passa sans histoire notable. Il passa devant le commissariat et vit le policier avec qui il s'était battu la veille et celui-ci ne sembla pas le reconnaître. Il semblait que l'effacement de mémoire effectué par AxeMan avait été efficace. 

Du moins, il était quasiment sûr que la personne qu'il avait vue dans le parc était bien AxeMan et qu'il faisait parti de l'équipe d'entretien des livres du Dôme. Mais si c'était le cas, pourquoi agissait-il comme une sorte de justicier masqué la nuit ? se demanda Wood tout en observant le policier de la veille qui discutait avec une plaignante à l'intérieur de commissariat. Pourquoi ne pas avoir livré ce policier à la police pour ce qu'il avait fait ? Et puis, s'il avait réellement eu connaissance du guet-apens dans lequel un des habitants était tombé la veille, pourquoi n'avait-il pas cherché à avertir cette personne avant plutôt que de vouloir arriver pendant le combat ? Et d'ailleurs, comment a-t-il pu savoir que cela allait avoir lieu s'il n'était pas de mèche avec le policier ?

- Excusez-moi monsieur ?

Et puis il y avait ce rendez-vous qu'il lui avait donné. Si AxeMan faisait partie de ce groupe, il aurait très certainement fait ce qu'il aurait fallu la veille dans le parc pour l'empêcher de parler, mais Wood ne pouvait s'empêcher de penser que cela pouvait être un piège. Peut-être parce qu’il ne voyait pas vraiment où tout ça pouvait le mener…

- Monsieur ?

La question finit par atteindre son cerveau qui lui indiqua que la question lui était destinée et Wood sortit de ses pensées et regarda autour de lui. Devant lui se trouvait un policier qui venait de sortir du commissariat.

- Euh... oui ? répondit Wood en reprenant ses esprits.
- Vous êtes immobile devant le commissariat depuis dix bonnes minutes. Vous avez une plainte à formuler ? demanda le policier d'un ton à moitié anxieux envers une personne qui lui semblait avoir été victime d'une Confusion.
- Hein ? Euh, non. Je... j'étais venu... euh... remercier le policier qui avait arrêté une personne qui avait tenté de m'agresser dans une ruelle il y a quelques jours.
- Ah, dit le policier. Nous avons eu énormément de tels cas durant les deux dernières semaines.
- Dans ce cas, remerciez tout le monde de la part d'un habitant satisfait.
- Très bien, répondit le policier qui ne semblait toujours pas sûr de ne pas avoir affaire à la victime d’une Confusion. Vous devez être le seul à venir nous remercier pour cela après ces deux semaines, la plupart des gens nous tenant pour responsable de ce qu'il s'est passé et de tous les débordements.

Une fois le policier retourné dans le commissariat, Wood partit le long d'une route presque déserte du fait qu'à cette heure-là, la plupart des gens se trouvait à leur travail. Il s'était promis de se mettre à la recherche d'un travail, justement, mais il avait d'autres soucis en tête et surtout, il avait d'autres questions en tête.
Durant l'après-midi, il passa devant la place Est en se rendant au Dôme. Il y aperçut Tolmok qui discutait avec un groupe de trois personnes, les derniers irréductibles des remous des deux semaines précédentes. Le Dôme, quant à lui, était vide. Une des choses qui n'avait pas changé. Cela était peut-être dû à l'heure, mais l'endroit, ainsi vide, semblait émettre une impression de sérénité qui ne parvint pas totalement à calmer l’inquiétude de Wood.
Quand le soir arriva, il redescendit du plateau afin de se rendre à la taverne. Le soleil couchant illuminait le ciel d’une teinte de sang et, sur la descente, il croisa un homme habillé d'une robe blanche qui montait et il l'entendit maugréer contre le nouveau sort d’anti-transplanage. Wood pensa reconnaître le porte-parole du Temple en apercevant le bouc qu'il arborait.
En arrivant au bas du plateau, il vit une petite foule qui sortait de la place Est et qui se séparait. La majorité repartait vers les quartiers résidentiels et les autres partaient vers le quartier marchand, sans aucun doute vers la taverne. Wood suivit ces derniers de loin, sans se presser, et arriva à la taverne qui était bondée. Au milieu de la salle, deux personnes, apparemment ivres, se battaient avec leurs mains sous les cris d'encouragement d'une grande partie des clients qui formaient un cercle autour des deux hommes qui se battaient tandis que plusieurs personnes semblaient s’occuper de récolter des paris. Wood contourna l'arène improvisée et se dirigea vers le comptoir.

- Qu'est-ce que j'vous sers ? lui demanda d'emblée le tavernier d’une voix forte pour se faire entendre par-dessus le bruit ambiant de la salle.
- Rien pour l'instant, répondit Wood. J'ai...

Il s'interrompit lorsqu'un jet de lumière rouge heurta le comptoir à quelques centimètres de sa jambe droite. Apparemment, ils avaient pensé à utiliser leurs baguettes.

- Ca ne vous dérange pas, tout ça ? demanda Wood en montrant du pouce l'arène par-dessus son épaule.
- A force, j'ai l'habitude, répondit le tavernier et écartant une mèche de cheveux de ses yeux. Il n'y a jamais eu besoin de faire intervenir la police ou d'appeler l'hôpital.
- Je vois. J'ai rendez-vous avec quelqu'un dans un de vos salons.
- Hmm, quel numéro ?
- Le onze, il me semble.
- Dans ce cas, vous prenez ce couloir, indiqua le tavernier en pointant vers une porte au fond de la salle. Sixième porte à droite.
- Merci.

Wood passa la porte indiquée qui débouchait sur un très long couloir aux murs rouges, tellement long qu’il lui semblait ne pas en distinguer le fond. De chaque côté, un série de portes espacées de quelques mètres. Quand il ouvrit la porte sur laquelle ne nombre onze était gravé, il trouva AxeMan assit à une table ronde, au milieu d'une salle carrée qui, en ajoutant les deux chaises, ne contenait pas d’autre mobilier.

- Ah, dit celui-ci sans se lever. Asseyez-vous.

Wood ferma la porte et prit la seconde chaise et s'assit dessus, en face d'AxeMan. Entre eux se trouvait la table de bois sur laquelle trônait deux verres et une bouteille d'hydromel.

- Vous voulez un verre ? demanda AxeMan en en remplissant un des deux.
- Je veux bien, répondit Wood en fronçant les sourcils face à la décontraction apparente de son interlocuteur.
- Eh bien, dans ce cas, à votre santé, dit AxeMan en levant son verre après avoir rempli le second. Vous n’êtes pas étonné de me voir, à ce qu’il semble.
- Pourquoi m'avoir demandé de venir ici ? demanda Wood sans toucher à son verre et sans prendre en compte la dernière remarque.
- Tout d'abord, dit AxeMan d'un ton calme, il y est beaucoup plus sûr de parler de sujets sensibles à l'abri d'oreilles indiscrètes.
- Et sinon ?
- Pour te proposer un travail.
- Lequel ? demanda Wood en haussant les sourcils. Chasser les détrousseurs la nuit en jouant au vengeur masqué et sans avertir personne qu'un des policiers est une personne qui se sert de son métier pour tromper les gens et leur tendre des pièges ?
- Non, répondit simplement AxeMan.
- Alors quoi ? C'est bien à cause de ça que nous sommes ici, non ?
- Cela t'intéresserait-il de restaurer les livres du Dôme ?
- Pardon ? Tout ce secret pour me proposer ce travail ?
- Oui ou non ? demanda AxeMan d'un ton autoritaire.
- Eh bien... commença Wood, ne sachant pas vraiment comment comprendre tout ça. Je dois avouer que c'est le métier qui m'aurait le plus intéressé pour l'instant, mais...
- Oui ou non ? répéta lentement AxeMan en insistant sur chaque mot.
- Oui, répondit Wood en soupirant.
- Très bien, dit AxeMan en se détendant à nouveau. Je suppose que tu aimerais savoir en quoi consiste ce travail avant de te prononcer plus ?
- C'est une bonne idée, grommela Wood en buvant une gorgée d'hydromel sans s’empêcher de penser que les détails auraient dû venir avant.
- Eh bien, c'est très simple, notre métier consiste à réparer tous les dégâts réparables que subissent les livres et parchemins du Dôme. Cela peut provenir de différentes sources. Le temps, un lecteur négligent, une dispute inopinée au milieu des livres...
- C'est tout ?
- Non, quelques fois, nous sommes envoyés hors de l'Empire pour rechercher des exemplaires de livres qui ont subi des dégâts qu'aucun sort ne pourra réparer. Dernièrement, l'un d'entre nous était parti recherché un livre... il n'est jamais revenu. Nous sommes les Gardiens. Les Gardiens du Dôme.
- Je vois.
- Donc, quel est ton choix ?
- Je... il y a d'autres questions que...
- Nous verrons cela plus tard, coupa AxeMan de nouveau autoritaire.
- Dans ce cas, je... suis d'accord.
- Très bien, dit AxeMan en sortant sa baguette.

Pendant près d'une minute il pointa les murs de la salle avec sa baguette en marmonnant à voix basse. Wood tenta de comprendre la formule qu’il prononçait, mais il parlait beaucoup trop bas pour cela. Finalement, les murs brillèrent d'une lueur bleutée qui s'éteint aussitôt pour réapparaître de manière régulière. Wood eut une impression étrange, comme s'il était séparé de lui-même.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Wood.
- Insonorisation de la salle, répondit AxeMan en rangeant sa baguette. 
- Il y a des sorts beaucoup plus courts pour ça, fit remarquer Wood.
- En effet, mais beaucoup trop facilement cassables. Ce que nous allons dire ne doit être entendu par personne d’autre.
- Je suppose que ça va être à propos de la vraie raison de ma venue ?
- Si on veut. Disons que je vais te présenter la deuxième fonction des Gardiens, et de nombreuses personnes aimeraient posséder certains des droits qu'impliquent cette fonction.

Wood ne dit rien et se contenta de boire une gorgée d'hydromel en regardant AxeMan, les sourcils froncés.

- Nous ne sommes pas seulement les Gardiens du Dôme, nous avons pour mission de... surveiller le parc autour du Temple. Toute personne trouvée en train de se promener hors des limites autorisées doit subir une Amnésie et être ramenée au niveau du Dôme.
- Pourquoi m’annoncer ça d’emblée ? s’étonna Wood.
- Adepte des mystères, pas vrai ? sourit AxeMan. Mais à quoi bon le garder, tu serais mis au courant bien assez vite et ta décision doit être prise en toute connaissance de cause.
- Hmm… Surveiller le parc, hein ? Ca ne doit pas être si difficile que ça.
- Je ne sais pas si tu as vu le parc du Temple. Repérer quelqu'un parmi les arbres est loin d'être facile.
- Mais pourquoi une Amnésie ?
- Les alentours du Temple doivent rester inconnus à la plupart des gens. Le bâtiment en lui-même est impénétrable pour ceux qui n'y sont pas autorisés, mais il faut en interdire l'approche aux gens. Et, en ce qui nous concerne, il faut garder l'anonymat par rapport à nos fonctions envers les gens, également.
- Pourquoi cela ?
- Aux yeux du peuple, nous sommes des « chargés d'entretien » et la plupart d'entre eux nous méprisent ouvertement, au niveau de nos pouvoirs magique prétendument faibles qui ne nous auraient pas permis de faire un autre travail. Et cela doit rester ainsi en cas de soulèvement et de marche sur le Temple, afin de conserver un effet de surprise. Personne ne s'imaginerait que nous puissions protéger le Temple.
- Mais pourtant, l'Alchimiste le savait, n'est-ce pas ?
- Il se doutait de quelque chose, en effet, admit AxeMan. Il avait été témoin de l'une de nos interventions nocturnes et, comme toi, a fait le lien. Malheureusement, il avait tendance à agir de manière un peu impulsive.
- C'est-à-dire ?
- Le jour où tu as surpris cette discussion, sa vitrine avait été brisée à l'aide d'une pierre explosive. 
- Je sais, j'en ai presque été le témoin.
- Sitôt averti, l'Alchimiste a décidé de se faire justice lui-même et a envoyé le coupable, âgé de quinze ans, à l'hôpital. De ce que j’en sais, il a perdu l’usage de son bras droit.
- Je vois, dit Wood. Et les policiers étaient venus l'arrêter ?
- D'une certaine manière, on peut dire ça. Seulement, le Saigneur est plus impulsif que l'Alchimiste, et cela aurait pu mal tourner. Il a donc fallu que nous intervenions. Entre autre, ajouta-t-il avec un sourire, pour éviter des dégâts dans les livres, nous sommes tout de même chargés de leur entretien.
- Vous ve... commença Wood.
- Tu, s'il te plaît, l'interrompit AxeMan.
- Très bien, tu as mentionné des « interventions nocturnes ».
- C'est possible.
- En quoi cela consiste-t-il ?
- Simplement nous immiscer dans des... discussions tendues.
- Je dirais plutôt dans des agressions planifiées. Comment est-il possible que vous connaissiez ces agressions ?
- Eh bien, nous... il nous arrive d'entendre des discussions dans le Dôme et d'agir en conséquence.
- Je vois, dit Wood pas entièrement convaincu.
- Ce qu'il te faut savoir, c'est que la fonction de notre métier que je viens de te présenter n'est pas obligatoire. As-tu d'autres questions ?
- Le policier d'hier soir, pourquoi ne pas l'avoir livré à la police ?
- Tout d'abord, comme je l'ai déjà dit, il nous faut rester discret et faire en sorte que les gens ne savent pas qui nous sommes, et un policier hors limite serait très médiatisé ainsi que la personne l’ayant livré. Ensuite, après les évènements de ces dernières semaines, tu imagines les conséquences que cela aurait si on annonçait qu'un policier, même s'il est isolé, se met à détrousser des habitants.
- Etant donné les réactions sans preuve, la moindre preuve aurait créé un réel soulèvement, répondit Wood en hochant la tête.
- Tout à fait, acquiesça AxeMan. Es-tu toujours d'accord pour nous rejoindre ?
- J’ai une autre question. Pourquoi moi ? Je viens à peine d’arriver.
- Ce qui nous convient tout à fait. Personne ne te connaît. Tu n’as aucune attache dans l’Empire et il semblerait que tu n’en ais pas ailleurs non plus. Je me trompe ?
- Pardon ?
- Cela fait deux semaines que je t’observe plus ou moins. Tu es arrivé en période troublée. N’importe qui aurait été découragé et serait déjà reparti. Pas toi. Pourquoi ? Tu n’as pas d’attaches dans l’Empire, tu me l’as dit toi-même. La vérité, c’est que tu n’as aucun autre endroit où aller. La raison m’importe peu, si c’est ce que tu te demandes. Ce qui importe, c’est que tu sois là.
- Pas de contact, résuma Wood. Les gens ne savent rien de moi. Une bonne occasion de me faire passer pour quelqu’un qui ne sait pas utiliser sa baguette…
- En effet, acquiesça AxeMan. Et donc, ta réponse ?

Wood but le fond de son verre en réfléchissant. Tout ce qu'avait dit AxeMan ne l'avait pas totalement convaincu, mais cela apportait un élément de réponse à un certain nombre de ses questions. Il hocha la tête pour indiquer qu'il acceptait.

- Eh bien dans ce cas, dit AxeMan en souriant, nous nous reverrons demain matin.

Wood se leva et serra la main que lui tendait AxeMan et se dirigea vers la porte. Il essaya de l'ouvrir, mais elle ne s'ouvrit pas.

- La porte est f..., dit-il en se tournant vers AxeMan, puis s'interrompit brusquement.

AxeMan était debout et sa baguette était pointée sur lui.

- Qu'est-ce que- ?

Pour toute réponse, un éclair rouge sortit de sa baguette et lui fonça dessus, mais il parvint à l'éviter en sautant sur le côté. Il sortit sa propre baguette tout en se demandant ce qu'il se passait alors que le sort faisait sauter un morceau de mur. Il avait l'impression d'être tombé dans un piège, mais se demandait pourquoi il avait attendu pour l'attaquer. Il ne savait pas vraiment ce qu'il convenait de faire et essaya de se concentrer sur le fait de désarmer AxeMan et lança donc un Désarmement que celui-ci arrêta d'un simple mouvement de baguette.
AxeMan fit quelques pas sur le côté afin de ne plus être gêné par la table puis renvoya le même sortilège que précédemment que Wood arrêta à l'aide d'un Bouclier.

- Bien, dit AxeMan.
- Quoi ?!? s'exclama Wood qui comprenait de moins en moins ce qu'il se passait.
- Il me semble que les sortilèges mineurs ne te posent aucun problème, répondit AxeMan en lançant de nouveau le sortilège que Wood bloqua une nouvelle fois.
- Mais qu'est-ce que tu fais ? cria Wood.
- Cela ne se voit-il pas ? dit AxeMan alors qu'un sortilège d'Entrave sortait de sa baguette. Je t'attaque.

Wood évita le sort en se déplaçant sur le côté et le sort alla creuser un deuxième trou dans le mur. Il commença à se déplacer de manière à mettre la table entre lui et AxeMan.

- Je le vois, répondit Wood d'un ton sarcastique.
- Eh bien, pourquoi demander dans ce cas ?
- Mais... pourquoi ? demanda Wood en lançant un autre Désarmement sur AxeMan.
- Arrête donc de parler tout le temps et concentre-toi sur le combat, dit AxeMan tout en évitant le sort.

A ce moment, la table se trouvait exactement entre AxeMan et Wood. Ce dernier lança une Répulsion dessus et la table fonça droit sur AxeMan qui ne put l'éviter et qui tomba sur le sol en recevant la table dans le ventre, celle-ci se brisant sous le choc. Alors qu'il était à terre, il envoya à son tour un sort de Répulsion, mais directement sur son adversaire qui vola à travers la pièce pour atterrir dans le mur, puis tomber à terre, passablement assommé, des morceaux de murs lui tombant dessus.
Wood leva la tête pour regarder dans la direction de AxeMan. Celui-ci était déjà debout et avait la baguette pointée droit sur lui. Un nouveau sort sortit de celle-ci et Wood ne l'évita qu'en roulant sur le sol, laissant un trou de bonne taille à l'endroit où le sort toucha le sol. Il semblait que AxeMan avait décidé s'utiliser des sorts plus puissants.

- Il y avait de l'idée, dit celui-ci en envoyant un autre sort qui toucha Wood à la jambe droite alors que celui-ci se relevait.

La jambe touchée s'enflamma et Wood retomba au sol et celui-ci dut l'éteindre rapidement à l'aide d'un sort d'eau.

- Mais, arrête ! cria Wood et tentant de se relever malgré la douleur qu'il ressentait à la jambe.

Pour toute réponse AxeMan lança une nouvelle Combustion sur Wood qui l'évita en se laissant à nouveau tomber sur le sol.

- Arrête, répéta Wood. 

AxeMan se mit à marcher vers Wood, la baguette levée.

- IMPERO ! cria Wood.

AxeMan s'arrêta sur place, le regard vide.

- Arrête ça immédiatement ! dit Wood à AxeMan en se relevant.

Ce dernier sembla hésiter un instant, mais ne dit rien et resta où il était. Wood alla s'asseoir sur une des chaises afin d'examiner sa jambe brûlée. Alors qu'il commençait à regarder l'étendue des dégâts, une autre Combustion le toucha au bras gauche et le fit tomber du siège à la renverse tandis que celui-ci commençait à s'enflammer ; il semblait que AxeMan était parvenu à vaincre l’Impérium. Il était toujours debout, la baguette levée droit vers Wood.

- Que- ? s'exclama Wood tout en essayant de récupérer sa baguette qui avait roulé au sol.
- Il en faut simplement plus pour m'arrêter, répondit AxeMan, alors que Wood venait de récupérer sa baguette et éteignait le feu qui s'était étendu à l'intégralité de son bras gauche.

Malgré la douleur engendrée par les brûlures, Wood parvint à pointer sa baguette vers AxeMan et à lancer une Déflagration. AxeMan l'arrêta, mais le sort explosa tout de même et brûla légèrement celui-ci au niveau du visage. En réponse, il envoya un sort qui l'envoya voler dans le mur le plus proche, sa baguette sur le sol.
A moitié assommé, Wood ne put que regarder AxeMan faire des mouvements avec sa baguette tout en récitant une formule que Wood ne put entendre, puis la silhouette d'une hache apparut au bout de la baguette de AxeMan. Celui-ci pointa sa baguette vers Wood et la hache fondit sur lui. Au moment où elle entra en contact avec lui, il perdit connaissance et tout devint noir.

Quand il se réveilla, il vit AxeMan assit à la table qu'il avait certainement réparée entre-temps. Celui-ci observait Wood.

- Ah, tu te réveilles, dit-il d'un ton jovial quand Wood ouvrit les yeux. Tu veux boire un peu ?
- Qu'est-ce que c'est que cette connerie ? gronda Wood en s'appuyant sur son coude.
- Un simple test, afin de t'évaluer, répondit simplement AxeMan.
- Mais... tu aurais pu me tuer !
- En fait, c’est le cas, dit AxeMan en haussant les épaules. Je t’ai tué. Mais bon, je ne t'ai même pas blessé, donc ça ira.

Wood ne comprit pas tout de suite ce que AxeMan pouvait vouloir dire et il examina son bras et sa jambe et s’aperçut avec stupéfaction que ceux-ci ne portaient aucune trace de brûlure. Il se rappelait aussi le dernier sort utilisé par AxeMan.

- Mais, pourtant..., commença Wood en pensant en lui-même qui la hache qu'il avait reçu à la poitrine aurait sûrement due le tuer.
- La Cage de l'Esprit, dit simplement AxeMan.
- Pardon ?
- C'est le sort que j'avais lancé sur la salle tout à l'heure, expliqua AxeMan. Un sort intéressant. Toute personne à l’intérieur d’une cage ne subit qu’une illusion des dégâts…
- Ils étaient pourtant bien présents.
- Oui. Mais une fois le sort de la Cage levé, ou une fois que la personne sort de la Cage, tous les effets des sorts qu’elle a pus recevoir dans la Cage disparaissent. Et cela s'applique à toute personne se trouvant dedans, comme le lanceur du sort.
- Je n'en avais jamais entendu parler.
- Ce sort n'est connu que de très rares personnes, parmi lesquelles les Gardiens et le Temple.
- Mais à quoi sert-il ?
- Comme tu viens de le voir, il peut servir lors de certains combats, comme par exemple lors d'entraînement, afin de pouvoir ne pas avoir à se retenir, si tu vois ce que je veux dire, ajouta AxeMan avec un léger sourire.
- Mais, si la personne meurt ? La mort n'est pas une simple douleur.
- Les seules manières de mourir dans une Cage de l'esprit est de mourir de vieillesse, de maladie, ou de blessures infligées à l'extérieur de la Cage. Dans tous les autres cas, les combats seront non-mortels à l'intérieur de l'une d'entre elle, juste… assommants. Tu es toi-même mort, tout à l’heure et pourtant, tu te portes bien, non ? ajouta-t-il avec un sourire
- Je vois. Et à quoi cela t'a-t-il servi ?
- Tester la manière dont tu réagis dans un combat auquel tu n'es pas préparé.
- Je ne peux m'empêcher de penser que la méthode est violente.
- Peut-être un peu, en effet. Mais si on t'attaque, on ne va pas toujours te prévenir.
- Mouais... et quelles sont tes conclusions ?
- Eh bien, le fait que tu te souviennes de la raison de ta présence ici prouve que je suis assez satisfait de ta performance.
- Vraiment ?
- Oui. Sinon, une Amnésie aurait effacé tout souvenir quant à la fonction secondaire des Gardiens. La seule chose que je pourrais te reprocher est que tu te plaçais trop dans une situation de défense, mis à part ton coup avec la table. Ca m'a un peu surpris sur le coup.
- Vraiment ? dit Wood qui ne savait toujours pas comment réagir.
- En fait, c'était surtout pour la bouteille posée dessus. Mais j'ai réussi à la rattraper avant qu'elle ne tombe.
- Tu n'as pas envie de payer une bouteille que tu n'aurais pas bue, je suppose.
- En effet. Sinon, j'ai remarqué que tu as utilisé l'Impérium...
- Dans un seul but de défense et ce, pour te faire arrêter le combat.
- Utilises-tu ce sort dans d'autres circonstances ?
- Non. Dans la plupart des combats, cela suffit à en marquer la fin. Et le faire pour d’autres raisons ne me parait pas... justifiable.
- Bien. J'ai aussi remarqué que tu n'as pas paniqué lorsque je t'ai touché avec les Combustions.
- C'est-à-dire ?
- La plupart des personnes se mettent à hurler sans penser à éteindre le feu et celui-ci se propage...
- Et tout ceci t'a décidé de m'accepter, si j'ai bien compris ?
- Oui. Tu es sûr que tu ne veux pas boire un peu ? Le combat a dû t'épuiser...
- Non merci. Je pense que je vais aller me reposer un peu.
- Comme tu veux. Le rendez-vous dans le Dôme tient toujours.
- J'y serai.

Wood s'approcha de la porte et marqua une légère hésitation au moment de l'ouvrir.

- Ne t'en fait pas, elle est ouverte. Un combat par jour, ça suffit grandement.
- On ne sait jamais.
- Refaire deux fois le même piège ne serais pas très malin. La preuve, tu t'attends à ce qu'il soit là.
- D'accord. A demain.
- A demain.


1 commentaire:

Tocsin a dit…

Petite interlude pour ceux qui ne connaissent pas les sorts issus des Harry Potter...

Impérium : Sort qui perme au lanceur de prendre le contrôle de sa victime. Tous les ordres qui seront transmis à la victime sous l'effet de l'Imperium seront obéis (la victime se trouvant dans un état où il lui est impossible de réfléchir par elle-même). Les gens sont plus ou moins naturellement résistants à ce sort, mais rares sont ceux qui sont capables de briser complètement le sort.
Formule : Impero

Et la Cage de l'Esprit, dont ce chapitre porte le nom... eh bien, ce sort n'existe pas dans les livres, il s'agit d'une invention de ma part (j'avais dit que je prenais des libertés).


Ah, et ceux qui diront "Je le savais, le coup de la société-secrète-trop-puissante-dont-personne-ne-se-doute", je leur répondrais...

...

"Certes, et moi aussi"


Bonne lecture,

Tocsin