dimanche 9 août 2009

GdO 2 - L'enquête

Chapitre 5

L'enquête

Wood partit dans la maison à laquelle il avait le plus facilement accès depuis l'endroit où il se trouvait et ce à partir d'un mur effondré, soufflé par l'explosion. Il entra dans ce qui semblait être la chambre à coucher et son propriétaire était en train de dormir au moment du drame. Contrairement au lit dans la maison du milieu, qui n'était pas en contact avec le mur le plus proche de l'explosion, celui-ci se trouvait en contact avec le mur mitoyen. Le lit était parti avec le mur et il était dur d'imaginer, en le voyant, renversé, tranché en son centre par un morceau de mur, que la personne qui s'y trouvait en train de dormir ait pu survivre longtemps, ou même survivre tout court. 
Wood s'approcha des décombres du lit et, à l'aide de sa baguette, souleva les morceaux de mur recouvrant le lit avec précaution dans l'espoir, certes maigre mais existant, que quelqu'un puisse encore être en vie. Le lit, une fois découvert, laissa apparaître ce que l'on pouvait déjà deviner avant : il était tranché en plusieurs morceaux et à l'envers. Le dernier morceau de mur que Wood avait enlevé lui enleva une grande partie de l'espoir qui pouvait rester en lui de trouver un survivant car le bord inférieur, pointu, était maculé de sang. Et c'est en soulevant les morceaux du lit qu'il put s'apercevoir que la personne qui dormait dessus semblait avoir subi le même sort que le lit. Et à en juger par son état, l'homme ne devait pas avoir survécu plus de quelques secondes, si jamais il avait survécu après avoir été tranché en deux par le mur. A côté de lui, se trouvait sa baguette.
Wood mis la baguette de la victime dans sa poche, se releva et regarda autour de lui avec plus de minutie. Il était clair que l'explosion ne provenait pas de cette maison : les murs avait été soufflé depuis celui qui séparait les deux maisons, écrasant et brisant ce qui se trouvait entre. Par endroit, le plafond, soutenu par les murs, s'était effondré mais le toit semblait être intact. Et l'effondrement des murs avait provoqué une chute du plancher à certains endroits, même s'il semblait que le rez-de-chaussée avait subi beaucoup moins de dégât que l'étage. Wood ne trouva aucune autre chambre et supposa que l'homme qui vivait là vivait seul.
Il repartit dans la maison centrale qui, supposait-il, était celle dans laquelle l'explosion s'était produite et donc dans laquelle il pouvait supposer espérer trouver des indices. Il revint en même temps que Félix revenait de son inspection dans la troisième maison avec une mine sombre qui indiquait déjà ce qu'il avait trouvé.

- Eh bien ? demanda-t-il.
- Rien, dit Wood en secouant la tête. Un mort. Assez moche, je dois dire. Le pauvre a dû souffrir si jamais il avait survécu quelques instants.
- Quelle mort ?
- Tranché en deux par un mur.
- Ah... dit Félix avec une légère expression de répulsion.
- Et toi ?
- Trois morts, dit sombrement Félix. Un couple et leur fille. J'ai l'impression qu'ils sont morts après l'explosion, écrasés par les murs. Enfin... sauf leur fille, elle, n'a pas dû survivre du tout, je pense.
- Et le père et la mère, oui ?
- Il semblerait, mais ce n'est pas facile à dire.
- Et... la fille ? Quel âge ?
- Pas plus de quatre ans, je dirais.

Wood soupira et ferma les yeux. Ce n'était pas le premier enfant en bas âge qui mourait dans ces attentats, mais cela restait tout de même un choc d'entendre que l'un d'entre eux était mort.

- Bon, fouillons un peu cet endroit, dit Wood en rouvrant les yeux. On finira bien par trouver quelque chose qui puisse nous être utile.
- Espérons-le, dit Félix. C'est là que le cadavre principal a été découvert, non ? ajouta Félix en pointant un tas de débris se trouvant sous le plafond effondré.
- Oui.
- On pourrait fouiller par là, au début, histoire de voir si on trouve sa baguette, dit Félix en commençant à enjamber différents débris pour se rapprocher de l'endroit indiqué.
- Le Fondateur a déjà trouvé une baguette à proximité de l'emplacement de l'explosion. C'était sûrement celle de ce Smith.
- Peut-être, dit Félix en s'arrêtant et en se retournant vers Wood. Mais vois-tu quelque chose d'autre que l'on pourrait chercher ? Un cadavre ? On a déjà eu plus que notre compte pour la journée, je pense. De plus, je ne pense pas qu'on en retrouvera un autre. 
- Non, c'est juste que...
- Des traces de quelqu'un d'autre, alors ? continua Félix. Comment en retrouver dans tout ça, ajouta-t-il en regardant autour de lui. A la rigueur, des traces de boues avec cet orage, mais qu'est-ce que ça prouverait ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Wood en le regardant dans les yeux.
- Tu le sais très bien. Et je pense que le Fondateur le sait également. Ca saute aux yeux avec ces "cadavres principaux", non ? Le coupable de chaque attentat est ce "cadavre principal". Tu vois une autre explication au fait qu'on en retrouve toujours un ayant subi l'explosion de plein fouet et pas les autres ?
- Peut-être, dit Wood. Le coupable pouvait peut-être ne vouloir tuer que ces personnes là, mais les sorts utilisés sont tellement puissants qu'ils font exploser tout le reste avec.
- Et le coupable réussirait à se sortir de l'explosion ?
- Il pourrait très bien lancer le sort depuis l'extérieur de la maison, depuis les toits des maisons en face, je ne sais pas. C'est juste que...
- Je sais pourquoi tu refuses d'accepter cette solution, Wood, mais tu ne peux pas refuser le fait qu'elle soit la plus plausible.
- Peut-être, dit Wood. Mais tant qu'on n'en a pas la preuve formelle...
- Il faut bien partir sur une base. Et pour l'instant, c'est la seule que je vois. Et puis, si on trouve un jour une baguette intacte appartenant à un des ces "cadavres principaux", on pourra soit confirmer, soit infirmer, cette hypothèse.
- Ouais. On verra.

Ils commencèrent à fouiller l'endroit où se trouvait le corps d'Allan Smith, soulevant des morceaux de plafond, de mur, découvrant des morceaux de corps qu'ils auraient préféré ne jamais découvrir durant leur recherche, passant d'un endroit à un autre à la recherche de quelque chose. Wood finit par découvrir une baguette enfouie dans les débris. Elle semblait endommagée et avoir brûlé par endroit. Wood la mis dans sa poche avec celle provenant de la maison voisine.
Ils continuèrent de retourner la maison de fond en comble à la recherche d'indices, mais ne trouvèrent rien d'autre qui puisse être intéressant. Ils se dirigèrent ensuite vers la sortie et s'arrêtèrent au niveau du Policier qui se tenait à l'entrée de la maison. L'orage avait faibli et, même s'il pleuvait toujours, le fait de sortir n'était plus synonyme avec le fait de devenir détrempé en l'espace de cinq secondes. 
En face d'eux, à l'extérieur du petit jardin, se trouvait une foule qui semblait être plus grande que celle qui était déjà là quand ils étaient arrivés. L'accès sur les lieux était bouclé par cinq Policiers qui se tenaient face à la foule et Wood pouvait apercevoir AxeMan en train de parler avec plusieurs personnes dans la foule. 

- On en a fini pour l'instant, dit Wood en se tournant vers le Policier. Il y a six corps en tout là-dedans.
- Très bien, répondit le Policier en inclinant légèrement la tête. Vous avez de quoi mettre un terme à tout ça ?
- Aucune idée, dit Wood. J'espère. 
- Et sinon, demanda Félix, rien à signaler dans la foule depuis tout à l'heure ?
- La même chose que d'habitude. Certaines personnes essaient de passer afin d'aller voir directement de quoi il retourne. Mais personne n'est passé aujourd'hui. Mais ils commencent à en avoir vraiment assez de ces attentats.
- Ah oui ?
- Le nombre de personnes qui a crié pour savoir si on voulait vraiment arrêter les attentats augmente à chaque fois.
- Il faut leur répondre que non, comme ça, ils nous ficheront la paix, dit Félix à mi-voix.
- Quelle heure est-il ? demanda Wood. J'ai oublié de prendre ma montre, ce matin.
- Onze heures, répondit le Policier en regardant sa montre.
- Je me demande s'ils ont obtenu quelque chose depuis leurs écoutes, dit Félix en sortant du jardin de la maison et en prenant un des balais posé sur la pelouse.
- On verra bien quand on arrivera, dit Wood en prenant également un balai et en s'installant dessus.
- Ouais, on verra bien.

Ils décollèrent en donnant un coup de pied dans un sol boueux et partirent en direction du Temple, la faible pluie encore présente leur fouettant le visage. Ils atterrirent devant le Temple et posèrent sans plus attendre la main sur la porte du Temple. Comme à chaque fois, le temps passé par la porte à donner ses sensations de chaleur et de froid leur parut une éternité car ils espéraient, même sans trop y croire, que quelque chose de nouveau avait été découvert pendant leur absence ou que une des baguettes qu'ils apportaient pourrait servir les besoins de l'enquête.
Ils furent accueillis par le Premier Consul.

- Alors ? demanda-t-il directement. Qu'est-ce que ça donne ?
- Pas grand-chose, dit Wood en se baissant pour récupérer les baguettes qu'il portait sur lui. Aucune trace, aucun indice intéressant et six morts au total.
- Je vois que vous avez trouvé des baguettes, dit le Premier Consul en regardant celles qui se trouvaient sur le sol.
- Oui, dit Félix en se dirigeant vers la salle du conseil. On a récupéré toutes celles qu’on a trouvées. En comptant celle que le Fondateur a découverte, on doit les avoir toutes.
- Et d'ailleurs, demanda Wood, qu'a-t-elle donné ?
- Rien, dit le Fondateur alors qu'ils entraient dans la salle du Conseil. La baguette était trop endommagée pour qu'on puisse en tirer quelque chose.
- Un problème quelconque ?
- Pas au premier regard, mais il semblerait qu'elle ait été sectionnée et qu'une partie de son cœur soit partie avec ce morceau.
- On a plusieurs baguettes à interroger, indiqua Félix en sortant les deux baguettes qu'il avait récupérées.
- A quel endroit les avez-vous trouvées ? demanda le Fondateur.
- Trois viennent des maisons adjacentes, commença Félix.
- Et donc les chances pour que l'on découvre quelque chose d'intéressant est faible, dit le Fondateur.
- Et la dernière provient de la première maison, dans les débris non loin de l'endroit où Nast a trouvé le cadavre principal, finit Félix.
- La baguette du principal ? demanda le Fondateur d'un ton brusque.
- Aucune idée, dit Félix. Pour savoir, il faut la tester.
- Je vais le faire immédiatement, dit le Fondateur.

Il se leva et prit la baguette que Wood lui tendait. Il l'examina rapidement avec une moue dubitative tandis qu'un léger tic lui donnait des rictus passagers, comme à chaque fois qu'était retrouvée une baguette quasiment intacte d'un des cadavres principaux. Wood, Félix et le Premier Consul étaient également nerveux à chaque fois car si la baguette se révélait intacte, elle pourrait donner raison ou tort à certaines hypothèses et donc leur permettre d'avancer dans leur enquête.
Le Fondateur se dirigea ensuite vers l'ensemble de machines argentées qui se trouvaient dans un des coins de la salle et s'apprêta à poser la baguette dessus afin d'identifier son propriétaire, hésita quelques secondes, puis posa la baguette sur la machine. Celle-ci commença à émettre quelque volutes de fumée, qui s'élevèrent jusqu'au plafond et se dissipèrent, puis s'arrêta.
Le Fondateur souffla dans ce qui ressemblait à un soupir de frustration puis enleva la baguette de la machine et retourna rejoindre les autres.

- Voilà qui règle l'affaire, dit-il en s'asseyant lourdement sur une chaise, cette baguette est morte et on n'en tirera rien.
- On pourrait toujours essayer un Priori Incantatum, proposa Félix.
- Ca ne servirait à rien, dit brusquement le Fondateur. Si la baguette est morte, c'est que le cœur magique est, en partie tout du moins, séparé de la baguette. Et sans cœur magique, on n'obtiendra rien, mais avec le sort de Rappel.
- Mais ça ne coûterait rien d'essayer, insista Félix.
- Je... non, en effet, dit le Fondateur.

Il sortit sa baguette et en colla le bout avec celui de l'autre baguette, prononça la formule et attendit que quelque chose se produise. Cependant, rien ne se produisit.

- Voilà qui est réglé, dit le Fondateur en reposant la baguette et en mettant la sienne dans sa poche.
- Tant pis, dit Félix. Il ne reste plus qu'à attendre que Nast et AxeMan reviennent et on pourra faire un bilan.
- Eh bien, pendant ce temps, on va remettre en route l'écoute, dit le Premier Consul en se levant. 

Il sortit de la salle et quelques instants plus tard, les murs du Temple s'emplirent des bruits des conversations ayant lieu dans la foule réunie autour du lieu de l'explosion. Il était très dur de discerner et d'isoler des discussions particulières étant donné que les différentes voix étaient rendues comme si chaque personne se trouvait à la même distance. De temps à autre ils discernaient la voix de AxeMan posant une question ou quelqu'un qui criait pour protester contre le laxisme de la Police ou quelque chose dans le genre.
Finalement, une heure plus tard, Nast revint et s'assit dans la salle du conseil. Il paraissait véritablement harassé et était complètement trempé. Le Premier Consul alla fermer la porte du mur de l'écoute et revint dans la salle.

- Et alors, cette ronde ? demanda-t-il d'emblée.
- En ce qui concerne les traces, c'est un peu raté, étant donné le temps, dit Nast en se séchant avec sa baguette. Parce que trouver quelque chose sous une pluie torrentielle alors que celle-ci a déjà tout effacé, ce n'est pas du gâteau.
- Et en ce qui concerne les questions aux habitants des environs ? demanda le Fondateur.
- On a laissé un mot dans les boîtes aux lettres des gens qui n'étaient pas là pour leur demander de passer au commissariat s'ils avaient quelque chose à dire. Quant aux autres... on n'a rien eu d'intéressant.

A ce moment, ils entendirent un bruit dans le hall et Wood se leva pour aller identifier l'origine du bruit. Par terre, en face de la porte, se trouvaient deux baguettes et Wood comprit ce qui se passait. Il posa sa main sur la porte et, après les habituelles sensations de chaud et de froid, il sortit pour se trouver face à AxeMan dont les habits et le visage étaient recouverts de boue.

- Ne me dis rien, dit Wood. Tu as oublié que tu n'avais toujours pas l'autorisation pour rentrer dans le Temple ?
- Bingo, répondit AxeMan avec un léger sourire. C'est assez frustrant, d'ailleurs, de se voir éjecter comme ça.
- En attendant, accroche-toi, je rentre.

Wood posa sa main sur la porte et il sentit la main de AxeMan se refermer sur son épaule. Quelques instants plus tard, ils étaient tous deux dans le Temple et ils se baissaient pour ramasser leurs baguettes respectives puis se dirigèrent vers la salle du conseil dans laquelle Nast finissait d'exposer sa ronde.

-... mais bon, au final, la majorité des gens n'était pas chez eux, donc il faudra espérer qu'ils passeront au commissariat...
- En même temps, ils étaient tous agglutinés autour de l'explosion, de la même manière que les mouches vont vers la merde, intervint AxeMan. Il faudrait leur permettre de rentrer, juste une fois, pour qu'ils nous fichent la paix. Je mettrais ma main à couper qu'ils ne resteraient pas s'ils avaient vu les cadavres et qu'ils fuiraient les lieux comme la peste.
- Peut-être, dit Nast. Mais laisser quelqu'un rentrer, c'est prendre le risque de détériorer des indices.
- Je sais, je sais.
- Que donnent les questions ?
- Oh, la grande majorité considère que c'est une honte de laisser courir de telles personnes et que si elles-mêmes étaient au pouvoir, les coupables seraient déjà derrière les barreaux.
- Ca, on le sait déjà, dit le Fondateur. Et sinon ?
- J'ai deux témoignages assez intéressants. Le premier est celui du voisin d'en face. Il déclare avoir vu quelqu'un rentrer dans la maison vers cinq heures et demi et que l'explosion a eu lieu vers six heures moins le quart. Par contre, il lui est impossible de dire si la personne était bien Allan Smith ou sa femme.
- Je ne vois pas ce qui pourrait nous faire affirmer le contraire, dit Félix. Il n'a vu personne sortir entre ces deux moments ?
- Il ne regardait pas tout le temps par la fenêtre. Il devait se lever tôt aujourd'hui et c'est pendant qu'il regardait le temps dehors qu'il a aperçu cette personne rentrer à la lueur d'un éclair. Ensuite, il a entendu, d'après ses dires, l'explosion alors qu'il était devant son petit-déjeuner.
- D'accord, dit Félix. Et le second témoignage intéressant ?
- Il provient d'un ami d'Allan Smith, dit AxeMan. Il a déclaré être resté avec lui à la taverne une grande partie de la nuit, mais qu'ils s'étaient séparés vers quatre heures du matin. D'après ce qu'il m'a dit, Smith n'avait pas l'air préoccupé ou inquiet. Il n'a pas non plus parlé que quelqu'un le menaçait ou ce genre de choses. Quand il est parti, il a laissé Smith seul à la taverne. J'en ai donc profité pour aller faire un tour à la taverne pour poser quelques questions au tavernier. Selon lui, Smith est parti vers cinq heures de la taverne en maugréant contre le mauvais temps.
- Il est donc parti vers cinq heures de la taverne, résuma le Premier Consul, et une demi-heure plus tard, quelqu'un entrait chez lui. Combien faut-il de temps entre la taverne et sa maison ?
- J'ai mis vingt minutes, dit AxeMan.
- Tu y es allé à pied ? demanda le Fondateur.
- Oui.
- Et ton balai ?
- Ah... oui, fit AxeMan en hésitant, eh bien il doit être resté devant la maison.
- Tant pis. Donc ?
- Oui, donc j'ai mis vingt minutes à pied sans trop me presser. Mais je suppose qu'il a dû mettre environ un quart d'heure.
- Et pourquoi cela ? demanda Wood.
- Il maugréait contre le mauvais temps, donc il était pressé de rentrer et a donc forcé le rythme. En tout cas, c'est ce que j'aurais fait à sa place.
- Très bien, dit le Fondateur, donc si on considère cela, la personne rentrant chez elle à cinq heures et demi n'est pas Smith.
- Il pourrait avoir été retardé en chemin, bien entendu, dit AxeMan. Mais il était pressé de rentrer, sans aucun doute.
- Ne peut-on pas considérer qu'il se soit perdu en chemin avec l'obscurité ambiante ? demanda Félix.
- D'après ses voisins, Smith vivait là depuis bientôt dix ans. Je pense qu'il pouvait retrouver son chemin les yeux fermés ou remplis de pluie.
- Avait-il bu à la taverne ? demanda Félix.
- Très peu, d'après le tavernier. En tout cas, très peu d'alcool et seulement en début de soirée. Il était donc sobre lors de son retour.
- Très bien, dit le Premier Consul. Rien d'autre qui pourrait être intéressant ?
- Concernant l'enquête, non, répondit AxeMan. Mais saviez-vous qu'il existerait des phénomènes magiques qui puniraient ceux qui ont commis de mauvaises actions et que c'est cela qui expliquerait les attentats ?
- Qu'est-ce que c'est que cette connerie ? demanda le Fondateur avec incrédulité.
- Simplement une réponse que j'ai obtenue auprès d'un des badauds trainant autour du lieu de l'explosion.
- Bien, tu as des hypothèses à proposer ?
- Mis à part que la personne derrière tout cela est le plus grand monstre qui puisse exister ? demanda AxeMan.
- Oui, dit le Fondateur. Cette hypothèse n'est pas nouvelle et a été proposée de nombreuses fois.
- Eh bien, les premières choses auxquelles on pourrait penser en apprenant l'existence d'un "cadavre principal", comme vous dites, c'est qu'il existe une cible prioritaire à atteindre, quelque soit le prix humain. Seulement, si cela était le cas, je pense que les cibles seraient au courant de quelque chose, qu'elles sont poursuivies ou quelque chose, et qu'elles seraient donc nerveuses, ce qui n'était pas le cas de Smith hier soir.
- Une autre, peut-être ? demanda le Fondateur.
- A la rigueur, peut-être que chaque principal est celui qui fait exploser sa maison avec le reste de sa famille, mais quelqu'un qui s'apprête à faire cet acte laisserait apparaître quelque chose, je pense. Nervosité, angoisse, ne serait-ce que face à l'importance de l'acte qu'ils vont accomplir.
- Toutes ces hypothèses ont déjà été relevées, dit le Fondateur. Mais nous n'avons rien qui puisse nous permettre de choisir entre l'une ou l'autre.
- Surtout que les deux présentent des failles significatives, dit AxeMan.
- Bon, dit le Premier Consul. Wood, Félix ? Quelque chose de notable ?
- Pas vraiment, dit Wood. Comme à chaque fois, l'explosion semble avoir eu lieu très près du principal. Une chose est sûre toutefois : l'explosion a eu lieu dans la maison de ce Smith. Par contre...
- Oui ?
- Si jamais les explosions continuent à cette puissance, dans des maisons ayant un mur commun, on peut avoir une chance de trouver des survivants. Il est possible que nous ayons pu sauver trois personnes aujourd'hui si nous étions partis plus tôt ou si la "fouille préliminaire" des Policiers se concentrait sur la recherche de survivants.
- Très bien, dit le Premier Consul. Je pense que nous avons fait le tour. Désormais, les éléments nouveaux concernant cet attentat arriveront au commissariat. Et j'ai bien l'impression qu'il va nous falloir attendre au moins le suivant pour avoir quelque chose d'intéressant.

Ils se levèrent et tandis que Félix et lui se dirigeaient vers la sortie, Wood aperçut AxeMan se diriger vers le Premier Consul et dire :

- Sinon, il faudrait régler un léger problème avec la porte d'entrée. Ma tête ne lui revient pas.


1 commentaire:

Tocsin a dit…

Pas grand'chose à dire.

Bonne lecture,

Tocsin