vendredi 10 juillet 2009

GdO 2 - Interrogatoire

Chapitre 2

Interrogatoire

AxeMan fit disparaître les haches qui bloquaient les insurgés alors que le groupe de Gardiens et de Policiers s'approchait d'eux. Pendant ce temps, Wood et Félix passaient rejoignaient l'entrée du chemin. En montant, ils croisèrent les Policiers qui continuaient de descendre, sans aucun doute pour aller s'occuper de leurs collègues et des insurgés qui se trouvaient au bas de la falaise tandis que les Gardiens s'occupaient de ceux qui gisaient sur le chemin. Seulement trois des Gardiens étaient encore debout. L'un d'eux étaient occupé à ligoter les insurgés encore conscients et les deux autres remontaient les corps de ceux qui étaient évanouis.

- Alors Bill, demanda Wood à celui qui s'occupait de ligoter la personne qu'il considérait comme le meneur, comment ça s'est passé ?
- Dans l'ensemble, ça allait, répondit Bill dont le visage était perlé de sueur. On a été un peu surpris sur le début car on n'a pas tout de suite envisagé de lancer des sorts défensifs.
- Mais quelle idée, aussi, intervint Félix. Ne jamais sous-estimer l'adversaire, Bill. Jamais.
- Peut-être, mais on pensait arriver par surprise et avoir l'initiative, mais il semblerait que nous ayons été repéré avant d'arriver et Ed et Luce sont tombés à leur première attaque avec trois autres Policiers.
- Maigre consolation, maugréa le meneur de la révolte. Combien étiez-vous, sans indiscrétion ?
- Un trentaine, en tout, répondit Bill.
- Être battu par trente alors que l'on est cent-cinquante, ça remet en place, dit simplement le meneur. Mais, il ne me semble pas que vous soyez des Policiers, ajouta-t-il à l'adresse de Wood. Je crois plutôt vous avoir vu dans le Dôme en tant que ‘chargé d'entretien’.
- C'est tout à fait exact, répondit Wood.
- Puis-je vous demander exactement de quoi il retourne ?
- Normalement, voyez-vous, c'est à nous de poser les questions, répondit Wood avec un sourire. Mais peut-être pourrez-vous en poser quelques unes pendant votre interrogatoire.
- D'ailleurs, je pense que nous allons finir par être en retard, indiqua Félix. Ils aiment bien commencer rapidement après les évènements, histoire qu'on en ait fini à l'aube.
- Très bien, dit Wood. Allons-y. Bill, ajouta-t-il en se tournant vers le troisième Gardien, essayez de faire en sorte qu'il ne reste aucune trace de ce qu'il s'est passé cette nuit.
- Comme d'habitude, répondit Bill. Tout le monde doit être regroupé devant le Temple, je suppose.
- Oui, et veillez à les regrouper comme prévu afin de pouvoir s'y retrouver.
- Très bien.

Wood et Félix commencèrent à avancer avec le meneur de la révolte qui ne montra aucune résistance, mais une résignation évidente au sort qui l'attendait.

- Où a lieu cet interrogatoire demanda-t-il alors qu'ils arrivaient au sommet du plateau ?
- Dans le Temple, répondit Wood.
- Et... qui m'interrogera ? demanda à nouveau le meneur après une brève hésitation.
- Normalement, nous, le chef de la Police et les deux principaux Consuls.

Le meneur ne dit rien mais continua de marcher entre les deux Gardiens. Wood l'entendit déglutir avant de reprendre la parole.

- Et quelle est cette histoire de regroupement ?
- Ca, je pense que vous le saurez bien assez tôt, dit Félix alors qu'ils sortaient du bois pour déboucher en vue du Temple. 

Devant le bâtiment, s'alignaient déjà plusieurs rangées de corps inconscients parmi lesquels les rares insurgés encore conscients étaient assis et regardaient les Policiers, qui allaient et venaient avec des corps, avec appréhension. Certains des insurgés gémissaient alors qu'ils se réveillaient, courbaturée pour certains à cause de la chute, bien qu'amortie, qu'ils avaient faite. Ceux qui étaient éveillés regardaient leur meneur passer en direction du Temple, encadré par Wood et Félix, avec des expressions de défiance ou d'inquiétude. Certains huèrent même les deux Gardiens.
Quand Wood et Félix arrivèrent au niveau de la porte du Temple, le meneur des insurgés avait pâli, de la sueur perlait sur son front et il semblait déglutir de très nombreuses fois. Il semblait véritablement inquiet du sort qui pouvait l'attendre à l'intérieur du Temple. Quand Félix le saisit par le bras, il sursauta et faillit crier de peur. Mais Félix n'avait que l'intention d'avoir un contact avec lui qui pour qu'il traverse la porte avec lui quand il entrerait dans le Temple, car Wood et Félix, même s'il n'était pas membre du Conseil permanent avait reçu, avec Nast, l'autorisation de rentrer dans le Temple sous la condition de ne pas profiter de la situation pour utiliser les capacités du Temple à leur propre profit.
Félix posa la main sur la porte du Temple en même temps que Wood et la sensation de chaleur, indicative du sortilège posé sur la porte, commença à se faire sentir et le meneur parut légèrement décontenancé par l'effet. Alors que la sensation de chaleur allait être remplacé par l'effet de froid précédent l'entrée dans le Temple, Wood sentit une main se refermer sur son bras et il regarda rapidement par-dessus son épaule pour apercevoir AxeMan qui se tenait, souriant, à côté de lui avant d'être propulsé en sa compagnie à l'intérieur du Temple.
Alors qu'ils atterrissaient à l'intérieur du Temple, Félix soutenant le meneur afin d'éviter qu'il ne tombe, Wood se retourna vers AxeMan qui ne semblait pas le moins du monde se sentir coupable d'avoir en quelque sorte forcé l'entrée du Temple.

- Tu n'as pas pu t'en empêcher ? demanda Wood en se baissant pour ramasser sa baguette.
- Non, en effet, répondit AxeMan en ramassant les siennes. Mais ça faisait tellement longtemps que je n'étais plus rentré ici.
- Je sais. Seulement, tu n'es pas censé venir avec nous.
- Comme si je m'en souciais, dit AxeMan en haussant les épaules.
- En tout cas, beau combat, continua Wood.
- Exactement, ajouta Félix en commençant à avancer vers la salle du Conseil. Tu as le don de retourner les combats perdus d'avance à notre avantage.
- Oui, confirma simplement AxeMan en suivant Félix. J'aurais bien aimé y prendre une part plus directe, mais mes expériences personnelles me disent qu’il faut parfois ne pas se surmener, termina-t-il en se massant la poitrine avec une légère grimace.
- Tu as toujours mal ?
- Oui. J'avais pensé que la douleur finirait par rester constante et que je m'y habituerais... 
- Et ce n'est pas le cas ? demanda Wood.
- J'en avais eu l'impression ces dernières années, mais depuis quelques mois, j'ai l'impression que la douleur empire.
- Et tu n'as toujours pas réussi à identifier de quel sort il s'agissait ? demanda Félix en ouvrant la porte de la salle du Conseil.
- Hélas non. Le seul moyen serait de demander directement à Ford, mais ça m'est un peu difficile.
- Un peu, en effet, acquiesça Wood. Mais...
- Puis-je savoir ce qu'il fait ici ? demanda le Fondateur qui se trouvait dans la salle du Conseil en indiquant AxeMan.
- Il vient assister à un interrogatoire, indiqua AxeMan en retrouvant un sourire qui s'était un peu effacé avec leur discussion courante. Je pense qu'après les services rendus à la communauté, tout ça, je peux avoir une compensation.
- Tu en auras une, intervint le Premier Consul, mais pour l'instant, tu n'es pas autorisé à entrer dans la salle du Conseil...
- Et d'ailleurs, l'interrompit le Fondateur, comment es-tu entré dans le Temple ? Ton autorisation t'avait été retirée !
- Tu sais comment c'est, dit AxeMan. On voit quelqu'un entrer, on se précipite, on trébuche malencontreusement en l’attrapant au moment où il traverse... ce genre de choses, quoi… Mais j'attendrai dehors, ne vous en faites pas. J'espère seulement que votre café est meilleur que la dernière fois.

Le Fondateur ferma la porte sur AxeMan puis se retourna vers la table en demi-cercle qui avait été installé pour l'occasion de l'interrogatoire.

- Bon, dit-il, et maintenant qu'on s'y mette. Félix, fais s'asseoir le prisonnier sur sa chaise et prends ta place. Et la même chose pour vous tous, ajouta-t-il à l'adresse des autres.
- Pas la peine d'être brutal à ce point, dit Félix en s'exécutant.

Il fit s'asseoir le meneur des insurgés sur le siège qui se trouvait du côté droit de la table pendant que le Premier Consul s'installait au milieu de l'autre côté, le Fondateur à sa droite puis Nast qui était déjà sur place depuis un certain temps. Wood s'assit à sa place habituelle à l'extrémité gauche de la table, laissant une place entre lui et le Premier Consul pour Félix. Tous étaient tournés vers le meneur des insurgés. Ce fut le Premier Consul qui commença à parler.

- Veuillez décliner votre identité, dit-il à l'adresse du prisonnier.
- Je pense que vous la connaissez déjà, répondit-il d'un ton de défi.
- Veuillez simplement répondre à la question, je vous prie, continua le Premier Consul sans perdre contenance.
- Si vous y tenez. Matthias Neustadt.
- Très bien, dit le Premier Consul en hochant la tête. Vous devez sûrement connaître les raisons de votre présence ici ?
- J'imagine très bien lesdites raisons. Cela doit sans doute être dû à l'armée que j'avais levée pour tenter de vous atteindre.
- Vous imaginez très bien, coupa le Fondateur.
- Et je suppose que vous voulez savoir ce que... mais que ? demanda Neustadt en s'interrompant alors que sa voix semblait amplifier et sortir des murs même du Temple.
- Je reviens, indiqua Wood alors que sa voix également était amplifiée.

Il se leva et sortit de la salle du Conseil et s'avança vers le mur qui se trouvait en face devant il trouva sans aucune surprise AxeMan à côté d'une porte ouverte sur un mur.

- Désolé, dit celui-ci avec un sourire, j'avais oublié ce détail.
- Tu m'excuseras de ne pas vraiment te croire, dit Wood en souriant.
- Et si tu pouvais fermer la porte, intervint la voix du Fondateur résonnant des murs du Temple, ça nous arrangerait.
- Sans aucun problème, dit AxeMan en sachant parfaitement que le Fondateur ne pouvait pas l'entendre de là où il était. Tu me feras un résumé quand ce sera fini, ajouta-t-il à l'adresse de Wood alors qu'il refermait la porte donnant sur le mur de l'Ecoute.
- Ne t'en fais pas, ce sera fait. Espionner l'intérieur du Temple est moins pratique que d'espionner divers endroit de la capitale, pas vrai ?
- Je m'en suis rendu compte. On se revoit tout à l'heure.

Wood repartit dans la salle du Conseil où personne ne semblait avoir bougé depuis qu'il était parti, si ce n'était l'expression sur le visage du Fondateur, et se rassit à sa place.

- Nous pouvons reprendre, dit Wood.
- Très bien, dit le Premier Consul. Donc, ajouta-t-il en se tournant vers Neustadt, qu'étiez-vous en train de dire ?
- Euh..., hésita celui-ci, je suppose que vous voulez savoir ce que j'ai pu dire à ces personnes pour qu'elles acceptent de me suivre ?
- En effet, répondit le Premier Consul. Mais tout d'abord, j'imagine que vous souhaiteriez connaître un peu plus précisément la teneur des évènements de la nuit et pourquoi vous avez été battu ?
- Je..., commença Neustadt hésitant. Je voudrais bien le savoir, oui.
- Dans ce cas, je vais laisser la parole aux intéressés, dit le Premier Consul en se tournant vers Wood et Félix.
- Le début me concernant, commença Wood, je vais donc commencer. Comme vous l'avez remarqué, je fais partie du personnel travaillant entre autre au sein du Dôme du Savoir à la fois comme surveillant des lieux et comme restaurateur des livres. Un jour, alors que j'avais été envoyé cherché un livre que l'on nous avait signalé comme endommagé dans le Dôme, j'ai surpris la conversation que deux personnes tenaient à une table. J'imagine que vous comprenez que l'une d'entre elles était vous-même.

Neustadt acquiesça.

- Ce que vous ne pouviez pas savoir alors que vous teniez votre discussion pour essayer de faire en sorte que la personne avec qui vous discutiez vous rejoigne dans votre lutte, c'est que je fais partie d'un groupe de personnes chargées de la surveillance et de la sécurité proche du Temple.
« Je suis donc retourné d'où je venais pour avertir qu'une révolte - ou quoi que ce fût - était en route.
- Nous avions reçu le message, continua Félix, malheureusement pour une surveillance active d'une personne, nous avons besoin de son nom, ce que l'examen préliminaire apporté par Wood à votre égard ne contenait pas. Nous avons donc envoyé un autre de nos membres afin de réussir à espionner la fin de votre conversation pour connaître votre nom. Ce que nous avons obtenu. Cela se passait il y a trois semaines.
- Oui, dit Neustadt, je vois à peu près. J'ai passé très longtemps dans le Dôme à chercher des gens pour me rejoindre.
- Depuis, à l'aide de -
- Toujours aussi mauvais votre café, dit soudain la voix de AxeMan depuis les murs du Temple.
- Donc, reprit Félix avec un large sourire en se retenant avec peine de rire alors que le Fondateur quittait la pièce avec une intense expression de colère sur le visage, depuis, à l'aide du Mur des Ecoutes du Temple, dont vous venez de tester diverses utilisations, nous avons écouté certaines de vos réunions afin d'avoir le maximum de renseignements sur les actions que vous comptiez entreprendre et nous avons su à peu de choses près combien vous étiez et quand vous comptiez agir.
- Mais, l'interrompit Neustadt, la date n'a été décidé qu'hier. Comment avez-vous pu vous organiser aussi vite ?
- Nous avons différents moyens pour cela, dit Nast alors que le Fondateur revenait dans la salle du Conseil. Depuis une crise ayant eu lieu il y a six ans, les Policiers et les Gardiens du Temple sont en contact étroit pour prévenir les révoltes et les tentatives de renversement du Temple.
- Une crise il y a six ans ? dit Neustadt.
- Une affaire qui a, pour certaines raisons, été cachée au public et qui concernait une tentative du putsch interne. Cette crise a eu des débouchés plus ou moins tragiques et nous faisons tout pour que cela ne se reproduise plus.
- Cela a-t-il un rapport avec cet ancien Consul, Ford, que vous mentionniez tout à l'heure ?
- Oui, répondit le Premier Consul. Maintenant, nous vous avons éclairci sur les évènements du mieux que nous le pouvions, avez-vous d'autres points d'ombre ?
- J'aurais imaginé que c'était vous qui posiez les questions... dit Neustadt.
- Cela viendra, ne vous en faites pas, mais il y a une contrepartie pour vous de toute façon. Alors ?
- Non.
- Bien, dans ce cas, veuillez nous dire ce qui a convaincu tant de personnes de rejoindre votre cause contre nous.
- Les attentats, dit simplement Neustadt.
- Veuillez développer.
- Il me semble que la capitale est touchée par des attentats depuis environ un mois.
- C'est tout à fait exact, dit le Premier Consul en fronçant les sourcils.
- Avez-vous obtenu des résultats par rapport à ces attentats ?
- Nous vous l'aurions fait savoir. Ces attentats sont une crise et toute fin de crise officielle est annoncée aux habitants.
- Êtes-vous sûr de mettre tous les moyens que vous pouvez dans cette enquête ?
- Nous avons mis tous les moyens que nous pouvions pour cela.
- Mais pourtant, vous avez réussi à m'espionner pour tout deviner.
- Parce que nous savions qui était à la base, et donc qui espionner. Nous ne pouvons pas nous permettre d'écouter chez toutes les personnes vivant dans l’Empire, ne serait-ce que d'un point de vue éthique.
- La fin ne justifie-t-elle pas les moyens ?
- Vous rendez-vous compte de ce que cela représenterait ? Si jamais la personne fait ses coups seules, il faudrait écouter des milliers de personnes afin de déterminer ce qu'elles font. Il est en plus probable que chaque personne écoutée soit potentiellement le coupable en train de faire une activité sans aucun rapport. La probabilité que nous le trouvions de cette manière est nulle.
- N'avez-vous pas, tous, dit lentement Neustadt en les regardant successivement dans les yeux, quelque intérêt à ce que le coupable ne soit pas trouvé ?
- Sachez, monsieur Neustadt, intervint le Fondateur d'un ton sec, que l'Empire a été créé grâce à moi à l'origine. Je n'ai aucun intérêt à voir quelqu'un le détruire et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela ne se produise pas.
- Je vous comprends tout à fait, lui accorda Neustadt. C'est un peu comme un enfant, n'est-ce pas ?
- Oui.
- J'ai aussi une fille et je comprends ce que vous devez ressentir à voir quelqu'un tenter de détruire votre œuvre. Et je suis sûr que vous avez tous des arguments pour prouver que vous n'avez rien à voir avec tout ça, mais on trouve sûrement des arguments pour l'autre sens.
- Donc, reprit le Premier Consul, pour résumer, vous avez convaincu ou persuader les gens que nous étions responsables des attentats ?
- Oui.
- Et qu'aviez-vous l'intention de faire une fois le Temple entre vos mains ?
- Vous faire avouer, dit simplement Neustadt.
- Je vois.
- Malheureusement, nous comptions énormément sur l'effet de surprise et plusieurs d'entre nous n'avaient accepté de venir ce soir qu'à cause de cela et elles ont paniqué très vite. Les gens qui me suivaient n'étaient pas formés pour combattre comme le sont vos défenseurs.
- Bien, dit le Premier Consul en hochant la tête. Je pense que nous avons fait le tour de la question. Avez-vous encore des questions ? ajouta-t-il en regardant les quatre personnes à sa gauche et à sa droite.
- Oui, dit le Fondateur. Si on vous laissait en liberté, seriez-vous prêt à recommencer ce que vous avez tenté de faire ?
- Oui, sans aucun doute.
- Je n'ai plus de question.
- Aviez-vous l'intention de tuer quelqu'un ? demanda Wood.
- Non.
- Dans ce cas, pourquoi amener autant de monde ?
- Je me doutais que des personnes défendraient le Temple et il me fallait des gens avec me battre contre elles.
- Ce sera tout pour moi, déclara Wood.
- D'autres questions ? demanda le Premier Consul en regardant le reste de la table. Dans ce cas, vous voici devant un choix monsieur Neustadt.
- C'est-à-dire ?
- Toute personne faisant partie d'une rébellion vaincue - excusez le terme - peut choisir la manière dont il repart, sachant qu'aucune ne vous permettra de raconter ce que vous savez autour de vous.
- Je vois.
- Nous vous laissons le choix entre subir un sortilège d'amnésie pour vous faire oublier ce qu'il s'est passé ce soir, ajouté à un sort de modification de souvenirs afin d'être sûr que les souvenirs liés à votre tentative actuelle de révolte soit étouffés.
- Et l'autre solution ?
- Vous pouvez également faire un Serment Inviolable par lequel vous vous engagez à ne pas chercher à divulguer ce que vous avez appris ce soir, à ne plus chercher à mener une révolte contre le Temple et à ne pas chercher à discuter, à part avec un des nous cinq, de tout ce qui est lié à cette affaire.
- Je vois, dit Neustadt.
- Vous comprenez, j'espère, pourquoi nous cherchons à faire en sorte que les révoltes ne se reproduisent plus. Les deux méthodes ont leurs inconvénients. La première vous fait perdre ce que vous avez vécu dernièrement et la seconde risque, au moyen d'un mauvais réflexe, de vous faire mourir un peu tout le temps, mais vous gardez tout ce que vous savez.
- Je serais d'avis de lui effacer la mémoire, intervint le Fondateur.
- Et pourquoi cela ? demanda le Premier Consul.
- Il connait tout nos secrets et il semble déterminé. Il trouvera sûrement un moyen de contourner un éventuel Serment Inviolable. Ou alors il trouvera un autre moyen de lancer une armée sur le temple.

Il y eut un débat entre le Premier Consul et le Fondateur, le premier étant pour laisser le choix à Neustadt et le second étant pour la prévention en appliquant un sort d'amnésie à Neustadt. Finalement, ce fut le Fondateur qui gagna et il fut décidé que Neustadt serait soumis à un sortilège d'Amnésie, après quoi les six personnes sortirent de la salle du Conseil et se dirigèrent vers l'entrée du Temple et ils sortirent tous.
Devant le Temple, deux groupes de personnes étaient formés, chacun encadré par la moitié des effectifs des Policiers et des Gardiens. Wood s'approcha de Bill.

- Ils sont regroupés par choix ? lui demanda-t-il.
- Oui. On les a interrogés rapidement et ceux qui voulaient témoigner ont été entendus rapidement.
- Très bien. Je suppose que ce groupe-là regroupe ceux qui sont volontaires pour le serment inviolable ? demanda Wood en indiquant un groupe qui ne devait contenir qu'un dixième des insurgés.
- Oui, ils sont au courant des risques encourus.
- Merci, dit Wood en lui souriant. Dans ce cas, il faut passer aux déclarations d'usage. Félix, ajouta-t-il en se tournant vers celui-ci, c'est à toi.
- Bon, commença Félix à l’adresse des personnes regroupées. Je sais que tout ce qui va suivre, vous y avez consenti contre votre gré, je vais donc faire une dernière mise au point. Ceux qui sont à ma gauche, vous avez choisi que tous vos souvenirs de ce soir allaient être effacés et que vos souvenirs allaient être modifiés afin de ne pas avoir à aller trop loin dans l'effacement pour éviter que vous ne tentiez à nouveau le même coup. Ceux qui sont à ma droite, vous avez choisi de conservé vos souvenirs, mais allez faire le Serment Inviolable de ne pas en parler à qui que ce soit, mis à part, si vous le souhaitez, à l'un de nous cinq.

Félix fit un geste pour se montrer lui, Wood, Nast, le Premier Consul et le Fondateur.

- Tout le monde est bien conscient de cela ? demanda Félix. Très bien. Nous commencerons, pour moins de risques pour ceux qui feront un serment inviolable, par les sorts d'amnésie. Dans ce cas, il est temps de finir d'écrire les évènements de la nuit. Mesdames et messieurs, merci pour votre participation. 

Félix resta sur place avec Wood alors que les Policiers et les Gardiens, à l'exception de cinq personnes pour garder l'autre groupe, se dirigeaient vers le plus grand des deux groupes pour commencer à lancer des sorts d'amnésie.

- Vivement que tout ça soit fini, soupira Félix.
- Ouais, confirma Wood. Avec les attentats, on avait bien besoin d'une révolte pour nous occuper encore plus.
- D'ailleurs, dit la voix de AxeMan qui venait de sortir du Temple et qui se stabilisait pour l'atterrissage, vous pourriez m'en dire plus là-dessus ?
- On ne sait pas grand-chose, justement, répondit Wood. La première fois, il y a eu une explosion violente dans une maison, aucun survivant. On a pensé à un accident. Seulement, quelques jours plus tard, une autre maison a volé en éclat.
- Et depuis un mois, on a une à deux fois par semaine des maisons qui explosent, continua Félix. Jamais aucun survivant, jamais aucun témoin de personne bizarre venant sur place. Il est tout à fait possible qu'il possède une cape d'invisibilité et il nous serait très difficile de le repérer. Et le fait que l'on ne connaisse pas le responsable et que l'on ne dispose pas de la moindre piste n'arrange pas nos affaires.
- Je vois, dit AxeMan.
- Et c'est loin d'être beau à voir, continua Félix d'un ton sombre. Peut-être une des pires choses qui soient arrivées à l'Empire.

Ils regardèrent tous les trois les Policiers passer entre les rangs des insurgés en lançant des sorts d'Amnésie et, à chaque sort lancé, la personne était raccompagnée jusqu'au chemin du Dôme. Puis quand ils eurent terminés avec le premier groupe, chaque policier s'agenouilla devant un des insurgés tandis qu'un Gardien faisait le témoin du serment.

- Combien y'a-t-il de perte dans les gens qui font le serment inviolable ? demanda AxeMan.
- Pour l'instant, zéro, répondit Félix.
- Et j'espère vraiment qu'on en restera là, ajouta Wood alors que le dernier serment inviolable était lancé.

1 commentaire:

Tocsin a dit…

"Fin de la révolte, interrogatoire de Neustadt. J’en profite pour faire une présentation rapide du rôle des Gardiens dans l’Empire, de la justice dans certains cas."

Bonne lecture,

Tocsin