samedi 19 septembre 2009

GdO 2 - Déjà eu pire

Chapitre 10

Déjà eu pire

- Je sais que c'est la deuxième réunion de la journée, commença Nast, mais nous avons eu un témoignage par rapport aux avis de recherche posés hier.

Les six membres du conseil des cinq se trouvaient réunis dans la salle du conseil du Temple suite à une demande expresse de Nast. C'était la fin de l'après-midi et le soleil commençait à décliner à l'horizon, tandis que de légers nuages commençaient à couvrir le ciel. 
Wood et Félix avaient été en train de discuter dans la salle de détente du quartier général des gardiens quant à la journée et surtout par rapport au survivant de l'explosion tandis que AxeMan était, semblait-il, resté chez lui durant toute la journée. Et même si son visage paraissait aussi déterminé que d'habitude, on pouvait s'apercevoir qu'il était plus pâle que d'habitude et que son visage était marqué de tics. Les deux Consuls quant à eux étaient restés en majeure partie dans le Temple à observer les environs du lieu de l'attentat.

- Ca ne fait rien, répondit le Premier Consul. Tant que cette situation de crise durera, nous resterons disponible pour toute information que tu pourras juger utile.
- Du moment que cela fasse avancer l'enquête, acquiesça Nast, il vaut mieux se partager les informations dont nous disposons, en effet.
- Et donc, qu'est-ce que le témoignage a donné ? demanda le Fondateur. Une crise de paranoïa ?
- Non, répondit Nast. Enfin, si. Nous y avons eu droit durant toute la journée. Des personnes venant nous voir car ils ont croisé cette personne dans la rue. Etrangement, tous à la même heure. Mais nous avons eu, entre autre, le témoignage de quelqu'un qui connaissait cette personne et qui nous a donné son nom.
- Ah, une bonne nouvelle, donc, dit Félix.
- Oui. Donc, notre homme s'appellerait John Harrow. Et d'après cette même personne, il aurait disparu depuis environ sept mois.
- Ce qui paraitrait logique, dit le Fondateur en se levant. Il a été banni de l'Empire à ce moment-là. Je reviens, je vais tester le Mur.

Il sortit de la salle. Wood et le reste des occupants attendirent qu'un son se mette à sortir des murs du Temple, mais ils attendirent en vain. Finalement, le Fondateur revint en secouant la tête.

- Non, dit-il, rien.
- Dans ce cas, on peut faire une croix sur cette hypothèse, dit AxeMan.
- Pas totalement, dit le Premier Consul. Il est possible, si c'est lui qui est derrière tout ça, qu'il ne vienne dans la capitale uniquement pour accomplir ses méfaits, la portée d'écoute du Temple ne dépassant pas les limites de l'Empire.
- En tout cas, intervint Nast. Nous avons reçu un autre témoignage concernant ce Harrow. Un qui semble, en tout cas, plus crédible que la majorité des autres témoignages que nous avons reçu.
- Oui ? demanda le Fondateur.
- Quelqu'un affirme avoir aperçu Harrow en compagnie d'une personne vêtue d'une cape noire au niveau de la sortie Nord de la capitale il y a trois jours. D'après ses dires, ils auraient eu une violente altercation, mais notre témoin n'a pas vu plus la suite de cette dispute car il rentrait chez lui et que les disputes dans les rues sont "monnaies courantes par là-bas".
- Et il aurait reconnu ce... Harrow en voyant les affiches ? demanda le Fondateur d'un ton dans lequel perçait l'incrédulité.
- C'est ce qu'il semblerait. Nous avons accordé un peu plus de crédit à ce témoignage car il ne consistait pas à l'éternel "coupable qui me suis partout, où que j'aille", expliqua Nast. Là, il s'agissait d'une rixe. Pas en pleine rue, car cela avait lieu un peu après la sortie de la ville, mais presque. Et avant la pose des affiches. C'est-à-dire que la personne avec qui il se serait battu ne l'aurait pas pris à partie à cause de cela.
- Ca reste maigre, malgré tout, dit le Fondateur.
- Ca n'en reste pas moins intéressant, dit Félix. Car dans le cas où le témoignage est vrai, pourquoi se serait-il battu avec quelqu'un dans l'Empire alors que, comme on vient de l'observer, il ne réside pas dans l'Empire ? D'ailleurs, le témoin a-t-il pu identifier son interlocuteur ?
- Non, répondit Nast. Il portait une cape noire, avec une capuche rabattue sur le visage.
- Bien entendu, dit AxeMan. C'est très pratique. "J'ai vu quelqu'un avec votre coupable, mais je ne sais pas qui c'est. Bah ouais, il avait une capuche".
- Cela peut-être assez crédible suivant l'heure, dit Félix en se tournant vers Nast en l'interrogeant du regard.
- Vers vingt-deux heures, répondit celui-ci à la question non-posée. En gros, il faisait nuit.
- Donc, c'est crédible, conclut Félix. Dans ce cas, pourquoi se serait-il battu ?
- Bonne question, dit Wood. Lutte de pouvoir, peut-être ?
- Tu supposerais donc qu'ils sont plusieurs derrière cette affaire ? demanda AxeMan.
- C'est une suggestion, rien de plus. Il est possible, en effet, que les deux personnes ait été derrière toute cette affaire et qu'ils aient eu des désaccords.
- C'est une possibilité, en effet, acquiesça le Premier Consul. Ou alors, il rodait dans la ville et quelqu'un l'a pris à partie pour cette raison, croyant qu'il voulait cambrioler quelqu'un.
- Ouais, dit AxeMan. En gros, on ne peut rejeter aucune hypothèse, mis à part celle disant qu'ils jouaient à la corde ensemble.
- Autre chose ? demanda le Fondateur en se tournant vers Nast.
- Non, répondit celui-ci. Mais avec la situation actuelle, une personne potentiellement menacée de mort, il valait mieux prévenir que le seul suspect potentiel a été, ou aurait été, vu en ville.
- D'ailleurs, intervint Félix en se redressant, en ce qui concerne notre homme, notre... survivant...
- Oui ? demanda le Fondateur.
- Déjà, connait-on son nom ?
- D'après les registres, oui, répondit le Premier Consul. Andrew Gates.
- Bien. Donc, que va devenir Gates ? Il va passer une nuit en cellule pour diverses raisons, mais ensuite ? Il vient de perdre sa famille dans des circonstances horribles. Il ne va pas en plus devoir rester en cellule éternellement ?
- En fait, nous sommes en train de rechercher une maison inhabitée dans laquelle il pourrait loger sous protection policière, dit Nast. Malheureusement, ça ne court pas les rues. On a, d'après nos dernières recherches, quatre maisons de ce type, et elles sont toutes dans des quartiers plutôt... malfamés, dirais-je...
- Vraiment aucune ne pourrait convenir ?
- Eh bien, si en plus de veiller à ce que le coupable ne vienne pas pour le tuer, il faut également veiller au fait que le voisinage ne le cambriole pas... sans compter le fait que la police est assez mal vue dans ces quartiers... D'ailleurs, ils ont tellement mauvaise réputation que certaines sont restées à l'abandon depuis plusieurs années. Par exemple, une des maisons du quartier des Sombrals n'est plus habitée depuis deux ans et dans le quartier du Cognard, une maison n'est plus habitée depuis plus de six ans...
- Ca doit être la mienne celle-ci, dit AxeMan. Déjà, quand je l'avais prise, elle était restée inhabitée depuis un certain temps. Pourtant, quand les voleurs se prennent une bonne décharge due à un sortilège de défense, ils ne reviennent plus, ajouta-t-il en haussant les épaules.
- Quoi qu'il en soit, conclut Nast, si nous cherchons à protéger Gates, il est hors de question de le mettre dans un quartier sensible.
- Je comprends, dit Félix.
- Dans ce cas, intervint AxeMan, il y a toujours les maisons de la rue interdite qui sont, me semble-t-il, sûres et ne sont pas toutes occupées.
- Peut-être, dit le Premier Consul. Mais quoi qu'est pu endurer cet homme, il ne faut pas qu'il puisse connaître ce qui se passe ici. Au cas où vous l'auriez oublié, vous n'avez aucune existence officielle, hors celle que vous avez dans le Dôme. Vous êtes censés être presque au plus bas niveau de l'échelle. Et ce secret doit subsister. Notre coupable est quelqu'un qui, il l'a prouvé, est très déterminé dans ses actes, même s'il semble agir un peu au hasard. Mais le simple fait qu'il revienne sur les lieux du crime pour venir rechercher une baguette est la preuve qu'il cherche avant tout à finir son travail. A ne laisser aucune trace derrière lui. Il finira par retrouver Gates, où qu'il soit. Et il possède un moyen de s'introduire dans les lieux sans qu'on le repère, donc cela fonctionnera ici aussi. Il découvrira que les Gardiens ne sont pas ce qu'ils prétendent être et comme il semble vouloir foutre la merde au plus haut point dans l'Empire, je pense qu'il ne se privera pour le révéler, d'une manière ou dune autre.
- D'ailleurs, dit AxeMan tandis que le Premier Consul s'arrêtait de parler, j'ai un peu réfléchi à cette histoire de baguette.
- Comme un peu tout le monde, je suppose, dit le Fondateur en se tournant vers lui. Et où en es-tu arrivé ?
- A la solution la plus simple possible, dit AxeMan. L'endroit n'a pas dû rester plus de cinq minutes entre le moment où nous sommes partis vers l'hôpital et le moment où vous êtes arrivés. Or, si on suppose que les policiers n'ont en effet laissé passer personne et que personne d'invisible n'est passé, cela indiquerait que l'un des policiers sur place a récupéré la baguette avant de retourner à son poste.
- Pardon ? dit Nast. Un des policiers serait lié à tout ça ?
- Ce n'est qu'une hypothèse, dit AxeMan en haussant les épaules. Mais comme toutes les autres, nous ne pouvons l'exclure totalement.
- De toute façon, tout le monde pourrait être le coupable, dit le Premier Consul. Si ça se trouve, vous le croisez tous les jours, dans la rue, au magasin, où je ne sais où. Comment réussir franchement à trouver quoi que ce soit à partir de là ?
- Mais en tout cas, dit Wood, on sait qu'il se trouvait près du lieu du crime ce matin. Ou du moins qu'il y a de grandes chances que quelqu'un de lié au crime se soit trouvé là-bas ce matin.
- Et donc ? demanda le Fondateur.
- Donc, il était peut-être sur les lieux des attentats toutes les fois précédentes, suggéra Wood en se tournant vers AxeMan avec un regard interrogateur.
- Non, répondit celui-ci sans attendre la question. Il n'y avait personne de commun entre les gens réunis devant l'explosion de ce matin et celle de la dernière fois. Ce n'est pas très étonnant en soi, étant donné que les deux endroits sont très éloignés.
- Dans ce cas, il faudrait peut-être faire une enquête discrète au sein de la police, dit le Premier Consul en soupirant. Mais l'image de la police a déjà souffert il y a six ans, et nous serions dans l'impossibilité de lui cacher la vérité ce coup-ci.
- Très bien, dit Nast. Mais ça risque de prendre du temps.
- Dans ce cas, ça remet un peu en cause la sécurité de Gates au commissariat, non ? dit Félix.
- Oui, en effet, dit le Premier Consul. Cependant, il est trop tard pour changer d'avis pour ce soir. Il sera changé de lieu dès demain à la première heure. Dans le même temps, et afin d'éviter les risques inutiles, tu feras en sorte que tous les policiers présents sur les lieux de l'attentat ce matin ne soient pas de service cette nuit, Nast, ajouta-t-il en se tournant vers lui.
- Très bien, dit Nast en regardant sa montre. Je pense qu'il suffira de leur donner une pause pour se remettre de ce matin. En tout cas, il va falloir que j'y aille, ajouta-t-il en se levant. L'heure tourne et il va falloir transférer Gates depuis l'hôpital.
- Très bien, dit le Premier Consul. Avant de partir, je voudrais vous dire quelque chose.

Il attendit que tout le monde se tourne vers lui avant de continuer de parler.

- Comme vous ne l'ignorez sans doute pas, l'Empire est petit, en fait réduit à la capitale. Mais sa population de plusieurs milliers d'habitants permet de ne pas trop se lasser de l'endroit. Cependant, les attentats portent un grand coup au moral de l'Empire. Pendant que le Fondateur était à l'hôpital tout à l'heure, un groupe de personnes est venu sur la Place de l'Ecoute pour dire que si nous n'arrêtions pas ces attentats, ils quitteraient l'Empire.

Le Fondateur baissa la tête et fixa la table avant se s'enfouir la tête dans les mains.

- Ce n'était qu'un groupe d'une dizaine de personnes, continua le Premier Consul, mais je crains fort que ce ne soit que le début d'une vague d'émigration. L'Empire vit sa période la plus sombre depuis sa création, et il faudra faire preuve de rapidité pour réussir à le sauver. Les gens vivent dans la peur de mourir demain. Je dois avouer que je n'avais jamais rien vu de pareil depuis l'époque où le Fondateur a décidé de quitté le monde connu pour aller s'isoler, à l'époque où ce mage noir faisait régner la terreur sur l'ensemble de l'Europe.

Le Premier Consul se tut quelques instants. Le Fondateur avait toujours le visage enfoui dans ses mains.

- On ne pouvait pas dire que l'Empire allait bien, certes, avec ses révoltes à tout-va, reprit le Premier Consul. Mais l'Empire aurait pu y survivre. Seulement là, si nous n'y prenons pas garde, tout va se désagréger.
« Si je vous dit cela, c'est pour vous faire bien apprécier la situation dans laquelle nous nous trouvons. L'Empire n'a aucune existence "officielle" pour le monde extérieur et la majorité des sorciers n'en a jamais entendu parler. Nous sommes seuls face à cette agression.
- Au moins, dit AxeMan, quand il ne restera que sept personnes dans l'Empire, on saura que la septième est le coupable.
- Maigre consolation, soupira le Premier Consul. Vous pouvez disposer.

Tous se levèrent tandis que Nast se dirigeait d'un pas rapide vers la sortie du Temple. De son côté, AxeMan se levait avec une légère grimace, sa main esquissant un geste vers sa poitrine. Le Premier Consul se dirigea vers la boule de verre à travers laquelle les Consuls pouvaient observer ce qui se passait sur la place est tandis que le Fondateur, lui, resta assis, le visage entre ses mains. Félix se leva et s'étira puis se dirigea vers la sortie du Temple d'un pas lent. Quant à Wood, il suivit le mouvement et sortit à son tour du Temple et rejoignit Félix et AxeMan qui discutaient en se dirigeant vers le quartier-général.
Le ciel s'était assombri par la nuit qui approchait et les rares nuages présents semblaient annoncer une nuit toute aussi froide que celle qui précédait. Et la température ne manquait pas de leur rappeler que l'automne était bien entamé et ne demandait qu'à se terminer pour laisser place à l'hiver.
La discussion que tinrent les trois hommes passa de l'affaire courante à des souvenirs communs en passant par diverses anecdotes s'étant déroulées durant les rondes des Gardiens ou durant les recherches magiques effectuées par AxeMan ces six dernières années.

- ... et d'ailleurs, disait ce dernier en s'arrêtant devant la porte de sa maison, je m'étais arrêté à Poudlard en début septembre pour y regarder quelques uns des livres qu'ils ont dans leur réserve. Pendant que je lisais, trois gamins ont tenté de me chiper ma baguette. Ils y ont réussi d'ailleurs, mais quand je l'ai repris à l'aide de mon autre baguette, ils se sont arrêtés et m'ont regardé avec des yeux ronds, comme ça. Un peu comme si ils n'avaient jamais croisé quelqu'un qui utilisait deux baguettes.
- Dans le même temps, on ne peut pas trop leur en vouloir, dit Félix en souriant.
- Admettons, dit AxeMan. Mais ensuite, ils m'ont demandé quelle matière j'enseignais. Parce qu'en fait, ils m'avaient pris pour un prof et avaient voulu faire une blague à l'un d'entre eux. Sûrement des premières années. Non, mais, vous me voyez prof, vous ? demanda-t-il l'air incrédule avec uniquement les coins de la bouche qui trahissait un certain rire.
- Non, dit Wood. 
- Ensuite, tout dépend de ce qu'on veut leur enseigner, naturellement.
- Bûcheron, par exemple, suggéra Wood.
- Pas faux, dit Félix avec une moue appréciative clairement rieuse, tu pourrais leur apprendre le maniement de la hache, je pen... ah, raté, dit-il en se baissant pour éviter un poing qu'un AxeMan rieur lui avait décoché.
- Franchement, dit AxeMan en souriant, arrêtez un peu de racontez n'importe quoi à ce sujet.
- Le plus simple serait d'aller parler de tout ça à l'intérieur du quartier-général, dit Wood.
- Pas ce soir, en tout cas, dit AxeMan. J'ai des choses à faire. Peut-être demain.
- Des choses à faire ? demanda Félix. Et de quel ordre ?
- D'ordre personnel pour certaines..., répondit AxeMan, et non personnel pour d'autres.
- Avec une telle description, on ira loin, dit Wood.
- Disons que ce soir, j'ai quelque chose qui m'en empêche et que j'espère que demain soir, ça ne m'en empêchera plus.
- Ca, c'est la partie personnelle, susurra Félix à l'oreille de Wood en souriant.
- La partie non personnelle ne vous intéresse pas, par contre, dit AxeMan en toussant, sa main partant une nouvelle fois vers sa poitrine mais s'arrêtant en cours de route. Pas pour l'instant, en tout cas.
- Tout de suite, tout devient beaucoup plus clair, dit Félix.
- Bah, fit AxeMan. On ne change pas les vieilles habitudes, pas vrai ? Allez, bonne soirée à vous.
- Bonne soirée, répondirent Wood et Félix.

AxeMan se tourna et se dirigea vers la porte de sa maison tandis que Wood et Félix se dirigeaient vers le quartier général des Gardiens. Ils entendirent AxeMan jurer à mi-voix puis entendirent sa porte claquer.
Quand ils entrèrent dans la salle de détente, ils trouvèrent Ed et Bill réunis autour d'une table. Ils les appelèrent dès qu'ils rentrèrent.

- He, dit Bill, alors il parait que vous avez retrouvé un survivant ?
- Ouais, dit Wood en allant s'asseoir à leur table.
- Ce doit être la première bonne nouvelle depuis le début de la vague d'attentat, non ?
- Et de loin, confirma Félix. Mais bon, il y a d'autres complications qui apparaissent à chaque qu'une bonne nouvelle arrive.
- En tout cas, vous avez bien mérité de vous reposer un peu, dit Ed.
- Ouais, dit Bill. Vous passez tous le plus clair de votre temps sur cette affaire. Tenez, ajouta-t-il en faisant venir quatre bouteilles de bièraubeurre sur la table.
- Merci bien, dit Félix en souriant. Où sont les autres ?
- Cécile et Luce sont en patrouille dans le parc, répondit Ed en prenant une des bouteilles, et Antoine est de sortie en ville.

Tout en buvant sa bièraubeurre, Félix se pencha vers Wood et lui souffla à l'oreille :

- Pas une trop mauvaise journée, non ?

Wood repensa à ce qui s'était passé durant la journée. Gates avait survécu. Ils connaissaient enfin le mode opératoire du coupable. Wood avait eu un match ex-æquo avec son souvenir qui l'avait un peu lâché depuis ce matin-là mais qui restait néanmoins présent. Ils s'étaient fait voler une baguette sous leur nez.
Wood soupira.

- Ouais, dit-il. Il y a déjà eu pire.

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