mercredi 29 juillet 2009

GdO 2 - La pire chose qui soit arrivée à l'Empire

Chapitre 4

La pire chose qui soit arrivée à l'Empire

Wood fut le premier à s'installer dans la Salle de Détente du Quartier-Général des Gardiens, comme il le faisait à chaque fois qu'il y avait un attentat, afin d'attendre le restant du 'Conseil des cinq'. Il alla se servir une tasse de café noir afin de pouvoir tenir durant les prochaines heures après avoir dormi à peine deux heures dans la nuit et surtout afin d'avoir quelque chose à faire.
Certes, six heures était l'heure à laquelle il était habitué à être réveillé quand il y avait un attentat, mais il risquait de ne jamais s'y faire, et moins à l'horaire qu'à ce que cela voulait dire quant à ce qu'il allait devoir faire.
Lors de la première explosion, les Gardiens n'avaient pas été envoyés sur place, car à l'époque on ignorait toute l'ampleur qu'allait prendre l'évènement et seuls les Policiers avaient été dépêchés sur le site de l'explosion. Rien n'avait été découvert sur place sauf des corps calcinés et déchiquetés. Aucun mouvement suspect n'avait été rapporté par les habitants du voisinage, aucun témoignage portant sur la possible présence d'une autre personne sur les lieux et il avait été conclu à un accident, même si la Police avait gardé un bureau ouvert pour toute déposition relative à l'évènement.
Trois jours plus tard, une autre maison explosait et de nouveau seule la Police fut envoyée sur place et tout était semblable à la fois précédente explosion : aucune trace montrant la présence de quelqu'un d'autre, aucun témoignage, aucun survivant. Cependant, Nast avait demandé le soir même une réunion d'urgence du Conseil des cinq pour leur faire part de ses soupçons quant au fait qu'il trouvait deux explosions suspectes dans la même semaine et que tout semblait s'être produit de la même manière. Il expliqua qu'il considérait que si le doute aurait été permis si la deuxième explosion n'avait pas eu lieu, il considérait à présent que la probabilité d'avoir à faire à des accidents était faible. Suite à cette réunion, il fut décidé que le Conseil des cinq se chargerait personnellement de cette affaire étant donné les moyens supérieurs dont il disposait.
Et quatre jours plus tard, Wood fut réveillé vers six heures du matin pour se rendre sur le site d'une nouvelle explosion qui fut désignée désormais sous le terme d'attentat et il était convaincu qu'il se souviendrait jusqu'à la fin de sa vie de ce qu'il découvrit ce matin-là et il y pensait à chaque fois qu'il était réveillé le matin pour des raisons similaires.
La vision de la maison, ouverte, béante qui laissait, rien qu'à cela, présager de la violence de l'explosion. Le toit de la maison encore intact mais la façade détruite et désormais inexistante sur laquelle quelques flammèches dansaient encore sur les poutres calcinées qui dépassaient. La fumée qui s'en échappait. Il avait été prêt à ce qu'il s'attendait à voir, mais le fait de le voir est tout autre que celui de s'y préparer. D'après les registres de la capitale, la maison était le logement d'une famille de quatre personnes et ils ne déduisirent que tous étaient morts que quand ils découvrirent un septième bras, écrasé sous un pan effondré de plafond.
S'il se souvenait de la présence de personne d'un grand nombre de personnes devant la maison quand il était arrivé sur place, il n'arrivait pas à se souvenir de leur présence à sa sortie. Tout ce qui suivit la découverte du corps, qu'ils considérèrent être celui du père, déchiquetés par la violence de l'explosion : un torse ouvert rattaché à une unique jambe et un morceau de mâchoire inférieure, restait flou dans l'esprit de Wood. Il se souvenait être sorti et ce qu'il savait ensuite était qu'il était assis devant une tasse de café dans la Salle de Détente du Quartier Général à côté de Félix qui semblait être dans un état semblable au sien.
Ils avaient fini tant bien que mal par s'habituer à voir cela à force de voir toujours des scènes semblables, mais ils espéraient au plus profond d'eux-mêmes à chaque fois que l'attentat suivant serait celui qui permettrait d'identifier le coupable et de mettre un terme à tout cela.
Un bruit de pas dans le Salle de Détente. Wood sortit de ses pensées et vit Félix entrer avec une mine sombre et sut qu'il pensait à la même chose que lui : ils avaient espéré la veille que les attentats n'auraient plus lieu, que le meneur avait été le responsable derrière les attentats. Mais il semblait que cet espoir ait été vain et que le vrai coupable courait encore, quelque part en ville... ou ailleurs.

- Encore une mauvaise journée qui s'annonce, dit Félix en s'asseyant à la table de Wood.
- Ouais, répondit Wood en levant à peine les yeux de sa tasse encore pleine. Trois maisons. Ca fait combien de morts, ça ? ajouta-t-il, sa voix s'élevant en une sorte de colère. Combien de temps cela va-t-il durer ? Il... Il considère vraiment la vie si mal que ça ?
- Je ne sais pas, dit Félix à mi-voix en hochant la tête. Je ne sais pas.
- C'est même sûr, dit le Fondateur qui venait de rentrer dans la salle et qui paraissait également exténué. Et cela durera jusqu'à ce qu'on lui mette la main dessus. Et il aura intérêt à avoir une très très bonne excuse.
- Un "je suis désolé, je ne l'ai pas fait exprès" ne suffira sans doute pas, dit Félix alors que le Fondateur s'asseyait à la table.
- Je ne sais même pas si je le laisserais parler si je le voyais là, devant moi, dit Wood en regardant intensément sa tasse. Je ne sais même pas comment je réagirais.
- Personne ne le sait, dit le Fondateur. Est-ce que je lui donnerais une chance de s'expliquer ? Et d'ailleurs, qui sait comment lui réagirait ? Aurait-il envie de s'expliquer ?
- Je suppose que oui, dit AxeMan en entrant dans la pièce. S'il détruit petit à petit la capitale, et donc l'Empire, il doit forcément avoir une raison. Et il voudra certainement la révéler, histoire que l'on se sente coupable de tout ça, avant d'aller dans la tombe.
- Parce que tu connais une raison valable qui expliquerait que quelqu'un puisse se mettre à tuer à ce point-là ? demanda Wood sans lever les yeux de sa tasse. Une raison qui fasse oublier à ce point son humanité à quelqu'un ?
- Je... non, je ne crois pas, dit AxeMan en restant debout à côté de la table. Il y a bien eu des cas de mages noirs accomplissant des attentats à droite et à gauche pour leur plaisir personnel, mais même eux revendiquaient ces attentats.
- Des mages noirs..., dit Félix. Comme si on avait besoin de ça...

Ils restèrent autour de la table sans rien dire pendant plusieurs minutes, plongés dans leurs pensées. Ce silence fut brisé par l'arrivée de Nast suivi de près par le Premier Consul. Ils allèrent se servir une tasse de café noir pour passer la fatigue due à la nuit qui était encore gravée sur le visage de chacun. Une fois leurs cafés servis, le Premier Consul et Nast allèrent s'asseoir avec les autres.

- Une très mauvaise journée en perspective, dit le Premier Consul sans autre préambule. D'après nos rapports préliminaires, trois maisons ont été détruites dans l'explosion, ce qui laisse supposer beaucoup de choses quant à la puissance du sort utilisé.
- Et aussi quant à ce que l'on risque d'y découvrir, dit Wood à mi-voix en fixant sa tasse toujours pleine.
- Oui, dit sombrement le Premier Consul, aussi.
- Le premier rapport de la Police indique une grande explosion dans le rue du Saule Cogneur vers six heures moins dix ce matin, dit Nast. Conformément aux règles, la fouille n'a pas été effectuée avec trop de minutie afin de conserver les lieux dans l'état où ils ont été découverts avant votre arrivée. Pour l'instant, aucun témoignage particulièrement intéressant n'a été repéré.
- Bon, dit le Premier Consul. Je pense que vous connaissez vos occupations pour la journée. Avec cependant un petit changement. Félix, tu mèneras la fouille de la maison avec Wood et ton poste habituel sera pris en charge par AxeMan. AxeMan, tu t'occuperas de l'interrogatoire des personnes qui seront massées autour du lieu de l'attentat. Ce serait bien le diable si personne n'avait la moindre information intéressante à nous transmettre. Même si cela a été le cas toutes les fois précédentes, ajouta-t-il à mi-voix. Nast, tu t'occuperas de la fouille du quartier avec quelques Policiers. Il faut absolument en laisser au commissariat, avec tout ce tremblement, je redoute de plus en plus de voir des petits malins tenter de profiter de la situation.
- Et vous ? demanda AxeMan. Qu'allez-vous faire ?
- Comme à chaque fois, nous allons tous aller là-bas pour une visite préliminaire, puis nous repartirons pour le Temple afin d'écouter les conversations se déroulant autour du lieu de l'attentat et pour identifier d'éventuelles baguettes que vous découvririez dans les ruines. Une d'entre elles, s'il y en a, pourrait être celle du coupable. Mais pour l'instant, nous n'avons jamais retrouvé la moindre baguette intacte.
- Très bien, dit AxeMan.
- Bon, plus vite on s'y met, mieux cela vaudra, dit le Premier Consul en se levant. Les balais sont rangés à l'endroit habituel.

Tous se levèrent, même Wood dont le regard semblait toujours vide. Il ne faisait pas attention à ce qui l'entourait et ne vit pas AxeMan s'approcher de lui alors qu'il marchait derrière le groupe qui se dirigeait vers la sortie du bâtiment.

- Ca va ? demanda AxeMan d'un ton légèrement inquiet.
- Je... oui, dit Wood.
- On ne dirait pas, pourtant.
- C'est juste que... parfois, je me demande si tout ce que nous faisons sert vraiment à quelque chose.
- C'est-à-dire ?
- En moins d'un mois j'ai vu une trentaine de cadavre, déchiquetés, mutilés par l'explosion, méconnaissables. Des hommes, des femmes, des enfants... Et... parfois j'ai l'impression que tout ça me tue de l'intérieur. Nous sommes face à un fou psychopathe et s'il y avait eu la moindre chance de l'identifier, on l'aurait déjà fait en un mois...
- Et ?
- Et je me demande vraiment si ça vaut la peine de continuer à se lever ! dit Wood en levant brusquement la tête pour regarder AxeMan dans les yeux. Il va finir par détruire toute la capitale, ce n'est qu'une question de temps, et il ne se laissera pas identifier ! Tu n'as pas vu les corps !
- Non, admit AxeMan. C'est si moche que ça ?
- Pire que tout ce à quoi j'aurais pu m'attendre, et à chaque fois je me surprends presque à espérer que... que la fois suivante, c'est ma maison qui sera prise pour cible, que tout ça s'arrête une bonne fois pour toute et que je n'ai plus à être témoin de tout cela, à y assister, impuissant, incapable d'aider en aucune manière.
- Je ne sais pas trop quoi dire, dit AxeMan. Seulement qu'il faut tenir le coup.
- Et comment ? Plus rien ne m'arrête vraiment ici ! Rien ! Mis à part un travail dans lequel je me plonge de plus en plus afin d'éviter d'avoir à penser au reste ! Plus rien d'agréable en soi qui puise me retenir réellement !
- Eh bien, commença AxeMan, tu pourrais toujours...
- Oui, peut-être, dit Wood en secouant la tête et en semblant revenir à lui. Mais passons. Allons-y, ou sinon ils vont finir par nous attendre.

Wood et AxeMan sortirent de la salle et rejoignirent les autres qui étaient regroupés à côté d'une petite bâtisse en bois située à la droite directe de la sortie du Quartier Général. Le temps était toujours à l'orage et des trombes d'eau se déversaient sur le sol et sur le Conseil des cinq. 
Nast étaient en train de prendre un balai tandis que Félix se trouvait déjà sur l'un d'entre eux. Wood et AxeMan allèrent en prendre un chacun et se placèrent dessus à attendre que tout le monde soit prêt à partir. Wood et Félix ne portaient pas la robe des Gardiens car elle aurait été trop reconnaissable pour le public et y allait le visage découvert, ce qui était quelque chose d'assez nouveau pour Félix qui avait passé de moins en moins de temps sous forme animale ces derniers temps dû au fait qu'il avait souvent besoin de converser avec les autres pour discuter des dernières trouvailles sur les attentats.

- Allons-y, dit le Fondateur après un regard rapide vers l'endroit où se tenaient Wood et AxeMan. Rue de Saule Cogneur, quartier nord.

Tous décolèrent dans l'orage et le vent et volèrent, le visage fouetté par la pluie, en ne voyant presque pas l'endroit vers lequel ils se dirigeaient. Ils volaient en formation serrée afin de ne pas se perdre de vue les uns les autres. Ils arrivèrent cinq minutes plus tard dans la rue indiquée et atterrirent dans de grandes éclaboussures de boue dues au sol terreux du chemin.
On pouvait distinguer des grandes formes noires à droite et à gauche, les silhouettes des maisons formant la rue. Toutes semblaient être construites en contact avec leurs voisines. A la lueur d'un éclair, ils aperçurent un attroupement de personne regroupé devant un ensemble de ruines fumantes. Le Fondateur se retourna vers les autres et ce qu'il dit fut étouffé par le bruit du tonnerre, mais personne ne lui demanda de répéter. L'endroit ne s'y prêtait guère entre autre à cause du bruit du vent qui soufflait et de ce qu'ils avaient à découvrir.
Alors qu'ils approchaient du lieu où les gens étaient regroupés à observer des ruines fumantes sous la pluie, les curieux les aperçurent et pour certains, ils s'écartèrent pour laisser passer le groupe, tandis que d'autre se précipitaient vers Nast pour lui demander s'il comptait arrêter les responsables ou pas ou pour savoir où en était l'enquête. 
Le groupe put finalement passer et rentra dans la maison centrale, celle où semblait s'être produit l'explosion. Le Fondateur s'arrêta pour discuter rapidement avec le policier qui surveillait l'entrée tandis que le reste du groupe rentrait, mis à part Nast qui s'arrêta avec son oncle pour parler au planton.
A l'intérieur, le sol était jonché de débris de toute sorte : morceau de bois, de plâtre, de verre, ... Les plafonds s'étaient effondrés par endroit et les trous formés s'ouvraient sur un morceau de toit ouvert par lequel la pluie s'infiltrait. Le groupe se regroupa à l'abri sous un morceau de plafond encore intact pour parler rapidement.

- Bon, commença le Premier Consul. Tout d'abord, il nous faut identifier le cadavre principal, ensuite, on avisera.
- Le cadavre principal ? demanda AxeMan. Qu'est-ce que c'est ?
- A chaque fois, parmi tous les cadavres trouvés dans les ruines, on en a trouvé un qui était beaucoup plus touché que les autres, répondit le Fondateur.
- On retrouve des cadavres quasiment intacts, continua le Premier Consul. Mais il y en a toujours un qui est beaucoup plus... amoché que les autres.
- On a plusieurs hypothèses là-dessus, dit Félix. Mais pour l'instant, nous n'avons la preuve d'aucune d'entre elles.
- Mais dans tous les cas, il faut que l'on sache quel est le corps le plus touché, dit le Premier Consul. Cela permet d'amener les questions sur cette personne en particulier lors des interrogatoires des gens. Et cela te regarde donc directement AxeMan, vu que c'est toi qui te chargeras d'interroger les voisins réunis dehors.
- D'accord, acquiesça AxeMan en regardant autour de lui.
- Ce trou dans le plafond indique que l'explosion a eu lieu à cet endroit là, dit Wood en indiquant le trou qui se trouvait à peu près au-dessus d'eux. A en juger par le trou dans le toit, l'explosion a eu lieu à l'étage. Je vais mener les recherches à l'étage.
- Je t'accompagne, dit le Fondateur.
- Pendant ce temps, je vais regarder rapidement dans le rez-de-chaussée, dit Félix.

Félix partit en direction d'une pièce voisine accompagné de AxeMan tandis que le Fondateur et Wood partait en direction des escaliers qui étaient parfaitement visibles du fait de l'effondrement du mur qui se trouvait devant. Alors qu'ils montaient prudemment l'escalier, ils entendirent un grand bruit dans la pièce qu'ils venaient de quitter. Ils jetèrent un coup d'œil et virent le Premier Consul soulever un des morceaux du plafond effondré à l'aide de sa baguette.
Wood arriva à l'étage pour découvrir que la sortie des escaliers était bloquée par un pan de mur qui avait été projeté. Il fut obligé de passer par le trou du mur qui s'ouvrait sur la maison adjacente et de contourner par là pour atteindre le premier étage de la maison principale.
Le fait que l'explosion s'était produite là était incontestable : aucun mur n'avait résisté et Wood et le Fondateur se trouvaient face à une immense pièce à l'endroit où de nombreuses pièces et chambres avaient dû se trouver auparavant. Au centre, on trouvait un trou dans le sol au-dessus duquel le toit s'était effondré. Le Fondateur s'avança en enjambant les débris de murs et de bois que l'on trouvait partout sur le sol et se pencha par le trou du sol par lequel on devinait que le Premier Consul s'occupait à fouiller sous les morceaux de plafond.

- Alors, tu trouves quelque chose ? lui demanda le Fondateur.
- Pour l'instant, une… une jambe, dit le Premier Consul sombrement. Ou plutôt... un morceau de jambe... Pris entre deux morceaux de plafond. Et vous ?
- Nous sommes face à une sorte de désert, répondit le Fondateur. Aucun mur. Rien. Mais on va chercher des traces des cadavres et éventuellement de survivants. Même si j'ai... bien peur que cela ne se produise pas.

Wood était passé derrière le Fondateur pour se rapprocher de ce qui lui semblait être un lit détruit. Le sol était quasiment effondré entre lui et le lit mais il parvint tant bien que mal à l'atteindre. Un morceau de mur était tombé sur le lit et Wood sortit sa baguette pour le déplacer et le poser sur le sol à côté. Sur le lit, se trouvait le corps d'une femme qui, s'il n'y avait pas les tâches de sang qui recouvraient son corps, n’aurait pu qu’être endormie. Wood contourna le lit pour se rapprocher du corps et s'agenouilla à côté. Les yeux de la femme étaient ouverts mais le regard était vide et indiquait clairement qu'elle était morte. Wood posa quand même sa main sur son cou pour tentant de sentir un pouls mais il ne sentit rien. Elle était morte, mais elle semblait ne pas être morte directement de l'explosion mais écrasée par le mur qui l'en avait protégé. Si cela se trouvait, elle était morte à peine quelques minutes plus tôt.

- Vous trouvez quelque chose, là haut ? demanda le Premier Consul.
- J'ai trouvé une baguette, répondit le Fondateur. Je ne sais pas si on en tirera quelque chose, mais ça vaut la peine d'essayer.
- Très bien. Wood ?
- Je... commença Wood.

Il hésitait à donner un ordre qui lui semblait inutile, mais en même temps...

- Je crois que je l'ai trouvé, coupa la voix de Nast.
- Qui ? demanda le Premier Consul.
- Le cadavre principal. Dans un tas de morceaux provenant du plafond. Du moins, c'est ce que je suppose du peu que j'ai retrouvé.
- Et il s'agit de... ?
- Je pense qu'il s'agit du mari, dit Wood en se levant finalement du bord du lit. J'ai trouvé sa femme sur le lit. Son cadavre est intact.
- Dans ce cas, il faudra se concentrer sur la recherche des dernières activités d'Allan Smith, dit le Fondateur. AxeMan, tu as bien compris ?
- Tout à fait, vint la voix de AxeMan. J'y vais tout de suite.
- Félix, dit Wood alors que tous les autres se dirigeaient vers la sortie.
- Oui ? répondit celui-ci.
- Va fouiller la maison de gauche pour rechercher des survivants.
- J'aimerais aussi qu'il y en ait, Wood. Mais tu as vu l'ampleur des dégâts ? Comment quelqu'un pourrait-il en être protégé ?
- La femme de ce Smith semble avoir été protégée de l'explosion par le mur, mais elle a été écrasée par un morceau de mur. Elle... semble être morte il y a très peu de temps.
- Bien compris, dit Félix d'une voix un peu plus vive dans laquelle on pouvait discerner un semblant d'espoir.
- Et ça fait la deuxième fois que je suis arrivé trop tard pour sauver quelqu'un, continua Wood plus pour lui-même que pour Félix. Et j'ai l'intention que cela reste la dernière fois.

Félix qui regardait par le trou dans le plafond vers Wood acquiesça d'un signe de tête pour lui faire comprendre qu'il comprenait parfaitement puis partit rapidement en direction d'une des maisons adjacentes tandis que Wood se dirigeait vers l'autre.


1 commentaire:

Tocsin a dit…

"Chapitre « début des choses sérieuses ». Aspect psychologique des personnages (tentative) pour insister sur l’horreur que représentent les attentats touchant l’Empire."

Bonne lecture

Tocsin