samedi 18 juillet 2009

GdO 2 - Sombre situation

Chapitre 3

Sombre situation

Les derniers insurgés s'en allaient en jetant un regard derrière eux vers l'entrée du Temple devant lequel se tenaient encore Wood, Félix et AxeMan. A cette distance, ils ne pouvaient pas entendre ce que les trois hommes se disaient, mais ils pouvaient apercevoir la mine sombre de deux d'entre eux et la mine perplexe du troisième homme. Ils apercevaient aussi deux hommes, un en robe blanche et un en robe écarlate s'approcher d'eux.

- Et vous n'avez réellement aucune information sur la personne à la base ces attentats ? demandait AxeMan en haussant les sourcils.
- Si c'était le cas, intervint le Premier Consul, nous l'aurions déjà retrouvé, arrêté et chassé de l'Empire. Tu n'es pas sans savoir que l'étape la plus difficile est l'identification avec les moyens dont nous disposons.
- Et ce n'est pas vraiment comme si on ne t'avait pas mâcher le travail, il y a six ans, dit le Fondateur qui, pour la première fois de la nuit, semblait relativement calme.
- C'est-à-dire ? demanda AxeMan.
- Eh bien, je t'avais fourni les noms des principaux membres de la Milice, donc l'identification des autres partait sur de meilleures bases que pour nous en ce moment.
- Vous n'avez donc aucune base ?
- Mis à part que cette personne semble vouloir détruire l'Empire, non, répondit le Fondateur.
- Et après tout, ça ne s'écrit pas sur le visage des gens, ajouta Wood. Ford était loin de dire qu'il voulait renverser le Temple.
- Une personne voulant détruire l'Empire ? dit AxeMan à mi-voix. Et Tolmok, où en est-il ? Il me paraît avoir un bon profil, ne serait-ce que pour vouloir mettre le chaos.
- C'est une des premières personnes à qui nous avons pensée, répondit le Premier Consul. Cependant, nous l'avons gardé sous surveillance pendant près d'une semaine et il était chez lui durant l'un des attentats, donc nous avons abandonné sa piste.
- Des restants de la Milice cherchant à se venger, peut-être ? suggéra AxeMan.
- Je ne pense pas, dit Félix. Ford est mort, la majorité a été exilée et les rares qui restent dans l'Empire ne se souviennent plus de ce qu'il s'est passé.
- Si l'on excepte le Saigneur dont on ignore ce qu'il est devenu, intervint Wood. Il avait déjà disparu avant la fin.
- Je ne sais pas s'il reviendrait, dit le Premier Consul. Je pense que les gens se souviennent de lui et il n'était pas trop apprécié.
- Et donc, vous ne pouvez rien faire ? demanda AxeMan.
- Pour l'instant, notre seule possibilité est d'attendre que le coupable se tue en accomplissant son sort, dit le Premier Consul. Ou alors, que quelqu'un vienne témoigner. Un témoin, un survivant, quelqu'un, je ne sais pas...
- Mais cela n'est pas encore arrivé, dit le Fondateur. Et s'il continue à se montrer aussi doué dans ce qu'il fait, on risque de ne jamais réussir à l'attraper. Et je pense que ça vaudra mieux pour lui, ajouta-t-il à mi-voix.
- Et si on l'attrape, ça vaudra mieux pour nous, dit le Premier Consul. Plus vite on l'a, plus vite on sera débarrassé de ce poids supplémentaire sur nos épaules. Des gens qui vont jusqu'à nous accuser d'être les responsables des attentats car on n'arrive pas à mettre la main sur le responsable.
- Vous avez essayé des prior incantatem massifs ? demanda AxeMan.
- Oui, répondit le Premier Consul d'un ton las. Nous avons demandé la baguette de tous ceux qui acceptaient de se prêter à l'opération afin d'une vérification rapide au commissariat. Aucun résultat, ajouta-t-il alors que le vent commençait à souffler, ramenant des brasses de feuilles mortes dans leur direction.
- Naturellement, tout le monde ne s'est pas présenté, dit le Fondateur. Certaines personnes refuseront toujours d'aider de manière passive ou active lors d'une enquête et se complairont à dire que la Police est incapable de faire son travail tout en refusant de l'aider.
- Oui, confirma le Premier Consul. C'en est apeurant par moment. Mais bon... maintenant que nous en avons terminé avec la révolte, il faut recommencer à s'occuper de ça.
- Le meneur vous a accusé d'être à l'origine des attentats, si j'ai bien compris ? demanda AxeMan.
- Oui, répondit Félix. Il ne l'a pas dit aussi clairement, mais l'idée est là.
- Et...

A ce moment, Nast, qui avait accompagné les insurgés en bas du plateau venait de réapparaitre au niveau sur le chemin, à la sortie du bois entourant le Temple. Le Fondateur quitta le groupe afin d'aller rejoindre son neveu avec qui il commença à parler tandis qu'AxeMan reprenait sa phrase.

- Et comment aurait-il prouvé que vous étiez responsables ? demanda-t-il.
- Je ne sais pas, admit Félix. Il devait s'attendre à ce que les attentats s'arrêtent juste après nous avoir capturés. Je pense que ça lui aurait suffi.
- A moins que..., commença AxeMan à voix basse.
- A moins que quoi ? demanda Wood.
- A moins qu'il ne sache avant même d'attaquer que les attentats s'arrêteraient, dit AxeMan en fronçant les sourcils.
- Tu veux dire qu'il était sûr de ce qu'il avançait ? demanda Félix.
- Je pense plutôt, dit Wood, qu'il veut dire que le meneur savait que les attentats s'arrêteraient car il en était à l'origine. 
- C'est ça, confirma AxeMan. Peut-être a-t-il cherché à détourner l'attention...
- ... ou alors, intervint le Premier Consul, il fait les attentats, accuse les Consuls, marche sur le Temple et, ô miracle, les attentats s'arrêtent tout seul, comme preuve du bien-fondé de son action.
- Dans ce cas, dit Félix, je n'aurais pas vu un tel manipulateur depuis Tolmok. Et pourtant, il avait du niveau.
- Je ne sais pas si c'est vérifié, dit le Premier Consul, mais c'est possible. Malheureusement, le seul moyen de vérifier, c'est d'attendre de voir si un nouvel attentat se produit. Tout en continuant notre enquête, ça va de soi.
- Bon, interrompit le Fondateur qui était revenu à proximité du groupe, accompagné de Nast. Nast vient de me rapporter que tous les insurgés avaient été raccompagnés en bas du plateau.
- Oui, confirma son neveu. Nous avons fait suivant la routine, on a séparé les amnésiques afin d'éviter qu'ils ne soupçonnent quelque chose trop rapidement à être en si grand nombre, et les autres ont été raccompagnés. Normalement, on a fini notre nuit.
- Et ce n'est pas un mal, dit Félix en s’étirant. Les journées chargées comme celle-ci me porteraient presque sur les nerfs.
- Il nous reste un détail à régler, dit le Premier Consul. Je propose d'aller directement à votre quartier-général, ajouta-t-il à l'adresse de Wood et Félix, ça évitera de retourner dans le Temple. On se lasse un peu de ces effets "douche écossaise".

Le groupe partit le long du chemin, allant contre le vent qui soufflait désormais assez fort, faisant claquer les capes des Gardiens et des Consuls et voler les feuilles mortes autour d'eux. Le temps annonçait un orage qui se devait de succéder celui qui venait de se produire en ville. Après le bois, ce fut la rue interdite qu’ils durent traverser sous des rafales de plus en plus violentes faisant claquer les volets dégondés des anciennes maisons de bois bordant la route dans un vacarme qui ressemblait à celui des revenants de ces demeures trainant des chaînes derrières eux.
Ils attinrent le bâtiment qu'ils rejoignaient alors qu'un éclair pouvait être aperçu, se détachant nettement à l'horizon, suivi peu de temps après par un tonnerre assourdissant, mais ne purent éviter les premières gouttes de l'averse qui commença à tomber. La porte se referma sur un nouvel éclair et ils se dirigèrent vers la salle de détente dans laquelle ils trouvèrent trois des cinq Gardiens : Bill, Luce et Antoine, qui semblaient fêter la victoire du soir.

- Hé, cria Bill en voyant le groupe rentrer dans la salle, même les Consuls sont venus. Venez, allez, il faut fêter ça.
- On viendra dans un instant, Bill, dit le Premier Consul. On a quelques petites choses à régler.
- Ed et Cécile ne sont pas avec vous ? demanda Félix.
- Non, répondit Antoine avec un sourire en coin, ils sont partis fêter ça à leur manière chez eux.
- Très bien, dit le Premier Consul en s'asseyant à une table. Bon, maintenant, AxeMan, parlons de ce que nous te devons.
- Ah, dit AxeMan en s'asseyant également, imitant les autres. Eh bien, vous me devez en grande partie la victoire de ce soir, ajouta-t-il simplement.
- Et nous ne sommes pas prêts de l'oublier. Que souhaites-tu pour tes services rendus ? J'ai tendance à penser que l'argent n'est pas ce qui t'intéresserait le plus, je me trompe ?
- Non, en effet, répondit AxeMan. Je trouve que la moindre des choses serait de m'autoriser à revenir dans l'Empire.
- Je le pense aussi, dit le Premier Consul. Fondateur ?
- Eh bien, commença lentement celui-ci, les meurtres commis restent accomplis car nul ne peut inverser la mort, et je pense que, si les familles étaient au courant, elles insisteraient pour que tu ne reviennes jamais dans l'Empire. Cependant, sans toi, nous serions dans de mauvais draps... et tu as réussi à te contenir tout à l'heure pour ne tuer personne, ce qui évite de grandes complications...
- Ce n'est pas comme si j'avais des pulsions qui me poussaient à vouloir tuer, dit AxeMan.
- Quoi qu'il en soit, je pense qu'il ne serait que justice que tu sois à nouveau accepté dans l'Empire, conclut le Fondateur.
- Par contre, continua le Premier Consul, il me semble, si je t'ai bien saisi, que tu recherches un défi à ta hauteur, n'est-ce pas ?
- On peut voir les choses comme ça, oui, acquiesça AxeMan.
- Qu'as-tu en tête exactement ? demanda le Fondateur au Premier Consul en fronçant les sourcils.
- Eh bien, au vue de ce que tu as fait ce soir, peut-être serait-il bon que tu rejoignes notre Conseil d'urgence.
- Et en quoi est-ce un défi ? demanda AxeMan tandis que le Fondateur semblait interloqué par la proposition du Premier Consul.
- A cause de ce que cela peut impliquer, dit le Premier Consul. Tu te placerais, entre autre, à la tête de toutes les affaires urgentes de l'Empire avec nous, en ce moment ce serait sur l'affaire des attentats et ce ne sera pas de tout repos.
- Ce qu'il a fait ce soir suffirait à ce que tu veuilles le prendre avec le Conseil des Cinq ? demanda le Fondateur d'un ton surpris. 
- Oui, il a des talents indéniables et il pourrait nous aider plus que ce qu'il vient de faire.
- Il a montré des talents de stratège et de combattant ce soir, pas d'enquêteur. Et c'est de ce dernier dont nous aurions besoin.
- Il a pourtant enquêté sur la Milice il y a six ans, objecta le Premier Consul.
- Il a surtout surveillé la Milice, il connaissait déjà l'identité de deux d'entre eux, ça lui donnait une base solide.
- J'ai identifié le reste des membres de la Milice sans autre aide que le mur de l'Ecoute, intervint AxeMan. J'ai également identifié leurs lieux de rendez-vous, j'ai réussi à déterminer des lieux où ils prévoyaient d'attaquer les gens afin d'éviter que cela ne se produise. Mais à par ça, je n'ai pas fait grand-chose dans cette enquête, je dois le reconnaître.

Le Fondateur ne répondit pas, mais continua de froncer les sourcils. Apparemment, il était prêt à accueillir AxeMan dans l'Empire, mais le fait de l'accepter à nouveau comme quelqu'un d'entièrement dénué des crimes qu'il avait commis lui semblait dur.

- Si une telle proposition t'était faite, repris le Premier Consul en direction de AxeMan, accepterais-tu ?
- Quel est le défi, là-dedans ? redemanda AxeMan. Enquêter n'a rien du défi que je cherche.
- J'imagine très bien, dit le Premier Consul. Mais j'ai tendance à penser que le coupable est quelqu'un qui, si on le découvre, ne se laissera pas capturer si facilement que ça. Peut-être tentera-t-il de se faire exploser avant son arrestation s'il voit que nous nous rapprochons de lui.
- Je ne sais pas, dit AxeMan à mi-voix. D'après ce que vous avez décrit, cette personne me semble plutôt être un lâche et elle ne me semble poser aucun grand défi en cas de capture. Il opère dans l'ombre et anonymement. De la première approche que j'en fais, il me semble être quelqu'un qui a peur d'être pris.
- Vraiment ? dit le Fondateur. Je ne pense pas que quiconque souhaiterait être capturé, donc ce dernier point était facilement trouvable.
- Peut-être, dit AxeMan. Mais notre homme, ou notre femme, agit simplement. Sans rien d'autre autour. Sans s'identifier. Pourtant, les révoltes ont toujours un leader qui se démarque facilement. Lui, non.
- Il se doute peut-être que s'il s'identifiait, il serait facilement trouvable, suggéra le Fondateur.
- Il pourrait se donner un faux nom, je ne sais pas. Quelque chose que le mur ne puisse pas localiser.
- En effet, admit le Fondateur.
- Mais il agit, simplement, continua AxeMan. Sans revendication, sans rien. Pourquoi ?
- Personne n'en sait rien, dit Wood. A part le coupable lui-même, je pense.
- Je ne vois qu'une seule solution qui expliquerait ça, dit AxeMan. La destruction pour le plaisir de la destruction. Et très franchement, j'ai très envie de savoir pourquoi quelqu'un ferait ça. Même Ford et sa Milice étaient plus civilisés.
- Cela veut-il dire que tu acceptes ? demanda le Premier Consul.
- Eh bien, oui, je pense, confirma AxeMan.
- As-tu un endroit pour loger ? demanda le Fondateur.
- Eh bien, si vous n'avez pas vendu la maison où j'habitais après que j'ai quitté les Gardiens, oui.
- Ne préfèrerais-tu pas revenir habiter dans ton ancienne maison, celle où tu vivais pendant que tu étais un Gardien ?
- Cela signifie-t-il que vous l'avez vendue ?
- Ca ne répond pas à la question.
- Eh bien, si cela signifie un logement gratuit, ça pourrait m'intéresser, oui.
- Eh bien dans ce cas, la maison est à toi.
- Mais pourquoi insister à ce point ? demanda AxeMan en haussant les sourcils.
- Pour des raisons pratiques, dit le Fondateur. Il faut que nous soyons tous proche les uns des autres en cas de réunion dans l'urgence. Dans ces cas-là, plus nous nous réunissons rapidement, mieux cela vaut.
- Logique, concéda AxeMan.
- Bon, dit le Premier Consul en se levant, eh bien, vu que tout cela est réglé, je pense que nous pouvons clore cette nuit. Demain, tu iras avec Wood sur les sites des différents attentats et il t'expliquera sur place de quoi il retourne, plus en détail que ce que nous avons fait pour l'instant.
- Et si jamais il y a des points qui restent dans l'ombre après tout ça, dit Nast en se levant également, n'hésite pas à passer au commissariat. Je te fournirai tous les détails qui te manqueraient.
- Très bien, dit AxeMan.
- Et je pense que l'on fera un point demain soir, dit le Fondateur en se dirigeant vers la porte, suivi du Premier Consul et de Nast. Donc, rendez-vous demain soir devant le Temple.
- D'accord, dirent Wood, Félix et AxeMan ensemble.
- Bonne nuit, dit le Premier Consul.

Les trois hommes sortirent de la salle alors qu'un éclair illuminait la fenêtre et le bruit de la fermeture de la porte fut étouffé par le tonnerre qui suivit.

- Ils ne chôment jamais ? demanda AxeMan.
- Pas en ce moment, non, confirma Wood.
- Mais ils sont largement moins stressés que ces derniers jours, maintenant que cette histoire de révolte est terminée.
- Ils auraient mieux fait de rester avec nous pour terminer la nuit, soupira AxeMan en attirant une bouteille de bièraubeurre et en se levant. Ils ont dû oublier que des festivités avaient lieu.

Wood et Félix se levèrent alors que AxeMan se dirigeait vers l'endroit où Bill, Luce et Antoine fêtaient la victoire et ils les rejoignirent alors que AxeMan engageait la conversation avec les trois Gardiens.

- ... et quand avez-vous été recruté ? demandait AxeMan au groupe.
- Il y a un peu moins de six ans, pour ma part, répondit Bill. En remplacement de Gardiens qui étaient partis à cette époque. Toi, ce Bones et Whyte, je crois. J'ai été recruté en même temps qu'Ed.
- Ed ? demanda AxeMan en se tournant vers Antoine, croyant sûrement qu'il s'agissait de lui.
- Non, Ed est avec Cécile, chez eux.
- Il y a un couple parmi les Gardiens ? dit AxeMan en se tournant vers Wood et Félix qui avaient chacun récupéré une bouteille de bièraubeurre entre-temps.
- Oui, répondit Wood. Cécile a été recrutée par Ed, justement, il y a environ deux ans. Entre autre pour les sentiments qu'il y avait entre eux. Mais elle n'en reste pas moins une excellente Gardienne.
- D'accord, je vois, dit AxeMan. Et donc, tu as été recruté quand ? demanda AxeMan à Antoine.
- Il y a six mois, dit Antoine en souriant. Je suis le dernier arrivé.
- Et... ? commença AxeMan en se tournant vers Luce.
- Il y a tout juste trois ans, répondit celle-ci.
- Je suppose que vous ne vous attendiez pas à quelque chose dans ce genre, quand vous avez été recruté.
- En fait, on se doutait chacun d'une partie de la vérité derrière ces "chargés d'entretien", dit Bill. Et c'est en partie à cause de cela que le travail nous a été proposé. 
- Oui, confirma Luce. J'ai personnellement demandé à Wood de m'expliquer pourquoi il se trouvait là quand je me suis retrouvé au milieu d'une embuscade de voleurs dans la ruelle de la Magie Noire du quartier marchand. Et surtout si le fait d'apparaître vêtu d'une cape noire et d'arrêter les voleurs était le deuxième emploi des "chargés d'entretien". Le surlendemain, je faisais partie de ces fameux "chargés d'entretien".
- Un scénario que j'avais déjà vécu, dit Wood, mais de l'autre côté. Dans la majorité des cas, ça s'est passé comme ça. J'ai recruté Ed et Luce de cette manière.
- J'ai été recruté de la même manière, ou presque, mais par Félix, indiqua Bill. Et j'ai recruté Antoine.
- Et Ed a recruté Cécile, dit Antoine en souriant.
- Mais nous avons subi une perte, indiqua Luce. Lors de la précédente révolte, il y a un peu plus de six mois. On a perdu Leanne.
- Perdu ? s'étonna AxeMan. De quelle manière ?
- Elle... eh bien elle avait une tactique à chaque fois qui était de mené un petit groupe de Policiers avec elle pour prendre les adversaires à revers. Malheureusement, cette fois-là, elle s'est également fait prendre à revers. Quelques membres du groupe étaient restés en arrière et... ce n'était pas des tendres. Un seul sort de déflagration a suffi et Leanne, ainsi que les quatre Policiers l'accompagnant sont morts.
- Et les responsables... ?
- Ont été exilés définitivement de l'Empire, répondit Bill, avec un serment inviolable effectué et un effacement de mémoire. Je crois que c'est la pire peine ayant jamais été prononcée contre quelqu'un.
- Désormais les membres du groupe qui ont jeté le sort sont des morts en sursis sans même le savoir, dit Wood. Parleraient-ils une seule fois de ce soir-là, même s'ils ne savaient pas de quoi il retournait, ils mourraient.
- Ca fait combien de personnes ? demanda AxeMan.
- Trois, répondit Félix. Et d'après nos rapports, au moins deux sont déjà morts.
- Un châtiment brutal, dit Wood.
- Et les autres insurgés de l'époque ? Qu'ont-ils dit ? demanda AxeMan.
- Ils ne souhaitaient pas que le sang coule, dit Luce. Comme la plupart d'entre eux, d'ailleurs. Le meneur a condamné leur action, même s'il a trouvé la peine infligée trop forte.
- Dites, intervint Antoine, on pourrait parler de choses plus joyeuses. On est censés fêter notre victoire.

Ils se séparèrent tous quelques heures plus tard, alors que l'orage extérieur tonnait encore. Wood rejoint sa maison afin de récupérer d'une journée qui avait été harassante malgré quelques points positifs tels que le retour de AxeMan et le fait que la révolte avait été vaincue.
Il fut réveillé quelques heures plus tard par des coups sourds. Le coup de tonnerre qui suivit lui fit imaginé qu'il avait rêvé mais les coups continuèrent et il descendit de son lit, mit une robe de chambre et descendit l'étage afin d'aller ouvrir à la personne qui frappait à sa porte. Il trouva le Premier Consul sur le pas de la porte, détrempé à cause de l'averse, un air sombre sur le visage.

- Ah, Wood, enfin, dit le Premier Consul. Désolé de te réveiller si tôt, mais il y a une nouvelle fois urgence.
- Encore un attentat ? demanda Wood d'une voix ensommeillée.
- Oui, confirma le Premier Consul. Dans le quartier-nord.
- Elle a quelque chose de spéciale ?
- Il semblerait que l'explosion ait été plus forte que d'habitude. Trois maisons ont été détruites.
- Très bien. Je m'habille et j'arrive. Quelle heure est-il ?
- Six heures.
- Le responsable de tout ceci ne respecte vraiment rien. Il ne pourrait pas dormir, comme tout le monde ?


1 commentaire:

Tocsin a dit…

Rien à dire sur mes propres notes aujourd'hui.

Autre point à signaler, j'avais oublier de mettre à jour le bloc des chapitres à droite la dernière fois.

Bonne lecture,

Tocsin