mardi 30 juin 2009

GdO 2 - Prologue - Nouvel An

Prologue

Nouvel An

Le nouvel an. Ou du moins, la veille, minuit approchant. Dans un village isolé, la neige tombe et recouvre déjà le sol de plusieurs centimètres. Quelques rares personnes sont encore dehors à braver difficilement le temps.Dans la taverne locale, bâtiment uniquement visible pour les sorciers, des dizaines de clients sont présents pour chanter, boire et se réjouir de la nouvelle année qui arrive en oubliant leurs soucis actuels. Assis à une table, trois sorciers discutent en souriant devant une assiette vide.
- C'était un bon repas, dit le sorcier dont les cheveux avaient des tâches semblables aux pelages des tigres en s'étirant. Il faudra qu'on se refasse ça une prochaine fois.
- Il faudrait déjà que je sois encore dans ce village un certain temps, dit le sorcier aux cheveux châtains. Je bouge beaucoup ces derniers temps.
- Oh, ici ou ailleurs..., intervint le dernier sorcier qui avait des cheveux auburn. En tout cas, ça fait plaisir de te revoir AxeMan.
- Vous de même, répondit le deuxième sorcier en souriant et en se tournant de l'un vers l'autre de ses compagnons. Ca fait combien de temps qu'on ne s'était pas revus ?
- D'après Wood, cela fera bientôt trois ans, répondit l'homme aux cheveux de tigre.
- Trois ans..., dit AxeMan en se passant la main dans les cheveux. Ah oui, dit-il brusquement en souriant, c'était quand j'avais essayé de rentrer dans l'Empire. J'étais tombé sur vous qui alliez à la taverne !
- Ouais, dit Wood. On t'avait invité d'ailleurs.
- Je me souviens, dit AxeMan en souriant. Je me souviens... c'est le Fondateur qui est arrivé à propos de je ne sais plus quoi qui m'a trouvé et qui m'a mis à la porte, en plus... Je crois qu'il venait te voir, non Félix ?
- Ouais, répondit celui-ci en s'affalant dans sa chaise. On avait une révolte sur le feu et il voulait être sûr que j'avais bien briefé tout le monde.

Il secoua la tête en souriant puis se tourna vers AxeMan en se redressant.

- Et sinon, tu deviens quoi depuis... six ans, il me semble ?
- Ouais, répondit AxeMan. Ca fera six ans cet été. Je vais de ci de là, ajouta-t-il d'un ton vague. Je continue un peu le métier que j'avais pris avant d'être chassé de l'Empire.
- Ah oui, fit Félix. Sorte de mercenaire, non ?
- A peu près, acquiesça AxeMan. Il faut bien gagner sa vie. Et ce que je fais de mieux, c'est me servir de la magie. Mais bon, soupira-t-il, je recherche aussi de nouveaux sorts, de nouvelles techniques, à augmenter ma puissance au maximum...
- Tu n'étais pas déjà suffisamment puissant ? demanda Wood.
- Plus que la majorité, dit AxeMan en haussant les épaules.
- Mais tu ne recherches pas la comparaison, n'est-ce pas ?
- Non, en effet. Juste un défi à ma hauteur. Ford n'était pas mauvais dans ce domaine, ajouta AxeMan en montrant sa poitrine. Mais je n'ai croisé aucun autre défi qui lui était comparable...
- Tu finiras bien par le trouver, dit Félix en buvant une gorgée de bièraubeurre.
- Peut-être, dit AxeMan en haussant les épaules. Mais j'en doute de plus en plus. Et vous sinon ? Comment ça se passe ?
- La vie suit son cours, dit Félix. Et les révoltes continuent aussi.
- Ouais, confirma Wood. On en a d'ailleurs une en préparation en ce moment. Elle a été repérée la semaine dernière.
- Et c'est pour bientôt ? demanda AxeMan.
- Bah, fit Félix. Deux semaines, environ, je dirais.
- Vous êtes prêts à les recevoir ? demanda AxeMan avec un sourire.
- Tout le monde est averti et se prépare, oui, acquiesça Félix. Et on a de bons éléments qui se stimulent entre eux.
- Ouais, fit Wood. Une équipe soudée. Il suffit de voir comment Luce et Leanne évoluent lors des combats pour s'en rendre compte.
- Ouais, fit Félix. Leanne... Elle subjugue le moral de tout le monde lors des combats. Et elle est très appréciée par toute l'équipe. Elle a de nombreuses qualités de leaders.
- Hmhm, acquiesça Wood. Une très bonne recrue.
- Il faudra que vous me les présentiez un jour, dit AxeMan en souriant. Tous les Gardiens unis... c'est quelque chose que je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'apprécier.
- Passe dans l'Empire quand tu veux, dit Félix en souriant. On te présentera tout le monde, si tu n'es pas pris avant.
- Je n'y manquerai pas, répondit AxeMan en souriant également. Dès que je trouve un moment de libre.

A ce moment-là, il se répandit dans la taverne un immense bruit indiquant à tous ceux qui auraient pu ne pas faire attention à l'heure qu'il était minuit. Les clients s'étreignirent, s'embrassèrent en chantant et en criant joyeusement. Et pendant ce temps, à l'extérieur, la neige tombait toujours, et le froid qui régnait indifférait totalement les nombreuses personnes réunies dans la taverne de même que les personnes qui, dans les maisons à proximité, fêtait le nouvel an. Et la neige continua de tomber pendant les trois heures qui passèrent avant que les trois sorciers ne sortent de la taverne.

- Allez, dit AxeMan en souriant. Je ne sais pas où je serai l'année prochaine, mais on remettra ça !
- C'est ça, dit Félix. Tu nous feras parvenir un message comme cette année pour nous indiquer le lieu.
- Mais choisis quand même mieux ton oiseau, intervint Wood. Il n'y a pas beaucoup d'aigle dans l'Empire, il n'est pas passé inaperçu.
- Aucun problème, répondit AxeMan. Allez, à l'année prochaine.
- Ouais, répondirent ensemble les deux autres. A l'année prochaine.

Et ils transplanèrent alors que la silhouette d'AxeMan disparaissait dans l'averse de neige qui tombait.


jeudi 25 juin 2009

GdO 1 - Epilogue

Epilogue

L'ours Grogne

Wood soufflait après la bataille. Il regardait le corps de Ford qui baignait dans son sang. Il ne faisait pas attention au fait que Nast se précipitait vers son oncle afin de le ranimer. De son côté, AxeMan fit disparaître la hache qui tournoyait toujours devant l'entrée de la taverne d'un mouvement de baguette. Des bruits de pas résonnèrent aux oreilles de Wood et il vit le Fondateur se diriger vers AxeMan.

- AxeMan, dit-il, je...
- Oui, tu, répondit AxeMan faisant taire le Fondateur. Je ne sais ce que tu veux me dire exactement. Des remerciements ? Des excuses ? Des reproches ? A vrai dire, je n'en ai rien à faire. J'ai fait ce que tu m'avais dit de faire. Tu n'es sûrement pas encore d'accord avec la méthode, mais j'ai utilisé celle qui, à mon sens, fournissait la certitude de l'étouffement de ce coup d'Etat.
« Certes je t'ai sauvé. Parce que, avant notre dispute, nous avons été amis. Après, nous avons juste été alliés. Un peu plus que ça, peut-être, néanmoins.
- Mais...
- En ce qui me concerne, continua AxeMan, comme je viens de le dire, j'ai fait ce pourquoi j'avais été embauché.

Il s'interrompit et regarda autour de lui, ses yeux s'arrêtant sur la fenêtre, puis reprit.

- Et je me vois mal continuer ce métier. En ce qui me concerne, je considère que je suis au bout du chemin que j'ai emprunté chez les Gardiens. Messieurs, ajouta-t-il en se tournant vers tout le monde avec une sorte de révérence, j'espère que l'on se reverra bientôt.

Il alla vers la porte et l'ouvrit. Puis avant de sortir, il se retourna.

- Ne vous inquiétez pas pour notre prisonnier de guerre, je m'en charge.

Et il referma la porte derrière lui.
Le choc que pouvait causer le départ d'AxeMan semblait à Wood plus important que celui causé par la fin du combat. Il avait été, en quelque sorte, préparé à affronter la Milice en sachant la tournure que cela pourrait prendre, mais il n'avait pas été préparé au départ si brusque d'un collègue et ami.

- Qu'est-ce que j'ai dit ? demanda le Fondateur qui semblait hébété par ce qui venait de se passer.

Ne sachant que répondre, les autres se contentèrent de hausser les épaules. Puis le Fondateur se tourna vers son neveu et lui demanda ce qu'il s'était passé durant son absence.
Alors que Nast expliquait du mieux qu'il le pouvait, Wood se dirigea vers Félix qui avait commencé à s'occuper de rassembler les corps.

- Il t'avait parlé du fait qu'il partirait comme ça ? demanda Félix sans laisser le temps à Wood de poser exactement la même question.
- Non. Je suppose que sa blessure a dû l'y contraindre, mais...
- Départ brusque, ouais...
- Et sinon, dit Wood en soupirant, pourquoi es-tu arrivé si tard ? Whyte t'a posé des soucis?
- C'était un souci à elle toute seule, répondit Félix. Mais non, elle ne m'a pas posé trop de problèmes, j'ai fait durer le combat. Puis j'ai vu Ford arrivé avec deux hommes, alors je suis allé me dissimuler dans un coin avec le corps de Whyte – inconsciente seulement. Cependant, pour vous rejoindre, j'avais le choix entre me jeter de la falaise, ou affronter seul une dizaine de Miliciens qui bloquaient la route. J'ai préféré attendre.
« Et Ford est repassé en courant. Il a dit quelque chose du genre "Ils sont à la taverne, regroupez tout le monde, et rejoignez moi là-bas." et il est parti. Le groupe est parti peu de temps après, et ces abrutis sont restés sur la pente de la colline en attendant leurs compagnons, ne me permettant pas de descendre.
- En tout cas, on peut dire que tu es arrivé juste à temps, dit Wood.
- Je suppose. Je suppose également que le travail d'AxeMan durant les cinq derniers jours, c'était le travail sur sa hache ?
- C'est ce qu'il nous a dit, en tout cas...
- Il n'a rien dit sur l'endroit où il a trouvé tout ça ?
- Non.
- Bah...

Félix haussa les épaules et reprit ce qu'il était en train de faire aider de Wood. Le Fondateur, ainsi que Nast et Rice vinrent les interrompre pour les remercier de leur aide. Le Fondateur leur assura qu'ils avaient toujours leur place chez les Gardiens et qu'il allait s'arranger pour faire lever l'avis de recherche qui pesait sur eux.

- Merci bien, dit Félix d'un ton indifférent en déposant le dernier corps à côté des autres. Personnellement, si cela est toujours autorisé, je rentre chez moi. Le rangement de la salle est prêt. Du moins, en ce qui concerne les corps.
- Je pense que je vais faire de même, ajouta Wood. Je pense qu'on se reverra un autre jour.


Une semaine plus tard, il semblait que rien n'avait changé dans la vie de tous les jours des citoyens de l'Empire. Ils s'étaient habitués à voir certains magasins fermés. Le Fondateur avait fait le nécessaire pour que les Gardiens ne soient plus l'objet de recherche et ceux-ci purent reprendre leurs activités, non sans entendre des "je savais qu'il n'y était pour rien, ils ont bien trop faibles pour ça". Le bulletin de santé du lendemain de la bataille avait indiqué que le Consul était mort en parvenant à dire qu'il n'avait pas été attaqué par les Gardiens, mais qu'il n'avait pas vu ses agresseurs. Personne ne sembla voir la contradiction, mais si c’était le cas, personne n’a rien dit.
La bataille à la taverne avait fait beaucoup de bruits, et surtout alimentait beaucoup de rumeurs. Le Temple faisait parvenir l'information qu'ils ignoraient comment ce drame avait pu survenir, mais qu'étant donné que plusieurs Policiers étaient morts pendant ce combat, il s'agissait sans doute du même, ou des mêmes, individus qui s'étaient attaqués au Consul et qu'il s'y était pris alors que la taverne n'était pas vide, malgré le fait qu'on ait retrouvé deux clients amnésique dans l'arrière-boutique.
Bien entendu, les rumeurs allaient bon train et certains commençaient à émettre l'hypothèse selon laquelle les Policiers s'en étaient pris aux civils dans la taverne et que ceux-ci s'étaient défendus et avaient fini par abattre les Policiers, malgré les pertes civiles que cela avait engendrées.
Le Meneur Fou, celui-là même qui avait fait parler de lui quand Wood était arrivé en ville tentait de jouer là-dessus pour attiser la population sur la place publique. 

Un soir, Wood croisa AxeMan assit à une table dans la taverne, une bouteille de bièraubeurre posée devant lui.

- Alors, dit Wood en s'asseyant en face de lui. Comment ça va ?
- Ca peut aller, répondit AxeMan en buvant une gorgée.
- Et ta blessure ?
- J'ai fini par aller à l'hôpital, mais personne n'a réussi à me dire de quoi il s'agissait. Et rien de ce qu'ils ont pu essayer n'a arrangé les choses.
- Ca s'arrange avec le temps ?
- Non. Mais j'ai l'impression que la douleur a cessé d'augmenter, dit AxeMan d'un ton neutre. Mais si on me demandait ce que c'était, je sais ce que je dirais...
- Oui ?
- Il m'a laissé le moyen de ne pas l'oublier, et il n'a pas raté son coup...

AxeMan soupira alors qu'un serveur vint demander à Wood s'il prenait quelque chose et après qu'il a commandé une bièraubeurre, AxeMan reprit.

- Et sinon, comment ça se passe là haut ?
- La routine habituelle. Les gens nous méprisent, et tout ce genre de choses.
- Ils ne comprendront donc jamais, dit AxeMan avec un léger sourire. C'est moi qui aie suggéré au Premier Consul de faire comme s'il ignorait ce qu'il s'était passé ici, ajouta AxeMan en baissant la voix alors qu'un homme titubant passait à proximité de leur table. Même si je suppose que c’était déjà son intention.
- Tu es allé le voir juste après ?
- En fait, il nous a observés durant tout le combat par la fenêtre. J'ai eu du mal à lui faire comprendre mes positions, et je ne suis pas sûr qu'il les ait vraiment comprises...

Le serveur apporta sa bièraubeurre à Wood alors qu'AxeMan portait à nouveau sa bouteille à sa bouche.

- Et sinon, qu'est-ce que tu deviens ? demanda Wood.
- J'accomplis des missions que l'on me confie.
- Quelle genre de mission ?
- Un peu de tout. Rechercher une personne disparue, des trucs du genre... Rien de bien exaltant...
- Une sorte de détective ?
- Une personne a déjà tenté de m'utiliser comme tueur à gages pour une sombre histoire d'héritage, dit AxeMan en souriant. Il a fini au commissariat le jour-même.
- Et tu en es satisfait, de ton travail ?
- Ca me permet de vivre... mais je ne serais pas contre une petite bataille, ajouta-t-il avec un léger sourire.

Wood porta la bouteille de bièraubeurre à ses lèvres tout en regardant le comptoir où deux personnes commençaient à se disputer. Aucun doute possible, tout redevenait normal.

- Et sinon, reprit Wood. Ton sort, où as-tu cherché pour l'améliorer ?
- Là où se trouve une bibliothèque assez complète. A Poudlard. J'ai dû convaincre le directeur que je faisais des recherches contre la magie noire pour qu'il me laisse accéder à la bibliothèque. J'ai mis longtemps à trouver le grimoire que je cherchais, Sorts Anciens et Oubliés, et j'en ai fait une copie que j'ai emporté avec moi et j'ai pu en tirer ce que je voulais.
- Je vois.
- Bon, ce n'est pas tout ça, mais j'ai un rendez-vous pour un travail dans une demi-heure de l'autre côté de la ville.
- Milite pour que le sort d'anti-transplanage soit enlevé de la capitale.
- Etant donné qu'il a été rajouté après les dernières émeutes à la demande du peuple, je ne pense pas que ça marchera. Ils voulaient empêchés les voleurs d'entrer chez eux de cette manière, et surtout pouvoir les voir s'échapper.
« Enfin bon... A une prochaine fois, acheva AxeMan en serrant la main de Wood.
- A une prochaine fois, dit Wood.


Durant les trois semaines qui suivirent, le Meneur Fou réussit à convaincre une trentaine de personnes du bien-fondé de ses propos et de la corruption du Conseil. La Police, dans le même temps, ne réussit pas à remplacer les membres qu'elle avait perdus du fait de la chute constante de sa popularité face aux affirmations du Meneur Fou.
Et il finit par y avoir une émeute. Leur première cible fut le commissariat duquel les quelques Policiers restant réussirent à s'enfuir à temps avant d'être lynché par une foule convaincue de sa culpabilité. Alors que le commissariat était incendié, les Policiers, dirigés par Nast, se précipitèrent chez les Gardiens pour les prévenir de ce qu'il se passait.
Face à une menace contre le Temple, une de leur mission étant sa défense, les Gardiens sortirent de leur quartier général et allèrent attendre les insurgés devant le Temple. Alors que ceux-ci arrivaient en vue des Gardiens et des Policiers, Wood entendit une voix dans son oreille.

- Tu comprends maintenant, ce que je te disais sur l’ours ? dit la voix d’AxeMan.
- Qu’est-ce que tu fais là ?
- Quand il a faim, l’ours attaque. Ce n’est pas la première fois. En fait, la veille de la dernière annonce du Premier Consul, l’ours avait déjà attaqué. La vie n’est qu’un éternel recommencement…
- Ca s’est déjà produit ?
- Hmhmm. Et sinon, je viens vous aider. Je m'ennuie un peu, alors un peu d'action n'est pas de refus.

Le groupe des insurgés s'arrêta à une dizaine de mètres du Temple et le Meneur Fou demanda aux Policiers de leur livrer les Consuls et de libérer leurs otages, les chargés d'entretien.

- Regarde-le, lui, dit AxeMan à mi-voix en indiquant le Meneur Fou. Je l'observe depuis un certain temps. Son seul but est de mettre le chaos dans l'Empire... un vrai mage noir... bien que ses connaissances en magie noire ne soit pas avancée.
- Pardon ?
- Un grand sorcier a dit : "le Bien et le Mal n'existent pas ! Il n'y a que le pouvoir et ceux qui sont trop faibles pour le rechercher".
- Et ?
- Eh bien, il se trompait. Certes, les mages noirs sont ceux qui cherchent à prendre, ou à s'en prendre, au pouvoir par tous les moyens. Mais il a oublié de préciser ceux qui le défendent sans en rechercher. Il n'y a que le pouvoir, ceux qui le défendent et ceux trop faibles pour le rechercher.

Du côté de la discussion entre le Meneur Fou et les Policiers, elle tournait court. Le Meneur Fou lança soudain un sort sur Nast que celui-ci détourna tandis que le reste des insurgés commençait à attaquer eux aussi, de manière totalement désorganisée.

- Enfin, soupira AxeMan. Que la bataille commence.

Et, alors que Wood commençait à défendre le Temple, il vit une silhouette de hache passer au-dessus de lui et foncer vers le Meneur Fou.

lundi 22 juin 2009

GdO 1 - A la taverne

Chapitre 18

A la taverne

Wood, AxeMan et le Fondateur continuèrent leur chemin le long de la route redescendant la colline du Temple. Les rues étaient désormais totalement vides et chacun de leur pas résonnait sur les pavés de la route. Quand ils arrivèrent au bas de la descente, ils aperçurent un groupe de Milicien sur la route se dirigeant vers la taverne.

- Et merde, dit AxeMan en regardant la route qui se dirigeait vers le Nord. Ils sont là-bas également. Je ne pense pas qu'être pris en sandwich soit la meilleure solution.
- Comment allons-nous rejoindre la taverne, dans ce cas ? demanda le Fondateur.
- J'ai bien une idée, commença Wood.
- Oui ? dit AxeMan.
- Continuez de marcher vers l'Arche Est, il vaut mieux ne pas rester sur place. Je vous expliquerai en route.

Le groupe se remit donc en marche, puis commença à courir alors que le groupe de Miliciens provenant du Sud commença à les interpeller. Ils sortirent de la ville pour se retrouver face à l'Arche.

- Alors, ton plan ? demanda AxeMan.
- Je suppose que tu connais l'emplacement de l'Arche Sud, dit Wood en s'adressant au Fondateur.
- Bien entendu, répondit celui-ci, mais...

Il s'interrompit lorsqu'un sort s'écrasa sur la pierre de l'Arche. Ils se retournèrent et purent voir le groupe de Miliciens, dont le chef de patrouille intimait aux deux Gardiens et au Fondateur de ne pas bouger. Au loin, montant le plateau du Temple, ils virent l'autre groupe de Miliciens.

- Dans ce cas, on traverse, dit Wood. Et tu fais en sorte que l'on transplane sur place.
- D'accord, dit le Fondateur tandis qu'AxeMan déviait un jet de lumière rouge envoyée par le chef de la patrouille de la Milice.

Le groupe traversa l'Arche et, à peine furent-ils de l'autre côté qu'ils se tinrent par la main alors que le Fondateur faisait en sorte de transplaner à l'Arche Sud. Une fois arrivés à l'Arche, ils traversèrent celle-ci et se trouvèrent face à la rue déserte de la taverne et ils s’empressèrent de la rejoindre. Sans se préoccuper de savoir si la taverne était vide, ils entrèrent et découvrirent que la salle accueillait encore deux clients, qui semblaient ne pas vouloir partir, ainsi que deux Policiers. L'un des deux étreignit le Fondateur et Wood supposa qu'il s'agissait de son neveu.
Après avoir salué son oncle, il alla vers AxeMan.

- Enfin, dit le neveu. Je te remercie d'être venu AxeMan. Et surtout d'avoir...
- Attends un peu Nast, dit AxeMan en esquissant un sourire. D'abord, il nous faut vider la salle.
- J'ai essayé tout ce que je pouvais pour les faire partir, dit Nast, mais ils sont têtus...
- Et moi donc… Tant pis. Ca va être une évacuation à ma sauce, dit AxeMan. Messieurs, ajouta-t-il à l'adresse des deux clients assis au comptoir. Vous ne pouvez rester là.
- Ah ouais ? dit l'un d'entre eux. Et pourquoi ça ? La taverne, elle est ouverte, et donc on peut rester.
- Malheureusement, reprit AxeMan en sortant sa baguette. Ce lieu va être le théâtre de quelque chose qu'il vous faut ignorer. Je me vois donc dans l'obligation de... Stupefix, dit-il en pointant sa baguette sur l'un des clients.

L'autre client n'eut pas le temps de réagir qu'il reçut également une Stupéfixion.

- Bon, dit AxeMan. Maintenant, on les met dans l'arrière-boutique. On effacera leurs souvenirs plus tard.
- AxeMan, reprit Nast en montrant le second policier, voici Titan, le policier dont je t'avais parlé.
- Bienvenue en enfer, dit Wood à l'adresse de Rice.
- Bien, dit AxeMan d'un ton songeur. J'espère que Félix ne va pas tarder à revenir, même si on a gagné des recrues, il vaudra mieux avoir toute l'aide disponible.
- Les Miliciens se rendaient au Temple, rappela le Fondateur. S'il n'avait pas fini son combat, ils vont nécessairement tomber sur lui.
- Il est loin d'être incompétent. Il faudra juste qu'il revienne.
- Et maintenant ? demanda Rice.
- Pour ce que j'en sais, nous attendons, répondit AxeMan. La Milice va venir ici, je n'en doute pas. Je n'ai pas parlé de la taverne au Premier Consul pour rien.
- Il va nous dénoncer ? demanda Wood.
- Disons, que, comme il l'a dit, il est piégé entre le Fondateur et Ford. Il aide l'un, alors il va aider l'autre. En tout cas, j'aurais besoin d'un espace libre au niveau de la porte. Alors, tentons de dégager les chaises à cet endroit.
- Et pourquoi ? demanda Wood.

AxeMan se contenta de sourire et pointa sa baguette vers la table la plus proche de la porte et la déposa dans un des coins. 

- Bien, dit AxeMan une fois l'entrée dégagée. Après le début des combats, je vous demanderai de me couvrir environ une minute.
- Ca peut se faire, répondit Nast.
- Très bien, répondit AxeMan.

Il commença à faire des mouvements de baguette tout en marmonnant quelque chose d'incompréhensible, puis la silhouette d'une hache apparut devant AxeMan et, d'un mouvement de baguette en arrière, la hache alla se placer derrière le comptoir, hors de vue, malgré un léger filament argenté qui partait de la baguette d'AxeMan.

- Que... ? dit Wood.
- Le résultat de cinq jours de recherche et de travail. J'espère que ça te plaira. Et surtout, ajouta-t-il en se massant la poitrine, ne montrez pas de pitié, car, eux-mêmes ne vous en montreront aucune.
- On verra ça sur le moment, répondit Rice.
- Et j'allais oublier, laissez-moi Ford. N'intervenez pas entre lui et moi.

Et ils attendirent, alignés devant le comptoir, tournés vers la porte. Quelques minutes plus tard, ils entendirent des bruits de pas qui approchait. Il s'agissait des pas d'une seule personne.

- Ce doit être Félix, dit AxeMan.

La porte s'ouvrit et laissa entrer Ford dans la taverne. Celui-ci était seul et arborait un léger sourire. Il tenait sa baguette à la main, mais ne la tenait pas dans une position offensive.

- Tiens donc, fit AxeMan. Vous devancez toujours le troupeau...
- Et vous, répondit Ford, vous agissez toujours de manière prévisible... ou presque... Je me demande comment je n'avais pas pensé à ce moyen plus tôt, ajouta-t-il en secouant la tête. A quoi bon tenter de vous localiser s'il est si facile de vous faire revenir...
- Ainsi, c'était bien un piège ? dit Wood.
- Qu'appelez-vous un piège ? Que j'ai fait comprendre que j'allais exécuter le Fondateur simplement pour vous faire revenir ? Alors oui, c'était un piège. Mais si pour vous, un piège c'est mentir pour tromper l'ennemi, alors non, ce n'était pas un piège.
- Tu veux dire, dit le Fondateur, que tu m'aurais exécuté, quoiqu'il arrive ?
- N'est-ce pas le meilleur des pièges ? répondit Ford en souriant. Si tes amis n'étaient pas venus te sauver en pensant que c'en était un, ils s'en seraient pris à eux. Tandis que, s'il venait te sauver, ils venaient dans nos bras... même si je dois avouer que je vous attendais plus tard, ajouta-t-il en fronçant les sourcils. Mais bon, au lieu de fuir, vous restez là, à attendre l'abattoir... et croyez bien que ce ne sont pas vos nouvelles recrues qui vous sauveront, finit-il en regardant Nast et Rice.
- Vous croyez vraiment ? demanda AxeMan.
- A part lancez des sorts de portoloins ou Repousse-Modus, qu'est capable de faire le Fondateur ? reprit Ford.
- Tu tiens vraiment à le sav... commença le Fondateur avant de recevoir un jet de lumière orange qui venait de sortir de la baguette de Ford et qui l'envoya voler au fond de la salle.

Un sort sortit de la baguette de Nast en direction de Ford et celui-ci le dévia d'un mouvement nonchalant de sa baguette et le sort alla s'écraser dans la porte, y faisant apparaître un trou au niveau de l'impact

- Attendez un peu, dit AxeMan dont la voix laissait tout de même transparaître une rage contenue avec difficulté.
- Rassurez-vous, dit Ford en souriant. Je tiens à le conserver en vie pour plus tard. Après tout, si vous décidiez de fuir, il pourrait m'être utile. Même si je préfère me débarrasser de ça, ajouta-t-il en pointant sa baguette sur la baguette que le Fondateur avait laissé tomber et qui s'enflamma.
- Et vous y gagnez quoi ? demanda Nast. Un plaisir personnel ?
- Et alors ? répondit Ford en regardant Nast dans les yeux. Ce que je vois pour l'instant, c'est que vous êtes énervés. Il a suffi de faire de même avec votre oncle pour qu'il baisse sa garde et ne songe même pas à se défendre. Et dire que vous vous battez pour ça...
- Disons, commença AxeMan alors que la porte de la taverne s'ouvrait pour dévoiler le reste de la Milice, que j'ai l'impression que certaines notions vous sont inconnues... Mesdames et messieurs, dit-il à l'adresse des Miliciens qui entraient les uns après les autres dans la taverne, vous arrivez juste à temps pour le feu d'artifice.
" Couvrez-moi, ajouta-t-il à l'adresse de ses compagnons.

Et Wood et les autres se placèrent devant AxeMan, baguette levée, et commencèrent à attaquer les Miliciens qui entraient dans la taverne. La riposte commença de ceux qui avaient réussi à entrer tandis qu'un des Miliciens était fauché par la première attaque alors qu'il passait la porte de la Taverne.
Alors Wood vit passer la silhouette de la hache d'AxeMan au-dessus de lui et foncer vers les Miliciens qui s'écartèrent à son passage. Seulement, la hache ne fonça pas dans le mur, elle s'arrêta juste avant d'entrer en contact avec. Wood regarda rapidement vers AxeMan et vit que celui faisait un mouvement circulaire avec sa baguette et se rendit compte que la hache faisait exactement le même mouvement. Puis AxeMan brisa le filament argenté qui reliait sa hache à sa baguette et la hache continua de tourna à l'endroit qu'ils avaient dégagés quelques minutes auparavant.

- Et maintenant, dit AxeMan, que la fête commence.

Et il se joignit à la bataille en attaquant uniquement Ford ce dont ce dernier se rendit rapidement compte et qui fit que lui également se concentra sur AxeMan. 
La taverne fut bientôt emplie de jet de sort de couleur émanant de chaque côté de la salle. Les derniers Miliciens à entrer dans la taverne devait à la fois éviter les étincelles rouges ou vertes qui volaient vers eux et la hache qui tournoyait au niveau de la porte, si bien que la plupart d'entre eux tombèrent avant même d'entrer réellement dans la bataille.
Par moment, Wood faisait voler des tables ou des chaises sur les Miliciens et, même si la plupart des Miliciens réussit à éviter les projectiles, deux d'entre eux furent assommés par une table, ce qui permit à Nast et à Wood de les finir.
Il sembla, au bout de quelques minutes de combat, qu'après avoir mis hors d'état de nuire les plus faibles des Miliciens, le combat stagnait. AxeMan et Ford ne semblait pas s'occuper des combats autres que le leur et se trouvait désormais dans un coin éloigné de la taverne. Wood ne put s'intéresser à leur combat car il lui fallait sans cesse ne serait-ce que se défendre des sorts qu'il recevait, lui ainsi que Nast et Rice de l'autre côté de la taverne, la zone où tournoyait la hache étant désertée.
Les Miliciens encore debout n'étaient plus qu'une dizaine et chacun se battait avec rage afin de profiter de leur avantage numérique, ce qui força Wood, Nast et Rice à ne pouvoir que se défendre face à la nouvelle organisation des Miliciens. Alors que les sorts fusaient, autour de lui, ou s'écrasaient sur des boucliers invoqués, Wood fit signe aux deux Policiers de le couvrir alors que lui-même reculait pour se placer derrière eux. Alors qu'ils arrêtaient les sorts du mieux qu'ils le pouvaient, Wood pouvait attaquer de nouveau les Miliciens qui, après qu'un jet violet ait atteint l'un d'eux à la poitrine qui s'effondra, s'organisèrent de la même manière. Cependant pendant leur mouvement afin de se regrouper, Wood réussit à en mettre un autre hors jeu.
Une fois leur nouvelle organisation adoptée, les huit Miliciens restant arrêtèrent les sorts par une première ligne tandis que la seconde attaquait toujours le groupe de Wood. Celui-ci tentait du mieux qu'il pouvait de pénétrer les défenses de la Milice en se déplaçant sur le côté, il n'y parvint pas.
Il lui semblait que le combat pouvait s'éterniser jusqu'à ce que les défenseurs de l'un ou l'autre camp se fatigue, quand soudain…

- Bonjour tout le monde, dit une voix joviale au niveau de la porte. L'ambiance est chaude ce soir, j'ai l'impression.

Cette déclaration était tellement incongrue et inattendue que le combat cessa et tout le monde regarda la personne qui venait de parler. Wood reconnut Félix qui, pour une fois, n'avait pas le visage caché par une cagoule. Même le duel entre AxeMan et Ford s'était arrêté. Chacun des membres de la Milice semblait se demander ce qu'il convenait de faire envers les clients de la taverne, ceux-ci ignorant tous le visage de Félix, et donc la menace qu'il représentait pour eux.
Félix, quant à lui, était rentré dans la taverne en ayant évité la hache qu'il désigna comme une "nouvelle attraction intéressante" de la taverne, puis se dirigea vers le comptoir en regardant dans la direction où se trouvait Wood qui lui fit comprendre qu'il ne refusait pas de l'aide.
Et, alors que certains Miliciens commençait à avoir des soupçons envers le comportement de Félix un peu trop détaché des corps qui traînaient dans la taverne, Félix sortit sa baguette et commença à lancer des sorts dans la direction du groupe de huit Miliciens. Wood aperçut, avant de reprendre à son tour les attaques envers les Miliciens désemparés, Ford qui sembla vouloir attaquer Félix dans le dos mais qui dut arrêter une attaque d'AxeMan, ce qui le força à ne pas pouvoir s'intéresser au dernier Gardien qui venait de rentrer.
Des huit Miliciens qui restaient, deux furent fauchées par les jets sortant de la baguette de Félix et un par un sort de Wood. Les Miliciens étaient paniqués car attaqués sur plusieurs front et ils se rendirent compte que leur tactique ne pouvait plus s'appliquer désormais et ils se désorganisèrent face aux sorts qu'ils recevaient de leur quatre opposants.
Félix se concentra sur un d'entre eux en lui envoyant toujours le même sort qui, bien que bloqué par le Milicien, forçait celui-ci à reculer et, lorsqu'il fut acculé contre le mur, ses mouvements furent bloqués et Félix lui envoya un sort qu'il ne put alors pas bloquer, et il s'effondra au sol.
Les quatre Miliciens restant redoublaient d'efforts face aux deux Gardiens et aux deux Policiers. Il y eut un instant où l'espace était tellement rempli de sort que Wood ne vit plus ce qu'il se passait exactement et il supposa que cela devait être le cas pour chacun. Puis, plus aucun sort ne vola et Wood se rendit compte que deux des derniers Miliciens avait été fauchés dans la dernière salve et que le deux autre, se rendant compte qu'ils n'avaient plus la moindre chance, avaient lâché leurs baguettes et se rendaient.
Wood s'approcha d'eux et leur lança un sort qui les ligota, puis il souffla un peu et regarda dans la direction du duel entre AxeMan et Ford. Ce dernier ne semblait pas s'être rendu compte que ses hommes étaient tous tombés au combat. Les sortilèges fusaient de sa baguette à un rythme étonnant, mais il en était de même pour AxeMan. Ils alternaient chacun entre les sorts de défense et d'attaque tout en bougeant le plus possible pour éviter le maximum de sort. Il sembla à Wood que les mouvements de Ford étaient plus raides que ceux d'AxeMan, comme si ce premier était plus épuisé par le combat.
Un jet de couleur verte sortit de la baguette d'AxeMan forçant Ford à éviter par un mouvement puis un jet rouge l'atteint à la poitrine et le fit voler sur quelques mètres. Sa baguette tomba au sol à l’endroit où il se trouvait auparavant.
 
- Eh bien, dit AxeMan en avançant de quelques pas, c'est fini, Ford ! Fini !

Celui-ci ne répondit pas et son visage ne laissant passer aucune émotion alors qu'il regardait autour de lui pour se rendre compte de ce qui s'était passé durant son combat.

- Ta Milice est finie, le toisa AxeMan. Finie ! A vingt contre cinq !!!
- Ca m'apprendra, dit Ford, à croire que ces imbéciles pouvaient faire quelque chose d'utile.
- Prends t-en à toi-même, continua AxeMan. Les conspirateurs ne sont pas autorisés ici.
- Tout ça pour quoi ? cracha Ford. Vivre presque sous les ordres d'une personne imbue d'elle-même au point de continuer à se comporter comme un gamin alors qu'il a créé son Empire ? Je ne me résigne pas à ça.
- Dans ce cas, pars ! dit AxeMan. Si tu ne...

AxeMan s'interrompit et porta sa main à sa poitrine. Wood leva sa baguette tandis que Ford, se rendant compte de la douleur de son adversaire, sourit, puis se mit à scruter le sol alors qu'AxeMan se courbait presque sous la douleur, les deux mains portées à la poitrine. Ford lança un cri de triomphe et se précipita sur sa baguette. Wood savait qu'AxeMan leur avait demandé de ne pas intervenir dans son combat contre Ford, mais il lui semblait que s'il n'agissait pas, Ford profiterait de la situation pour abattre AxeMan.

Ford venait de ramasser sa baguette et se tournait vers AxeMan.

- SECTUSEMPRA !

Ford s'arrêta dans son mouvement. Puis après ce qu'il sembla être une éternité à Wood, il lâcha sa baguette, porta sa main sur son ventre et tomba à genoux sur le sol face à AxeMan, la baguette levée, mais une main toujours posée sur sa poitrine. Quelques gouttes de sang commençaient à tomber au sol devant Ford et celui-ci leva la tête vers AxeMan.

- Ca vous fait... mal, dit-il en toussant, n'est-ce pas ?
- Votre sort ?
- Oui... vous avez... eu de la chance... d'être soigné...
- Quel était ce sort ? demanda AxeMan.
- Puissiez-vous... souffrir... jusqu'à votre... mort...
- Quel était ce sort ? répéta AxeMan.

Pour toute réponse, Ford eut un rire uniquement interrompu par sa toux et tomba en avant, toujours secoué par son rire. AxeMan le retourna sur le dos avec son pied et Wood aperçut l'entaille, qui s'étendait de la hanche au cou, que le sort avait causée à Ford. Sa poitrine était également recouverte du sang qui s’échappait de la blessure.

- Vous... reprit-il en toussant... auriez été une... bonne recrue... pour nous...
- Mais je ne vous aurais pas rejoint, répondit AxeMan avec mépris.
- Pourtant vous... êtes un ...mage noir... les sorts que... vous utilisez... ne laissent aucun... doute là-dessus...
- Non Ford. Vous êtes un mage noir. Les sorts ne déterminent en rien cela. Vous attaquez dans le but d'attaquer et de prendre le pouvoir. J'attaque dans le but de défendre ce même pouvoir.
- Convainquez-vous comme... vous pouvez... dit Ford avec un léger rire.

Puis il arrêta de rire et ses muscles semblèrent se détendre brusquement et sa tête s'affaissa sur le sol. AxeMan s'approcha de lui et posa ses doigts sur sa gorge.

- Il est mort, dit AxeMan les yeux fermés. C'est fini, nous avons réussi.


mercredi 17 juin 2009

GdO 1 - Libération

Chapitre 17

Libération

Le silence qui suivit cette déclaration, bien que chacun l'eut comprise avant, fut pesant. Chacun des trois Gardiens se préparant à ce qu'ils allaient devoir affronter le soir-même. Ce fut finalement AxeMan qui rompit le silence, après s'être levé pour regarder le soleil qui se couchait à l'horizon.

- Une fois de plus, ils nous prennent de vitesse, dit-il sans laisser paraître son énervement. Espérons seulement que le temps qu’ils nous ont laissé pour nous préparer n'aura pas été vain pour nous.
- Et qu'allons-nous faire exactement ? demanda Wood.
- Libérez le Fondateur, répondit AxeMan en haussant les épaules.
- Oui, mais après ? On retourne bien sagement ici, sachant que la Milice doit être avertie de notre refuge ? On s'enfuit à nouveau ailleurs ? On affronte la Milice ?
- On affronte la Milice. Il est hors de question de les laisser circuler un jour de plus.
- Je vois...
- En ce qui me concerne, commença Félix, j'ai dit au neveu du Fondateur et à son ami d'attendre dans la taverne et, si possible, de faire évacuer les lieux le plus discrètement possible et...
- Quoi ? s'exclama AxeMan. Discrètement, alors qu'il est suivi par la Milice ? Tu penses que ça passera inaperçu ?
- J'ai assez bien observé les alentours avant d'entrer, dit Félix en secouant la tête, et je n'ai vu aucun membre de la Milice.
- Et ça servira à quoi ? demanda Wood.
- Tout simplement à avoir un point de repli une fois que le Fondateur sera libéré. Si nous arrivons avant la Milice là-bas, la défense sera plus facile à mettre en place, le seul point d'entrée étant la porte. Le tavernier a fait renforcer les fenêtres à cause des soulards qui les cassaient…
- Très bien, dit AxeMan en hochant la tête. Ca peut être une bonne idée, en effet.
- Et, reprit Félix, je leur ai également demandé de vous acheter des capes similaires à la mienne, afin que vous puissiez passer inaperçus en ville.
- C'est également une bonne idée, commenta Wood. Il vaut mieux éviter que l'on nous reconnaisse avant d'arriver au Temple... après tout, nous sommes recherchés en ville...
- Très bien, dit AxeMan en portant sa main à sa poitrine. Donc, au menu de ce soir : libération du Fondateur et fricassée de Miliciens à la taverne.
- C'est prometteur, dit Félix.
- Je pense que cette nuit sera inoubliable, dans un sens, comme dans l'autre... finit AxeMan en regardant l'horizon tandis que le soleil venait de disparaître totalement. Nous partirons une fois la nuit tombée.

Et une fois que l'obscurité s'était étendue autour d'eux, les trois Gardiens se mirent en route vers l'Arche et la traversèrent rapidement pour se trouver face à l’Empire. La rue qui s'ouvrait devant eux était déserte, mais ils avancèrent avec prudence et arrivèrent au niveau de la taverne.
AxeMan fit signe à Félix de regarder si la salle était vide et d'aller chercher les capes. Celui-ci s'exécuta et entra dans la taverne. Il en ressorti cinq minutes plus tard, indiquant que la taverne n'était pas totalement vide.

- Combien reste-t-il de personnes ? demanda Wood.
- Une vingtaine, environ, répondit Félix en lui donnant une des deux capes qu'il avait récupérées. Mais tout à l'heure, il y avait une centaine de personnes, donc on peut espérer qu'elle soit vide quand on revient.
- Dans ce cas, allons-y, dit AxeMan après avoir fini d'accrocher sa cape autour de son cou et après avoir remonté sa capuche. Je pense que le temps nous est compté.

Et le groupe reprit sa marche. Les rares personnes qu'ils croisèrent étaient intriguées de voir un groupe de trois personnes vêtues d'une cape grise, la cagoule relevée. Ils purent entendre des commentaires sur le fait que les étrangers étaient vraiment bizarres et que ceux-ci venaient sans aucun doute de loin. Mais personne ne tenta de les arrêter.

- Et si c'était un piège, dit Wood à mi-voix alors qu'ils arrivaient au bas de la route qui gravissait le plateau du Temple.
- On verra bien, dit AxeMan. On ne peut se permettre de supposer que c'en est un.

Il semblait que personne n’était de sortie ce soir-là. Wood eut beau regarder autour de lui pendant l’ascension, il ne distingua aucune silhouette dans les rues. La seule lumière provenait de la lueur blafarde qu’émettait encore l’horizon durant l’agonie du jour et la naissance de la nuit.
Ils atteignirent l'entrée de la Rue Interdite. Il leur semblait avancer beaucoup trop facilement. La rue était vide, comme souvent. Ils continuèrent d'avancer et entrèrent dans le parc du Temple après avoir traversé le bois le bordant. Silencieux, également.

- Nous y voilà, dit AxeMan en s’arrêtant devant la porte sombre. Je passe le premier et vous me suivez.
- Euh... fit Félix.
- Quoi ?
- Je te rappelle que seul toi peux rentrer dans le Temple.
- Ah, merde ! Je n'avais pas pensé à ça...
- Et donc, on fait quoi ? demanda Wood.
- Ce n'est pas très différent d'un transplanage ou d'un portoloin, dit AxeMan. On peut donc supposer que si j'essaie de rentrer alors que vous êtes en contact physique avec moi, ça devrait fonctionner...
- De toute façon, on n'a rien à perdre dans tout ça, dit Félix. Tentons...

Ils s'approchèrent de la porte et Wood et Félix agrippèrent AxeMan aux épaules alors que celui-ci posait sa main sur la porte. Au début, Wood ne sentit rien, puis une sensation de chaleur lui envahit la main qui était posée sur l'épaule d'AxeMan. Puis, cette sensation diminua et laissa place à une sensation de froid et Wood fut comme projeté en avant, à travers la porte, qu'il traversa, accompagné d'AxeMan et de Félix.
Ils tombèrent lourdement sur le sol, puis se relevèrent.

- Quand même, dit Félix en se relevant, ça me paraît une manière un peu simple de contourner la protection du Temple.
- A ce détail près, qu'il est quand même nécessaire d'avoir quelqu'un qui dispose de la possibilité d'entrer dans le Temple. Et on ne trouve pas ça à tous les coins de rue.
- En tout cas, voici vos baguettes, dit AxeMan en leur tendant leur baguette respective qu'il avait ramassées au sol.
- Merci, dit Wood. Et maintenant ?
- Je suppose qu'il est retenu au sous-sol, répondit AxeMan en se dirigeant vers le fond de la salle.
- N’empêche, dit Félix à mi-voix en lui emboitant le pas, quel est l’idiot qui s’est cru obligé de nous séparer de nos baguette ?
- Le Fondateur, répondit AxeMan sans se retourner. Et tu peux te considérer heureux qu’il n’y ait pas quelques unes des ses boules puantes sur le lieu d’atterrissage.
- Un vrai gamin, c’est pas croyable…

Ils surveillèrent les alentours tout en parlant, mais ne virent personne. Mais ils n’en avaient pourtant pas moins l’impression d’être observé. 
Ils arrivèrent devant une porte qui donnait sur des escaliers en colimaçon qui semblaient taillés directement dans la pierre qu'ils se mirent à descendre pour déboucher sur une sorte de salle taillée qui semblait dans le même cas. Si le hall du Temple était lumineux, son sous-sol était sombre, mais il y régnait une faible lumière suffisante pour s'y repérer. L’endroit devait être à peu près aussi grand que la salle à l’étage supérieur, mais aucune colonne de marbre n’était là pour masquer la vue.
Ils finirent par trouver le Fondateur, dans une espèce de cellule dont seul les barreaux métalliques offraient une différence avec le reste de l'environnement.
Celui-ci était allongé au sol et semblait inconscient.

- Fondateur, dit AxeMan à mi-voix en agrippant les barreaux. Fondateur, ça va ?

Mais celui-ci ne répondit pas et alors qu'AxeMan pointait sa baguette vers les barreaux de la cellule, Wood aperçut une espèce de halo bleuté sur les murs de la cellule.

- Il est dans une Cage de l'Esprit, dit-il.
- Quoi ? dit AxeMan.
- Je préfère ne pas savoir à quoi a servi cette Cage, mais je suppose qu'en ce moment, il est mort... du moins, mort pour l'intérieur de la Cage...
-Exact, dit une voix derrière eux qui se réverbéra sur toutes les parois de la caverne avant de s’éteindre.

Les trois Gardiens sursautèrent et pointèrent leur baguette dans la direction d’un homme de taille moyenne avec un visage banal, sans aucune marque de distinction. Une personne dont il était difficile de dresser un portrait si on ne l’avait pas en face de soi. Un monsieur tout le monde, en quelque sorte, à une exception de taille près : il portait la robe blanche des Consuls et les trois Gardiens le connaissaient. 
Le Premier Consul. Les bras croisés, mais aucune expression menaçante sur le visage.

- Je me doutais du fait qu'il ait donné la permission à l'un d'entre vous d'entrer dans le Temple, continua-t-il.
- Restez où vous êtes, intima AxeMan. N'essayez pas de vous interposer.
- Pourquoi le ferais-je ? répondit le Consul en haussant les épaules. Le Fondateur est à l'origine de l'Empire, de l'endroit où nous sommes. Pourquoi empêcherais-je de le sauver ?
- Dans ce cas, pourquoi l'avoir laissé enfermé dans le Temple, et pourquoi le laisser dans cet état ? demanda Félix.
- Si je le libérais, qu'aurais-je fait ensuite ? répondit le Consul d’une voix très légèrement plus faible. M'enfuir parce que je les aurais trahis ? Cela m'est impossible, j'ai des responsabilités importantes dans cette ville.
- Trahis ? répéta Félix. Vous êtes l'un d'entre eux ?
- C'est plus compliqué que ça. J'ai laissé Ford prendre trop de pouvoir. J'ai laissé le Fondateur créer une unité pour contrer la Milice. J'ai été pris en étau, dans l'impossibilité d'en faire trop pour l'un ou pour l'autre.
- Dans ce cas, rejoignez-nous, proposa Wood.
- Non. Je ne suis pas en position de me lancer dans une guérilla urbaine, Wood. Je suis le Premier Consul, l’Œil qui Voit sans être Vu et qui Décide pour le plus grand bien de tous, énonça-t-il d’une voix presque monocorde qui brisa l’effet que le titre aurait pu avoir.
- Vous ne vous prenez pas pour de la merde, quoi, fit remarque Félix.
- Et encore, si vous aviez vu le Fondateur quand il était encore à ma place, il y a quelques années de ça, lui, il s’y croyait vraiment.

Il soupira.

- Mais je ne vous accompagne pas. Ford a commis de grosses erreurs avec ses Miliciens, mais il reste un ami.
- Mais pourquoi laissez-vous le Fondateur dans cet état, demanda AxeMan en faisant exploser les barreaux de la cellule.
- La mort, dans une Cage de l'Esprit, est un moyen de vie beaucoup plus acceptable que la souffrance éternelle.

AxeMan entra dans la cellule et s'agenouilla à côté du Fondateur. Il le mit sur ses épaules et sortit de la Cage. Le Fondateur se mit à bouger immédiatement et AxeMan le redéposa à terre.

- Que... ? Où... où suis-je ? demanda faiblement le Fondateur.
- Dans le sous-sol du Temple, répondit AxeMan.
- Que... ? AxeMan ?
- Oui.
- Je suis... désolé pour ce...
- On parlera de ça plus tard, dit AxeMan en l'aidant à se relever. Tu peux marcher ?
- Je pense que oui.
- Dans ce cas, on y va, dit AxeMan en regardant le Premier Consul. Et il est dans votre intérêt de nous laisser passer...

Le Premier Consul regarda AxeMan dans les yeux, puis s'écarta afin de le laisser passer.

- Faites en sorte que le Fondateur puisse s'échapper, lui dit le Premier Consul tout en tendant sa baguette au Fondateur.
- Ce sera fait, répondit AxeMan.
- La Milice patrouille la ville. Je ne crois pas que vous surviviez à la nuit, mais ce n'est pas à moi de vous en empêcher. Partez maintenant.
- Très bien, dit AxeMan. Mais évitez de vous rendre à la taverne cette nuit... ce pourrait être dangereux.
- Vous avez bien manœuvré, je trouve, dit Wood à voix basse au Premier Consul en passant à côté de lui.
- C’est-à-dire ? demanda le Consul sans s’étonner de la remarque.
- Laissez le Fondateur créer son unité anti-Gardien. Vous n’aimez pas la Milice non plus, mais vous ne voulez pas vous opposer à Ford directement. Vous nous laissez donc le faire à votre place, sans vous impliquer visiblement.

La seule réponse que le Consul consentit à lui fournir fut un léger sourire à peine perceptible.

- Pourquoi ne vouliez-vous pas… ?
- Je connais la raison qui pousse Ford à agir ainsi, quitte à évincer le Saigneur. Je suis d’accord avec lui, mais ça ne lui donne pas le droit de faire ce qu’il fait.
- Et quelle est cette rai — ?
- Wood ! fit AxeMan depuis l’autre côté de la caverne. Grouille-toi, on n’a pas toute la nuit !

Wood s’éloigna du Consul et rejoint les deux autres Gardiens et le Fondateur avant de sortir du sous-sol et de se diriger vers la porte du hall.

- Pas la peine, dit le Fondateur alors que Wood et Félix s'apprêtait à devoir toucher AxeMan ou le Fondateur afin de pouvoir sortir.
- Quoi ?
- Si on part du principe que seuls les autorisés peuvent rentrer dans le Temple, seuls les autorisés chercheront à en sortir, dit le Fondateur. Il n'y a donc pas de vérification pour sortir du Temple.

Les trois Gardiens et le Fondateur posèrent donc leur main sur la porte. Wood ressentit à nouveau la sensation de chaleur l'envahir à partir de sa main, suivie par une sensation de froid, puis il fut projeté hors du Temple et réussit à se maintenir debout.
Juste devant eux se tenait Whyte, la baguette à la main.

- Tiens donc, dit-elle, il me semblait bien vous avoir reconnu tout à l'heure...
- Laissez-la-moi, murmura Félix en remuant à peine les lèvres.
- D'accord, dit AxeMan à mi-voix, mais dépêche-toi, on risque d'avoir besoin de ton aide.

Félix se contenta de sourire. AxeMan, le Fondateur et Wood continuèrent à avancer sans se soucier de Whyte. Celle-ci essaya de les empêcher de partir, mais Wood, qui fermait la marche, se contenta de détourner les sorts qu'elle envoyait. Puis, alors qu'ils avaient avancé de quelques mètres, ils entendirent la voix de Félix.

- Dis-moi, Whyte, tu te souviens de ce que tu as pu me dire sur mon statut d'animagus ?
- Rappelle-moi...
- Que le fait de me métamorphoser en animal devait altérer mes capacités intellectuelles à chaque fois...

Wood ne put en entendre d'avantage, car il était désormais trop loin pour cela. Cependant, alors qu'il arrivait à la limite du parc du Temple, il se retourna et vit que Whyte et Félix se battait.


dimanche 7 juin 2009

GdO 1 - Mauvaises nouvelles

Chapitre 16

Mauvaises nouvelles

Cela faisait trois jours que Wood, Félix et AxeMan avaient été obligés de fuir l'Empire. Trois jours qu'AxeMan s'absentait durant la journée en partant dans la direction opposée à celle de l'Arche, dans la nature. Trois jours qu'il revenait épuisé en ne disant pas ce qu'il faisait de ses journées. Trois jours que Félix partait en ville chaque soir pour rencontrer le neveu du Fondateur. Et trois jours que Félix revenait sans avoir pu le rencontrer.
Il était minuit et une pointe d'impatience commençait à atteindre le groupe, ou tout du moins AxeMan.

- Mais puisque je te dis qu'il n'était pas là, dit Félix d'une voix dans laquelle perçait l'irritation.
- Tu es sûr d'avoir bien observé les clients ? demanda AxeMan en se levant du lit et en commençant à faire les cent pas.
- Parfaitement, et personne ne correspond à la description que tu m'as donné de lui.
- Et tu ne t'es pas renseigné pour savoir s'il était là ?
- Bien sûr que si. Mais vois-tu, il n'était pas là.
- Peut-être, interrompit Wood de la chaise sur laquelle il était assis, qu'il a... d'autres sujets de préoccupation ces temps-ci, si tu vois ce que je veux dire.

AxeMan arrêta ses allers-retours et regarda Wood. Il sembla réfléchir rapidement et sembla arriver à une conclusion qu'il n'avait pas envisagée du fait de sa volonté à vouloir mettre son plan sur pied le plus vite possible.

- Le Fondateur est on ne sait où, continua Wood. Ils ne peuvent se permettre de le laisser se promener en ville en le laissant raconter ce qu'il s'est passé...
- ... en supposant qu'il soit encore en vie, acheva AxeMan en se laissant retomber sur le lit.
- Voilà, reprit Wood. Et le neveu du Fondateur... est son neveu. Je pense qu'il doit chercher à avoir de ses nouvelles.
- Oui, soupira AxeMan. Oui... ça me semble logique.
- De toute manière, dit Félix, je retournerai là-bas tant que je ne l'ai pas rencontré. Une chose est sûre : nous ne pouvons remporter la victoire sans aide.
- Ou du moins, sans entraînement supplémentaire, dit AxeMan.
- Et nous passons déjà toutes nos journées à nous entraîner, répliqua Félix. Du moins, moi et Wood, étant donné que l'on ne sait pas ce que toi, tu fais de tes journées.
- Dans deux jours, je pense que ce que je fais de mes journées sera achevé, dit AxeMan.
- Et en quoi cela consiste-t-il ?
- Améliorer ce que je peux améliorer.
- Bon, dit Félix, si tu veux garder tes secrets, fais-le. Mais on passe nos journées à s'entraîner du plus dur que l'on peut et pendant ce temps, on ne te voit pas. On te cherche et on ne te trouve pas, comme si tu avais simplement décidé de te promener en attendant le soir pour avoir les nouvelles que je rapporterai de la ville.
- Eh bien, dit AxeMan, dans ce cas, je peux te dire que je ne passe pas mon temps à me promener dans la nature. J'espère bien qu'un fois ce que je fais sera au point, notre combat sera...

AxeMan s'interrompit et porta sa main à sa poitrine. Wood vit sa main se crisper sur sa poitrine pendant que son visage se tendait et qu'AxeMan semblait serrer les dents tandis que sa respiration était saccadée. Puis, rapidement, AxeMan retira sa main de sa poitrine et reprit une attitude normale.

- ...notre combat sera facilité, finit-il comme si rien ne s'était passé malgré un halètement assez marqué.
- Tu sais, dit Wood, tu devrais me laisser t'examiner. Tu m'inquiètes un peu.
- Non, ce n'est rien. Ca passera rapidement.
- Tu dis ça depuis trois jours.
- Et en trois jours, ça a largement diminué en intensité. 

Wood lui lança un regard sceptique. La manière dont AxeMan semblait réagir à la douleur qu'il pouvait subir à la poitrine semblait indiquer, au contraire, que la douleur empirait de jour en jour.

- Ca ira, finit AxeMan.
- Dans ce cas, repose-toi de temps à autre.
- Quand tout ça sera terminé, je le ferai. Pour l'instant, nous n'en avons pas le temps.
- Dans ce cas, reprit Félix, vu que ce que tu fais de ta journée sera censé nous faciliter notre combat, tu pourrais peut-être nous renseigner...
- Je préfère être sûr que cela fonctionne...
- Bon, d'accord, soupira Félix, j'abandonne.

Le lendemain, Félix et Wood s'entraînait à proximité de la cabane qui leur servait de logement temporaire. Cependant, vers le milieu de l'après-midi, Félix décida d'aller voir s'il pouvait trouver AxeMan et partit parcourir les environs. Il revint une heure plus tard en faisant signe qu'il ne l’avait pas trouver.

- Il doit certainement aller transplaner, dit Wood, assis à la table.
- Oui, confirma Félix en se laissant tomber sur la seconde chaise. Dans ce cas, ça veut dire qu'il connait notre localisation précise.
- Ce doit être possible. Il a dû l'apprendre en discutant avec le Fondateur. Après tout, c'est lui qui a placé les arches. 
- Oui. Personnellement, je sais où se trouve l'Arche Est, vu que c'est celle par laquelle je suis arrivé à l'origine, mais à part ça...
-Bah... ça ne changera pas notre problème. Il faut que le neveu du Fondateur aille le plus vite possible à la taverne. En attendant, ils doivent s'organiser...
- D'ailleurs, je vais y aller dès maintenant.
- D'accord. On se revoit tout à l'heure.

Félix se transforma en tigre, puis partit en direction de l'Arche.
Lorsqu'il revint, vers minuit, Wood et AxeMan l'attendaient. Lorsqu’il entra dans la pièce, il prit la parole avant même qu'AxeMan ne pose la moindre question.

- Il est venu, dit-il simplement.
- Et... ? demanda AxeMan.
- Il était... accompagné.
- Accompagné ?
- Enfin, suivi. Par non moins que notre chère Whyte, ce qui peut me poser quelques problème, étant donné qu'elle est la seule à connaître mon visage... même si elle ne se doute sûrement pas de ce détail.
- Et dans ce cas, l'as-tu contacté ?
- Oui, je ne suis pas un amateur. J'ai eu la présence d'esprit d'acheter une cape grise possédant une capuche fort sympathique il y a trois jours, ce qui me permet de ne pas être reconnu trop rapidement par notre... amie... 
« Par contre, ils doivent s'attendre à ce que quelqu'un le contacte. J'ai donc griffonné rapidement sur un morceau de papier qu'il fallait que je lui parle, lui donnant rendez-vous demain, dans un des salons privés de la taverne.
- Mais, comment lui as-tu donné fait parvenir ce mot ? demanda Wood. Par le tavernier ?
- J'y ai pensé. Mais, je préfère ne pas faire passer ce mot par des personnes autres que les concernées.
« Non, j'ai saisi l'opportunité d'une personne relativement ennuyante pour la défier en duel... Quoique... défier est un bien grand mot, sourit Félix. Je l'ai simplement envoyé voler de l'autre côte de la salle. Juste à côté du neveu du Fondateur. Ensuite, petit combat dans lequel je m'arrange pour faire 'malencontreusement' tombé le chapeau du neveu... que je lui redonne, non sans lui glisser rapidement le mot... puis je finis mon compagnon de combat sous les applaudissements de la foule en délire.
- Et ?
- Et je suis parti non sans regarder notre contact. Il semblait lire le message.
- Donc, tu as rendez-vous demain ?
- Tout à fait. Et j'espère que toute cette histoire pourra avancer plus rapidement à partir de là, parce que ça commence à être ennuyeux de rester là, à ne rien faire d'autre que s'entraîner.
- Je l'espère aussi, dit AxeMan. Je l'espère aussi.

La journée du lendemain se déroula comme la précédente, du moins jusqu'à la moitié de l'après-midi. Wood était au sommet d'une des collines et, en regardant dans la direction de l'Arche, il aperçut un groupe d'environ cinq personnes qui en sortait.
Wood redescendit de la colline et alla prévenir Félix et il remonta accompagna de celui-ci afin d'observer les visiteurs et de déterminer l'hostilité éventuelles de ceux-ci.

- Tu reconnais l'un d'entre eux ? demanda Wood à Félix.
- Pas facile à cette distance. Je vais tenter une approche discrète afin de voir de qui il s'agit.

Et il se transforma en tigre et se dirigea dans la direction de l'Arche, à côté de laquelle le groupe était resté. Wood perdit de vue Félix rapidement à cause de la hauteur de l’herbe environnante. Ce dernier revint quelques minutes plus tard.

- Le vendeur d'animaux magiques et quelques uns de ses amis, dit Félix en se retransformant en humain.
- Le vendeur d'animaux magiques ? Donc, soit il est à la chasse aux animaux, soit à la chasse aux Gardiens.
- Dans tous les cas, il vaut mieux éviter qu'ils ne nous trouvent... même si...
- Et on fait quoi ? On les attend ? Il ne vaudrait pas mieux éviter d'attirer l'attention sur la sortie Sud de la capitale ?
- En effet. Mais j'ai l'impression qu'ils partent dans la direction opposée. Retournons à la cabane. On verra bien...

Quelques temps plus tard, il leur sembla entendre des bruits de pas à proximité. Ils regardèrent par la fenêtre et virent le groupe descendre la colline en direction de la cabane.

- Pas de geste brusque, chuchota Félix en retournant s'asseoir et en mettant la capuche de sa cape. Si on peut éviter d'attirer l'attention sur la sortie Sud, il est en effet mieux de le faire.
- Je suis d'accord, répondit Wood en allant s'affairer vers le lit afin de tourner le dos à la porte. Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes de simples Moldus.
- Bien entendu, confirma Félix.

A peine avaient-ils fini de dire cela que les cinq hommes arrivèrent au niveau de la cabane. Ils regardèrent à l'intérieur et s'adressèrent à Wood et Félix.

- Dites, dit le marchand, nous recherchons un animal assez rare. Peut-être l'avez-vous vu.
- Cela dépend, répondit Félix sans tourner la tête vers l'homme. Quel genre d'animal ?
- Un tigre, d'une bien belle taille.
- Un tigre ? Mais il n'y a pas de tigre dans cette région.
- Je sais, mais c'est un animal échappé.
- Dans ce cas, vous avez toute mon soutien, moral tout du moins, dit Félix en tournant la tête vers le marchant. Mais que voulez-vous ? Nous n'avons pas vu de tigre.
- Puis-je vous demander ce que vous faites ici ? demanda le marchand, une étrange note dans la voix.
- Nous venons d'emmener un troupeau dans les montagnes, et nous retournons vers la ville. Seulement, nous nous reposons un peu.
- Vous êtes sûr ? J'ai pourtant l'impression de vous avoir déjà... quelque part... dit l'homme, en se rapprochant de Félix.

De son côté, Wood s'affairait dans la cabane en prenant bien soin de tourner le dos aux autres personnes. Il écoutait la discussion tout en gardant la main à proximité de sa baguette.

- Si je vous le dis, répondit Félix.

Wood regarda du coin de l'œil en direction de la porte. Plus personne ne s'y trouvait. Ils avaient dû partir, laissant leur chef là. Ce dernier se tenait juste devant Félix.

-Excusez-moi, dit-il, mais... il faut que je sois sûr.

Et il tendit la main vers la cagoule de Félix. Avant même que la main n'atteigne le tissu, le marchand de retrouva projeter hors de la cabane, traversant le mur de bois, et atterrit dans l'herbe, un creux nettement visible autour de lui.

- Les autres maintenant, cria Félix.

Wood sortit sa baguette et courut à l'extérieur, prêt à attaquer. Cependant, personne ne se trouvait là. Wood couru jusqu'en haut de la colline en haut de laquelle il avait aperçu le groupe pour la première fois, et aperçut les quatre autres personnes en train de courir en direction de l'Arche. Ils étaient environ aux trois-quarts du chemin.

- Et merde, s'exclama Félix qui venait d'arriver aux côtés de Wood. Ils sont trop loin maintenant.
- Ils courent vite, en tout cas, observa Wood. 
- Qui ça ? demanda la voix d'AxeMan derrière eux. Et que fait ce déchet dans le jardin ? ajouta-t-il en montrant le corps du marchand d'animaux magiques.
- Tiens donc, dit Félix. Déjà de retour ?
- Non, je ne suis qu'une illusion, répondit AxeMan d'un ton sarcastique. Et ça ne répond pas aux questions.
- Bon, on retourne dans la cabane, dit Félix. On parlera de ça là-bas.
- Très bien, dit AxeMan en haussant les sourcils.
- Au passage, je vais ligoter notre invité, dit Wood. Il pourrait être utile.

Wood descendit la colline et s'arrêta à côté du marchand. Il lança un sort qui fit sortir de fine cordes de sa baguette et qui s'enroulèrent autour du corps de l'homme, puis il le traîna à l'intérieur de la cabane, où se trouvaient déjà AxeMan, assis sur le lit, et Félix, appuyé contre un mur. Ce dernier expliquait ce qu'il s'était passé.

- Il va donc falloir s'attendre à une réaction de la part de la Milice, dit AxeMan une fois que Félix eut fini de raconter. Mais pour l'instant, il vaudrait mieux interroger le bagage qu'ils ont laissé derrière. Peut-être aura-t-il des choses intéressantes à raconter.
- J'y assisterais avec plaisir, mais j'ai un rendez-vous important en ville. Je vais essayer de ne pas attirer l'attention sur moi là-bas. On se revoit tout à l'heure.
- Très bien, dit Wood en se laissant tomber sur un des sièges alors que Félix se transformait en tigre. Reste à savoir si on attend son réveil ou si on le réveille nous-mêmes.
- J'opterais plus pour la deuxième solution. Mais si on veut qu'il soit en état de répondre, il vaut mieux qu'il se réveille plus tard. On va lui donner une heure de repos...

Cependant, ils n'eurent pas à attendre aussi longtemps. En effet, moins d'un quart d'heure plus tard, l'homme se réveilla.

- Ah, fit AxeMan quand il l'aperçut, alors, êtes-vous satisfait de votre séjour chez nous ?
- Que... ? Laissez-moi partir, dit l'homme en se tortillant.
- Je ne pense pas que vous ignoriez notre réponse.
- Que voulez-vous ?
- De simples renseignements.
- N'espérez même pas.
- Bon. Délie-lui les jambes, dit AxeMan à Wood qui s'exécuta.
- Qu'est-ce que vous faites ?
- Nous allons... disons... vous forcez à nous donner les renseignements que nous souhaitons...
- J'aimerais bien voir cela.
- J'en étais sûr, dit AxeMan en souriant. Eh bien, voyez-vous, j'ai longuement réfléchi à l'utilisation de sorts anodins là-dedans.
- Pardon ?
-Tout simplement que je pourrais vous faire mal, très mal, avec un petit Endoloris. Mais, voyez-vous, je n'aime pas ce concept... du moins pour soutirer des informations...
- En effet, ajouta Wood. Il trouve ça trop doux.
- Voilà, dit AxeMan avec un hochement de tête. Mais si je lançais, par exemple, un simple sort de Répulsion, ajouta-t-il en sortant brusquement sa baguette et en en plaçant l'extrémité sur une des jambes de l'homme, sur votre jambe, vous pourriez éprouvez des douleurs assez insoutenables et, en plus, vous pourriez perdre l'usage de votre jambe quand celle-ci serait la seule partie de votre corps à être expédiée en arrière…
- Vous plaisantez, n'est-ce pas ? demanda l'homme d'un ton peu assuré.
- Ai-je la tête à ça ?
- Je parie que nous sommes dans un de vos trucs d'illusions, ajouta l'homme d'un ton de moins en moins assuré.
- Nos trucs d'illusions ?
- Vos espèces de trucs où les sorts sont faux.
- Ah. Une Cage de l'Esprit. Eh bien non.
- Je n'en crois rien.
- Dites-moi, demanda Wood, que savez-vous exactement de ces Cages ?
- Eh bien... que... quand on est dedans... les sorts ne nous... ne nous affectent pas... pas réellement... et que... que l'on ne peut mourir... dans l'une d'elles.
- Tout à fait, confirma Wood. Et donc...
- Avada Kedavra, cria AxeMan faisant hurler l'homme attaché sur la table.
- ... donc, pour reconnaître si on se trouve dans l'une d'elles, il ne reste qu'à tuer, compléta Wood en se baissant pour ramasser le rat qui s'était effondré après avoir reçu le sortilège mortel.

Il le présenta à l'homme attaché sur la table, dont les joues et le front perlaient de sueur et dont la respiration était de plus en plus saccadée.

- Vous n'ignorez sans doute pas que, dans une Cage de l'Esprit, la mort n'est qu'un évanouissement.

L'homme hocha de la tête, les yeux indiquant une immense panique. Wood se contenta de rapprocher le rat du visage de l'homme.

- Et donc, ce rat vous paraît-il simplement évanoui ? demanda Wood.

L'homme déglutit.

- Alors ?
- N... non, répondit-il.
- Dans ce cas, reprit AxeMan, vous savez que ce que je vous promets, vous l'aurez.
- Je... ne... non...
- Ou bien, vous répondez simplement à nos questions...
- Je... me.... ne... que... d'accord, finit-il par dire.
- Très bien. Dans ce cas, que cherchiez-vous ici ?
- Vous, répondit l'homme d'une vois faible.
- Pourquoi cherchiez-vous ici ?
- Parce que j'en ai reçu l'ordre.
- Et pourquoi cet ordre ?
- Je... je ne sais pas... répondit l'homme en avalant sa salive.
- Ca ne m'étonne pas, dit AxeMan. Où retenez-vous le Fondateur ?
- Qui ?
- Le prisonnier que vous avez fait il y a cinq jours.
- Il... il ne se trouve dans aucun de nos lieux de rendez-vous...
- ... et donc ?
- Soit... soit il est mort... soit... il est... retenu dans le Temple...
- Bien... et quels sont vos plans pour la suite ?
- Je ne sais pas.
- Vraiment ? demanda AxeMan en approchant sa baguette de la jambe de l'homme.
- Je... je vous assure... je n'en sais rien.
- Très bien, dit AxeMan en s'éloignant de l'homme mais en gardant sa baguette pointé sur lui. Dans ce cas, bienvenue à l'hôtel de l'Arche Sud. Ici, vous n'aurez qu'une activité : dormir. Stupefix.

Après avoir posé l'homme inconscient dans un coin, AxeMan se laissa tomber sur le lit et s'enfouit le visage dans les mains.

- J'espère que Félix nous rapportera des bonnes nouvelles, dit-il. Parce que, le Fondateur retenu dans le Temple ou mort n'est pas spécialement une bonne nouvelle.
- Eh bien..., dit la voix de Félix, essoufflé, je ne... rapporte pas ce que l'on peut appeler des très bonnes nouvelles.
- C'est-à-dire ? demanda AxeMan.
- J'ai rencontré le neveu du Fondateur. Il m'a informé de différents points. Tout d'abord, il a convaincu un des policiers de se battre à nos côtés. Ce policier était avec lui ce soir.
- Je n'appelle pas ça des mauvaises nouvelles, dit Wood.
- C'est largement compensé par le reste. Le Temple gardait les gens informés de l'état de santé du Consul que nous avions lâchement agressés... et il paraîtrait, dans le dernier bulletin de santé, que son état se soit dégradé. Ils auraient annoncé que sa mort était inévitable, à cause de blessures impossibles à soigner. Il semblerait, d'après les annonces officielles, qu'il ne tiendra pas la nuit.

Wood et AxeMan se regardèrent. Il était évident depuis le début que le Consul agressé n'était autre que le Fondateur et qu'ils déguisaient son incarcération derrière des blessures inguérissables. Seulement, ces déclarations ne pouvaient signifier qu'une seule chose...

- Ils vont l'exécuter avant la fin de la nuit, finit Félix dans un souffle.


mercredi 3 juin 2009

GdO 1 - Fuite

Chapitre 15

Fuite

Wood et Félix se dirigèrent vers le Sud de la ville sous le regard quelque peu ébahi de certains passants. Voir trois chargés d'entretien, dont un blessé et porté, passer en avançant d'un pas rapide, avait de quoi étonner, leur vie étant considéré comme facile. Ils entendirent quelques commentaires sur les "manières honteuses" de certains bandits qui s'attaquaient ainsi à des personnes sans défense.

- Je n'ose imaginer ce que serait une personne qui se défendrait, dans ce cas, murmura Félix afin que seul Wood ne l'entende. Remarque qu’aucun d’entre eux ne vient nous proposer de l’aide, aussi… Bon, on sort de la ville par le Sud, et ensuite ?
- Je ne sais pas, répondit Wood, le souffle court. Si on reste dans l'Empire, ils n'auront pas de problèmes à nous localiser.

Celui-ci ralentit légèrement le pas en passant devant l'hôpital, mais finit par se dire qu'il était trop risqué pour eux de placer AxeMan là. Ca allait sans aucun doute le premier endroit dans lequel ils iraient les chercher.

- Sortir de l'Empire ?
- Faute de mieux, on pourrait aller à la taverne, mais je ne pense pas que sa particularité soit ignorée de Ford, donc ils risquent d'aller fouiller l'endroit très bientôt.
- Mais, sais-tu où donne l'Arche Sud ?
- Non. Mais si on ne tente pas, on risque d'y rester plus rapidement qu'on ne le pense.

Wood et Félix entrèrent dans le quartier marchand, dans lequel se trouvait la sortie Sud de la ville. Plusieurs personnes se retournèrent vers eux à leur passage, mais elles ne semblèrent pas enclines à les aider. Peut-être le sang qui coulait le long des habits de Wood rendait les gens un peu nerveux…
Les premières personnes qui finirent par s’intéresser à eux furent des policiers qui les aperçurent quand ils arrivèrent au croisement qui donnait sur la route de l’Arche Sud. Des Policiers leur intimèrent de s’arrêter à une dizaine de mètres d’eux. Par chance, pensa Wood, ils ne se trouvaient pas sur leur chemin…
Ignorant les Policiers ils pressèrent le pas en continuant sur leur route. Ils ignorèrent également une sommation d’un des Policiers qui disait quelque chose comme « Arrêtez-vous ou je tire ! ».

- Tu penses qu'il s'agit des contacts d'AxeMan, demanda Félix avec un léger sourire juste avant qu'un sort ne manque de les toucher.
- Non, répondit Wood en tentant de stabiliser le corps de AxeMan. Ce n'est pas le moment d'attaquer des Policiers en public. On se presse.
- D'accord. Tu veux que j’arrête les sorts qu’ils lancent aussi ?
- Si ce n’est pas trop demandé…
- En retour, je te demanderais juste de faire de ton mieux pour courir, dit Félix en plaçant un Bouclier derrière eux.

Wood fit de son mieux pour ne pas s’épuiser trop en courant et en portant AxeMan en même temps, mais il ne pouvait pas vraiment y échapper. Il leur sembla au bout de moins d’une minute que les Policiers ne les poursuivaient pas, mais les deux Gardiens ne ralentirent pas leur rythme pour autant.
Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent en dehors de la ville. Ils s'arrêtèrent un peu pour souffler et regardèrent autour d'eux. L’horizon était parsemé de quelques collines devant eux, et de montagne sur leur gauche, mais à part ça, ce n’était qu’une immense plaine, avec tout juste quelques bosses qui dépassaient de peu la taille de Félix. 
A une dizaine de mètres d’eux, se trouvait une arche de pierre d’une dizaine de mètres de haut. Sa base se recouvrait d’une bonne couche de mousse et de nombreuses toiles d’araignées étaient visibles, mais elle était en parfait état. Pour une arche en pierre brute qui ne semblait tenir debout que par le simple fait de la magie.

- Ce n'est pas l'arche la plus utilisée, dit Wood après avoir soufflé, mais j'espère qu'elle ne sera pas trop éloignée de toute civilisation.
- De toute façon, à moins d'aller se réfugier dans les montagnes, on n'a pas trop le choix.
- Dans ce cas, on y va.

Wood et Félix avancèrent donc et traversèrent l'arche. Au moment de la traversée, Wood ressentit un léger frisson ainsi qu’une toile d’araignée qui s’était prise sur son visage. Le paysage qui se trouvait devant lui ne changea pas du tout au tout. Les collines s’étaient rapprochées et le terrain était beaucoup plus chaotique, mais il lui semblait toujours se trouver au même endroit. 
Il se retourna et ne vit rien d’autre que de l’herbe à perte de vue. L’Empire n’était visible nulle part, même s’il était persuadé qu’il ne s’en trouvait pas très loin. Mais l’Empire n’est visible qu’à ceux qui traversent une des Arches, après tout… Seul la jumelle de l’Arche qu’ils avaient traversée se trouvait à quelques pas derrière eux. Quoi qu’il en fût, Wood s’arrêta et posa AxeMan au sol, dans l’herbe. 
- Bon, dit-il en haletant, maintenant, on est à peu près en sécurité.
- Si on veut, répondit Félix en regardant autour de lui. Ils ont très bien pu nous suivre et n’ont qu’à traverser pour nous retrouver directement. De plus, ils ont des Policiers qui nous ont aperçus prendre la direction de l'arche. Il nous faut chercher un endroit où nous reposer.
- Oui, mais là, faudrait se reposer un peu. A moins que tu ne te sentes le courage d'aller repérer les environs.
- Pas de problème. Je n'ai pas eu à porter quelqu'un sur la distance.

Félix se transforma en tigre et partit en courant droit devant lui, laissant Wood avec AxeMan. Celui-ci était toujours inconscient et sa robe était tachée de sang au niveau de la poitrine. L’hémorragie était finie, à ce qu’il semblait… Il fallait croire que les soins rapides qu’il avait apporté avait été utiles finalement. Wood n'avait pas eu le temps de vérifier s'il était toujours vivant, mais le léger mouvement de poitrine pouvait suffire à affirmer cette position.
Il se leva et regarda autour de lui. Il lui semblait qu'aucune vie humaine ne se trouvait à proximité. Un désert humain complet. Il se passa cinq minutes sans qu'aucun bruit ne parvienne à Wood. Le soleil s'était couché à cet endroit également, de manière assez synchrone avec l'Empire et seule une lueur blafarde illuminait encore l'Ouest. Wood éprouvait une grande lassitude : la journée l'avait proprement épuisée aussi bien mentalement que physiquement, mais était toujours nerveux. La possibilité qu'ils aient été suivis et que la Milice passe l'Arche était trop grande pour qu’il se laisse aller à dormir.
Il sursauta quand une chauve-souris passa à côté de lui et il n'entendit pas Félix revenir.

- Bon, dit celui-ci en faisant sursauter Wood. J'ai trouvé une cabane à environ un kilomètre au Sud-ouest.
- Hein ? fit Wood à moitié réveillé. Ah, d'accord. J'arrive. Le temps de reprendre AxeMan et je me mets en route.
- Laisse, je m'en occupe, dit Félix en se baissant afin de mettre AxeMan sur son dos. Oui, je pourrais faire apparaître une civière, ajouta-t-il en souriant, mais je n'arrive jamais à me souvenir de la formule.

Félix guida Wood sur à peu près deux kilomètres et ils atteignirent une cabane qui semblait abandonnée. En tout cas, les maisons en ruine de la Rue Interdite n’avaient rien à lui envier. Mis à part, peut-être, un toit intact. Ils y entrèrent et installèrent AxeMan sur le seul lit qui se trouvait là. Un lit passablement délabré qui émit un grincement inquiétant quand Félix déposa AxeMan, mais qui tint bon tout de même.

- Que fait-on pour lui ? demanda Félix.
- Même si j'avais les compétences nécessaires pour le soigner, je ne pourrais pas le faire maintenant, répondit Wood en s’adossant à un mur. Il fait trop sombre pour faire quoi que ce soit et je ne suis pas en état de le faire.
- On va le laisser comme ça, blessé durant la nuit ?
- J'ai refermé la plaie tout à l'heure. Le risque viendrait surtout de la nature du sortilège qu'il a reçu. On ne pourra voir ça que demain. Je tiens à peine debout.
- Si seulement on savait exactement qui était son contact parmi les policiers, il aurait pu nous aider. 
- Le neveu du Fondateur, non ?
- Peut-être bien, dit Félix en haussant les épaules. Mais tu sais à quoi il ressemble ? Je pense qu'il faudra attendre sa remise sur pieds.
- Bon, dit Wood en avisant des sacs se trouvant dans un des coins de la cabane, personnellement, je vais aller dormir. J'espère avoir les idées plus claires demain.
- Je vais faire de même. Je pense qu'il n'y a pas besoin de monter la garde ce soir. La milice va d'abord penser que nous nous sommes réfugié dans la taverne.

Wood alla s'installer sur les sacs tandis que Félix se transformait en tigre et alla se coucher dans un des coins de la cabane.
La nuit se passa sans incident et Wood fut réveillé par Félix le lendemain matin. Celui-ci était vêtu d'habit normaux et non plus de la robe des Gardiens.

- Allez, debout, disait-il en le secouant avec son pied.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Wood en baillant.
- Le soleil est levé depuis environ une heure, et j'ai pensé qu'il faudrait examiner AxeMan. Pour ma part, j'ai été faire un tour en ville.
- Un tour en ville ? répéta Wood sans réellement réussir à établir les connexions suffisantes pour tout comprendre.
- Oui, personne ne me connait là-bas. Pas en tant qu’humain en tout cas. J'en ai profité pour prendre de quoi manger, ça pourrait nous être utile, ajouta Félix en lui tendant un morceau de pain.
- Et comment se présente la situation en ville ? demanda AxeMan.

Wood et Félix sursautèrent. AxeMan était toujours allongé mais il les regardait. Il semblait juste un peu plus pâle que d’habitude. Félix répondit comme si AxeMan ne venait de passer les douze dernières heures inconscient suite à un sortilège inconnu.

- Je ne suis pas allé partout en ville, commença Félix tandis qu'AxeMan s'asseyait précautionneusement sur le bord du lit. Après tout, il y avait quand même le risque que Whyte me voit, mais j'ai l'impression que rien n'a vraiment changé. Le grand public n'est pas tenu informé de ces luttes de pouvoir, mis à part le fait que nous soyons tous les trois recherchés...
- Quels motifs ? demanda Wood.
- Nous aurions attaqué un Consul avant de nous enfuir. Ce même Consul serait actuellement dans un état grave et les guérisseurs n'auraient pas été dans la capacité de le soigner.
- Génial, dit AxeMan en esquissant une grimace. Nous sommes donc de vrais monstres assoiffés de sang. Les gens y croient ?
- Je ne sais pas. Je ne voulais pas attirer l’attention sur moi, donc j’ai évité ce sujet…
- Et les Policiers?
- Quand je suis passé devant la taverne, ils étaient en train de la fouiller, répondit Félix en haussant les épaules, mais n'ont pas voulu me répondre quand j'ai demandé pourquoi. Et toi ? Tu te sens comment ?
- Comme un ours empaillé... répondit AxeMan. J'ai mal à la tête et à la poitrine, mais ça passera, je pense. Comment sommes-nous arrivés ici ? Et où sommes-nous ?

Wood et Félix expliquèrent du mieux qu'ils le purent leur fuite de la bataille tandis qu'AxeMan écoutait.

- Et en fait, demanda Wood, comment savais-tu que le Fondateur était attaqué ?
- Eh bien, dit AxeMan, j'étais parti voir mon contact parmi les Policiers, en utilisant une couverture relativement pratique grâce au truc que j'avais ramassé dans la ruelle...
- Quel truc ? interrompit Félix
- Un voleur. Seulement, quand je suis arrivé au commissariat, il n'y avait, sauf le Policier de garde, personne. Celui-ci m'a dit qu'ils étaient tous partis en mission secrète à peine une demi-heure plus tôt. Les autres étaient en patrouille. Je me suis douté que quelque chose clochait et je me suis précipité jusqu'au Temple afin de localiser le Saigneur, qui était alors en conversation avec quelqu'un. J'ai recherché rapidement le lieu où il se trouvait, et je l'ai retrouvé dans le parc, en discussion avec le Fondateur. Je suis parti en courant jusqu'au quartier-général, et vous connaissez la suite...

AxeMan se leva lentement et se dirigea d'un pas quelque peu chancelant vers la porte. Il inspira l'air et porte aussitôt la main à la poitrine.

- Et merde, murmura-t-il.
- Quoi ? demanda Wood.
- J'espère que ces douleurs disparaîtront, c'est tout.
- Tu devrais peut-être te reposer.
- Je ne pense pas que nous devions perdre du temps à ça. Mon plan a échoué, mais nous n'avons pas le temps de nous laisser abattre.
- Et, vas-tu enfin nous dire quel est ce plan ? demanda Félix. Et ce que tu comptes faire avec tes contacts dans la Police ?
- Mon contact devait me fournir des informations sur les mouvements des Policiers membres de la Milice et également rechercher des Policiers qui seraient susceptibles de nous aider.
- Et ?
- Et je m'y suis pris trop tard. Avant-hier, il m'avait parlé d'un autre Policier qui pourrait nous aider, et je devais aller le voir le lendemain afin qu'il nous mette en contact. Mais j'ai sous-estimé la Milice, ou alors j'ai tenté d'accélérer le mouvement beaucoup trop rapidement.
- Et en quoi as-tu sous-estimé la Milice ? demanda Wood.
- Elle était beaucoup trop organisée. Tu l'as bien vue pendant le combat. La première rangée arrêtait nos sorts et la seconde nous attaquait.
- Sans parler de ton échec avec ton sort personnel...
- Ne m'en parle pas. Whyte a dû finalement leur servir à quelque chose, il s'attendait à ça...
- Sans vouloir retourner le couteau dans la plaie, je te l’avais dit quand même, dit Félix. Considérer que nous, on est les intelligents, et que l’ennemi est con, c’est un peu dépassé comme vision. Tout juste digne des histoires moldues…
- Et maintenant, que fait-on ? demanda Wood. On reste ici à se lamenter, ou on continue ?
- On va continuer. Si j'ai bien compris, tu as tes accès en ville, Félix ?
- On peut voir ça comme ça. Je peux y circuler sans me faire sauter dessus par les Policiers.
- Très bien. Dans ce cas, on va essayer de reprendre le plan là où il en est resté. Il faut que tu réussisses à reprendre contact avec le neveu du Fondateur.
- C'était bien ton contact parmi les Policiers, alors ?
- Oui. Seulement, je me doute bien que cela pourra sembler suspect d'aller demander à voir directement le neveu du Fondateur.
- Dans ce cas, je fais comment ?
- Il descend assez souvent à la taverne le soir. Il aime bien y porter des chapeaux farfelus. Alors, tu l'approches et tu essaies de lui faire comprendre la situation.
- Merveilleux. J'espère qu'il y a de l'ambiance là-bas.

AxeMan lui lança un regard froid auquel Félix répondit par :

- Si on ne peut plus plaisanter...
- Bon, on reparlera de tout ça plus tard, coupa AxeMan. Je vais aller faire un tour, j'ai des choses à faire.


lundi 1 juin 2009

GdO 1 - Défense

Chapitre 14

Défense

La journée de poursuivit entre entraînement intensif et quelques rondes. Cependant, afin d'endormir quelque peu la méfiance de Bones, Wood alla restaurer un livre, qui avait le malheur d'arboré un énorme trou dans les dernières pages, ce qui l'empêcha de restaura entièrement, les sorts ne pouvant réécrire les passages disparus.
AxeMan l'interrompit durant ses tentatives pour essayer de reboucher de trou formé dans le livre :

- Je dois aller en ville pour voir un des policiers, et Félix vient de partir faire une ronde autour du Temple.
- Seul ?
- Oui, il considère que personne ne se méfiera de lui, en tant qu'animagus...
- S'il le dit.
- Enfin, bon, comme tu viens de le faire remarquer, il est préférable de ne pas sortir, ou rester, seul. Je voulais savoir si ça te dérangeait d'y aller avec moi ?
- Eh bien, commença Wood en regardant le livre qu'il lui semblait assez dur de réparer, oui, j'arrive.

Wood et AxeMan se dirigèrent donc vers la ville. Le temps semblait se couvrir, des nuages cachaient par intermittences le soleil, mais celui-ci avait déjà parcouru une bonne distance depuis son zénith. Ils passèrent par la Rue Interdite et s'arrêtèrent en entendant des bruits provenant d'une des maisons. Des bruits de coups légers sur le bois et d’autre qui pouvaient ressembler à des signaux. 
Ils sortirent leurs baguettes par réflexe et restèrent quelques secondes immobiles en s’attendant à être attaqué l’instant d’après. Rien ne se produisit de tel et ils se rendirent dans la maison en question. Une fois à l'intérieur, ils entendirent des bruits, légers, mais des bruits de pas, provenant de l'étage et prirent cette direction le plus discrètement possible. Il ne fallait surtout pas attirer l’attention de la personne qui se trouvait là…
Ils s'arrêtèrent devant la porte derrière laquelle les bruits provenaient. AxeMan fit signe à Wood de se reculer, puis pointa sa baguette sur la porte. L'instant d'après, la porte se détacha de ses gonds pour partir s'écraser dans le mur en face dans un vacarme d’enfer, ce qui eut pour effet de faire décoller, dans un grand bruissement de plumes, les oiseaux qui s'étaient posés dans la pièce, celle-ci n'ayant plus de plafond.

- Des oiseaux ! s'exclama AxeMan avec un soulagement à peine masqué.
- J'ai tendance à penser que nous devenons un peu trop nerveux, dit Wood en rangeant sa baguette.
- Je pense aussi, acquiesça le deuxième Gardien. Le plus tôt cette histoire sera terminée, mieux ce sera.

Ils ressortirent de la maison et descendirent vers la ville. Les rues étaient animées comme elles l'étaient les fins d'après-midi. Les gens revenaient du travail et il était assez difficile d'avancer sans bousculer quelqu'un, ou sans être bousculer pas quelqu'un. D’autant plus qu’ils avançaient à contre-courant de la foule.

- Je pense qu'on ira plus vite en coupant pas cette ruelle, indiqua AxeMan.
- Si c'était le cas, pourquoi tout le monde suit cette rue et pas la ruelle ?
- Parce que c'est eux qui ralentissent, pas nous.

Ils bifurquèrent pour passer par la ruelle en question, et la différence de densité entre celle-ci et la rue précédente était nette. Mis à part les rares personnes habitant dans cette rue, ou celle se rendant dans les magasins peu fréquentés de cette ruelles, ou plutôt le magasin d'articles de magie noire de la ruelle. 
Ils se firent héler par le vendeur qui, semblait-il, possédait de magnifiques occasions sur des bijoux à offrir à sa belle-mère, mais passèrent comme si de rien n'était. Quelques mètre plus loin, ils entendirent des gémissements provenant d'une impasse sur leur gauche et ils virent un homme, le visage en sang, étendu sur le sol et une deuxième personne, le dos tournée aux deux Gardiens, qui fouillait la première et qui lui prit son argent.

- Tiens, dit calmement AxeMan en sortant sa baguette, je crois que ce doit être une autre raison de la non-fréquentation de cette ruelle.
- Il semblerait, en effet. Je te laisse t'en charger.
- Avec plaisir.

L'homme se retourna et vit Wood et AxeMan au bout de l'impasse. Il sortit sa baguette et lança un sort dans la direction d'AxeMan qui le dévia d'un mouvement fluide de sa baguette.

- Je pensais vous demander de vous rendre, dit AxeMan d’un ton neutre.

Pour toute réponse, l'agresseur lança un nouveau sort, qu'AxeMan dévia une nouvelle fois.

- Mais j'ai l'impression que c'est inutile.
- Je... que...ne..., marmonna l'homme.
- Et à part ça ? Dois-je vous redemander de vous rendre ?

L'homme ne répondit pas et se mit à courir. Son plan aurait peut-être fonctionné s’il ne s’était pas trouvé dans une impasse dont la sortie était bloquée par les deux Gardiens ou s’il avait lancé un sort pour détourner leur attention, mais le fait était qu’il n’avait eu aucune chance. AxeMan lança un sort qui l’envoya s'écraser dans le mur, puis celui-ci retomba au sol, apparemment évanoui, en laissant un creux nettement visible dans le mur qui laissait tomber de la poussière sur le crâne du fuyard.

- Si tu pouvais la faire sans détruire la ville, dit Wood.
- Bah, ce quartier n'est pas habité, répondit AxeMan en haussant les épaules. Je crois, ajouta-t-il après quelques instants en se rapprochant de l'homme. En tout cas, ce bâtiment est abandonné.

Alors qu'AxeMan s'approchait, suivi de Wood, l'homme revint à lui et s'appuya sur son coude en toussant. Il leva la tête en direction d'AxeMan et sembla paniquer. Il fit un mouvement pour attraper sa baguette mais AxeMan envoya un sort qui envoya l'homme brutalement contre la base du mur. Le fuyard ne bougea plus et un mince filet de sang se mit à lui couler sur e visage.

- Et en plus, il en redemande, dit AxeMan en secouant la tête. Bon, j'emmène ce truc au commissariat.
- Très bien, répondit Wood en s'agenouillant à côté du blessé. Pour ma part, je vais emmener celui-là à l'hôpital. Je pense pouvoir refermer ses plaies, mais de là à le soigner complètement.
- D'accord. On se retrouve chez nous.
- Ah, et…
- Quoi ?
- Il faudra vraiment que tu m’expliques en quoi c’est le Temple, et uniquement le Temple, que tu viens de défendre, dit Wood avec un léger sourire.

AxeMan partit sans répondre en pointant sa baguette sur l'agresseur et en le faisant rouler au sol, tandis que Wood soigna rapidement le blessé, puis le hissa sur son dos. Il dut repartir de là où il venait pour aller vers l'hôpital. En repassant devant la boutique de magie noire, le vendeur lui proposa de quoi laisser ses victimes éveillées en toutes circonstances "pour le plaisir de les voir souffrir en continue".
Une fois revenu dans la rue principale, Wood fut de nouveau confronté à la marée humaine et il lui sembla que personne ne faisait attention à ce qui l'entourait, personne ne remarquant qu'il portait un blessé sur son dos. Il atteint l'hôpital cinq minutes plus tard, où quelqu'un sembla enfin s'inquiéter pour la personne qu'il transportait, ou du moins une fois que la personne qui avait un bec de canard à la place de la bouche, suite, semblait-il, à une mauvaise farce, eut fini de monopoliser l'attention en caquetant sans arrêt. Wood expliqua brièvement les circonstances dans lesquelles il avait trouvé l'homme, puis prit congé de l'endroit et se dirigea vers le Temple.
En marchant dans la rue, il entendit plusieurs personnes rire du "chargé d'entretien" qui se trouvait là et décida d'accélérer le pas. L'image des Gardiens pour le public avait beau être voulue, elle n'en restait pas moins désagréable, surtout quand elle servait à des sujets de moqueries.
Quand il atteint l'entrée de la Rue Interdite, le soleil commençait à baisser, et les nuages avaient disparu. Wood traversa la rue sans faire attention à ce qui l'entourait ou à son ombre qui s’étendait devant lui et il atteint le quartier général assez rapidement où il se dirigea dans la salle de détente afin de prendre un café. Alors qu'il buvait, il entendit du bruit dans la salle d'entraînement et alla voir ce qu'il s'y passait. Il y trouva Félix en train de s'entraîner sur une des cibles.

- Ah, Wood, dit-il en s'essuyant le front. Je me sentais un peu seul.
- On était en ville.
- AxeMan devait encore y aller ?
- Oui, il devait aller voir un des policiers, mais on a eu un contretemps, répondit Wood en sirotant son café.
- Bon, j'espère seulement qu'il finira par nous dire ce qu'il fait exactement avec eux.
- Leur demander de l’aide, je suppose.
- Ca me parait évident. La question étant de savoir le type d’aide voulue. Informations de première main ou juste combattants supplémentaires...
- On verra ça, je pense. Et Bones n'est pas là ?
- Non, il est parti faire une course en ville.
- Ben voyons. En attendant, un petit entraînement ?
- Pourquoi pas. Ces cibles manquent de mouvement.

Wood et Félix se dirigèrent alors vers une des Cages de l'esprit et commencèrent un combat relativement serré, et long, car il continuait encore cinquante minutes plus tard. Seulement, ils ne purent arriver jusqu'au terme du combat car AxeMan entra en trombe dans la salle, visiblement nerveux. Il semblait avoir couru pour revenir.

- Ah, AxeMan, commença Félix en sortant de la Cage faisant ainsi disparaître le sang séché qui lui recouvrait le visage. Tu vas enfin nous...
- Pas le temps, l'interrompit AxeMan en respirant du mieux qu'il le pouvait. Dépêchez-vous. Ils... ils l'attaquent !
- Ils attaquent qui ? demanda Wood.
- Le Fondateur. Quelque part dans le parc du Temple. Allez, dépêchez-vous, acheva AxeMan avant de repartirent en courant.

Wood et Félix se précipitèrent dans le sillage de AxeMan qui les précédait de quelques mètres jusqu’au tournant de la Rue Interdite. Ce dernier s’y arrêta, la baguette à la main, pour regarder dans la Rue. Les deux autres Gardiens le rejoignirent et ils purent apercevoir, avec difficulté à cause du soleil qui se couchait en face d’eux, le Fondateur qui courait dans leur direction, poursuivi par une quinzaine de personnes chacune lançant des sorts vers le Consul, mais la course rendant leur tir imprécis.
Les trois Gardiens levèrent leurs baguettes en même temps et celles-ci se mirent à vomir autant de sorts qu’il leur était possible de lancer. La première volée de sorts toucha trois des Miliciens et eut l'effet de stopper le groupe. Le trio continua de lancer des sorts en direction des Miliciens sans discontinuer tandis que le Fondateur les rejoignait enfin et allait se placer derrière eux pour reprendre son souffle. Cependant leurs sorts furent pour la plupart arrêtés par les Miliciens se trouvant devant tandis que les autres sorts passaient entre leurs lignes.
Puis les Miliciens cessèrent de se limiter à la défense et des sorts commencèrent à fuser des deux côtés et les Gardiens durent alterner défense et attaque. AxeMan alla se placer un peu en arrière, entre Félix et Wood, tandis que la troupe des Miliciens avait recommencé à avancer, mais cette fois, en marchant.
Wood vit une silhouette de hache passer entre lui et Félix et foncer vers les Miliciens. Ceux-ci se contentèrent de s'écarter au passage de la hache.

- C’est ça que tu appelles une attaque désorganisé, lança Félix.
- Non ! On recule, ce satané soleil nous bouche la vue !

De son côté, le Fondateur s’était mis attaquait la Milice en avançant vers elle, mais les sorts qu'il lançait n’atteignaient jamais leur cible, en partie à cause du soleil qu’ils avaient dans les yeux.

- On se replie, cria AxeMan en commençant à reculer. Si on veut avoir une chance de faire quelque chose, il ne faut plus avoir ce foutu soleil en face de nous.

Wood et Félix commencèrent à reculer également et finirent par disparaître de la vision de la Milice, mais également du soleil. Seul le Fondateur ne semblait pas avoir entendu l'appel d'AxeMan.

- Bon sang ! cria-t-il dans la direction du Fondateur. Mais qu'est-ce que tu fous ? Viens ! Et continuons de reculer ! ajouta-t-il en direction des autres Gardiens.

Le Fondateur entendit AxeMan et regarda dans sa direction. Il tourna sur lui-même et commença à courir vers le trio, mais reçu un sort avant d'être en sécurité provisoire, et vola sur un mètre avant de retomber et ne se releva pas.

- Non ! cria AxeMan en levant sa baguette, prêt à recevoir n'importe qui s'approcherait.

Cependant, une seule ombre grandit au niveau du carrefour. Lentement. Trop lentement. Wood vit la main d'AxeMan se serrer sur sa baguette. Les mains de l’ombre étaient visibles. Les jointures de AxeMan étaient blanches. Les pieds de l’ombre. Un sort fusa de la baguette de AxeMan. Le sort fut détourné d’un mouvement fluide. Et Félix rabattit sa capuche.

- Eh bien, commença Ford en avançant de quelques pas vers eux, voici donc nos vaillants Gardiens. Belle défense, je dois avouer. Seulement, ces abrutis ne m’avaient pas averti du moment de leur attaque. Sans ça, j'y aurais pris part dès le début.

Ford regardait les Gardiens, mais gardait sa baguette abaissée. Il paraissait calme, comme si rien d’anormal ne se passait.

- Je suppose donc que c'est vous qui avez touché le Fondateur, demanda Wood.
- En effet, répondit Ford en regardant le corps inerte du Fondateur qui se trouvait encore entre lui et les Gardiens. Il possède parfois, et je pense que vous vous en êtes aperçus, le don de n'en faire qu'à sa tête, ajouta-t-il avec un mouvement nonchalant de baguette qui envoya le Fondateur voler hors du chemin.
- Laissez-le moi, chuchota AxeMan à l'oreille de Wood et de Félix.
- Et que comptez-vous faire maintenant ? demanda Wood.
- Cela dépend. Je suppose que vous connaissez la chanson. Soit vous vous rendez, sans faire de heurts, soit l'autre solution.

Pendant qu'ils parlaient, Wood aperçut les ombres du reste de la Milice se dessiner derrière Ford, et l'indiqua discrètement à AxeMan qui fit un signe de tête pour montrer qu'il comprenait. Celui-ci reporta ensuite son attention sur un point situé entre eux et Ford.

- Et, dit AxeMan, je suppose que vous connaissez notre réponse.
- Oui, mais ça ne coûte rien de demander, n’est-ce pas ?

AxeMan envoya un sort sur Ford qui le détourna rapidement, mais fut légèrement surpris de la fin si précoce de la discussion. AxeMan mit à profit cette surprise pour attirer la baguette du Fondateur qui se trouvait au pied de Ford. Il se saisit de celle-ci et commença à lancer des sorts des deux baguettes à la fois.
Ford sembla surpris de cette manœuvre mais parvint malgré cela à détourner les sorts, mais ne parvint pas à trouver le temps d'en envoyer lui-même.

- Finalement, on se le fait ensemble, cria AxeMan au moment où le reste de la Milice apparut au coin de la rue.
- Concentrez-vous sur celui du milieu, hurla Ford.

Et, d'un côté comme de l'autre, la bataille reprit. Mais chaque camp ne possédait qu'une cible unique. Ford, pour les Gardiens et AxeMan pour les Miliciens. 
Wood n’avait pas à se soucier de sa défense, il n’était la cible de personne. Ainsi, pendant qu’il lançait des sorts à Ford, il trouvait le temps d’observer AxeMan. Ce dernier avait toujours eu un comportement étrange, parfois arrogant, mais il dut s’avouer qu’en cet instant, il était plus qu’impressionné par AxeMan. Autant par la luminosité et la vitesse des rayons émis par ses deux baguettes, que par sa cadence de tir, ou encore que par ses mouvements visant à esquiver les nombreux sortilèges qui lui étaient destinés.
A un moment, il vit quelque chose qui lui parut étrange du côté des Miliciens. Il repéra le Saigneur parmi la foule, mais celui-ci n’avait pas pris part à la bataille ainsi que deux autres Miliciens. Il regardait Ford avec un air que Wood prit comme haineux et gardait les bras croisés.
Il apparut clairement à Wood que l’habilité de AxeMan au combat ne serait pas suffisante. Son visage se crispait, ses mouvements étaient de plus en plus saccadés, et les sortilèges esquivés d’extrême justesse. Il cessa progressivement d’attaquer, pour se défendre. Et par la même occasion, Ford reçut moins d’attaques, ce qui lui permit d’attaquer AxeMan à son tour. La Milice formait désormais un arc de cercle autour des Gardiens, laissant les trois réfractaires derrière eux, et malgré la puissance des boucliers que ses baguettes produisaient, ils volaient rapidement en éclats sous les assauts du flux de sortilèges émis par la Milice. Trop rapidement.
Ford, lui, continuait d’esquiver les sortilèges de Wood et de Félix, tout en attaquant les boucliers d’AxeMan. Ce dernier céda, et après qu’un de ses boucliers eut explosé, il n’eut pas le temps d’en recréer un avant de recevoir un sortilège de Ford en pleine poitrine.
Wood put apercevoir de la surprise s’imprimer sur son visage avant d’être envoyé en arrière. Il vola sur quelques mètres en arrière et fut stoppé en entrant en collision avec le mur d'une des maisons. Mais Wood ne put s’intéresser à tout ça car la cible prioritaire des Miliciens étant tombée, ils commençaient à recevoir des sorts.

- Bon sang, hurla Wood. Il faut qu'on se replie. Nous n'avons aucune chance.
- Où ? repondit Félix.
- On passe par une des maisons, et on saute dans le parc. Ils ne s’attendront pas à cela. J’espère, ajouta-t-il à mi-voix.

Les deux Gardiens reculèrent en se contentant de lancer des sorts de défense et en faisant apparaitre des boucliers, alors que de multiples sorts fusaient autour d'eux, et s'arrêtèrent au niveau de la maison dans laquelle AxeMan était rentré en collision. Celui-ci ne bougeait pas et un filet de sang coulait de sa poitrine qui se soulevait et s’abaissait toujours.

- Couvre-moi, dit Wood. Je m'occupe de lui.
- Très bien. Mais seul contre quinze, je ne pense pas durer très longtemps.

Wood s'accroupit à côté d'AxeMan et referma aussi vite qu'il put la plaie qu'il avait à la poitrine tandis que des sorts venaient s'écraser sur les murs autour de lui. Puis il prit AxeMan sur son dos et fit exploser la porte de la maison dans laquelle il s'engouffra.

- On y va, hurla-t-il.

Félix recula et arrêta quelques sorts puis, après avoir fait apparaître un bouclier, se tourna et entra dans la maison en courant. Le bouclier vola en éclat une fois qu’il eut refermé la porte derrière lui. Il rejoignit Wood dans le salon d'où ils sortirent par la fenêtre, qui donnait sur le parc du Temple. De là, ils se mirent à courir aussi vite qu'ils pouvaient, Wood étant ralenti par AxeMan sur son dos et atteignirent l'entrée de la Rue Interdite.

- Regarde s'ils sont là, dit Wood.
- Non, c'est bon, répondit Félix en se penchant pour regarder. Ils doivent penser qu’on se terre dans la maison. Allez, on y va.

AxeMan et Félix descendirent la route en courant.

- Et où on va ? demanda Wood.
- En dehors de cette ville, pour l'instant, dit Félix en se dirigeant vers la place de la ville.
- D'accord, mais pas par la place. Elle est surveillée par le Temple. Passons par la sortie Sud.
- Dans ce cas, en route.